Publié le 21 Avril 2010
Le pari d’un café j’avais perdu
Plus d’un an après, nous l’avions bu
De l’école ces trois années,
la buissonnière surtout tu connaissais
Douceur promet ton prénom
Nul doute j’ai, de ton affection
Deux ou trois fois, tu offris
De nous rincer le gosier d’un demi
Puis Bacchus s’empara de toi :
« Si je l’ai, on boira, vous et moi :
whiskey, gin, vodka... »
En grandes enjambées
Dans ces escaliers, je te dépassai
Peur que je trébuche ?
Protecteur, ton bras a saisi le mien,
aussi chaud et dur qu’un bangala.
Rachid Taha Boire (1996)
Dans ce bureau de Poste du quartier de Belleville, le personnel est de toute évidence en nombre insuffisant.
Un chinois s’est imposé comme un meneur efficace de la révolte d’usagers exaspérés, jusqu’à ce qu’il lance à la cantonade : « On n’est pas des bougnoules tout de même ! »
La hargne de la foule majoritairement africaine s’est alors retournée contre lui.
Ce matin, le ciel de Paris est rayé de traînées blanches.
Les privilégiés soupirent de soulagement.
Gerhard Richter Schaëdel 1983
Sur ce blog, un commentateur dit « militer pour que Gerhard Richter trouve enfin la place qu’il mérite dans l’histoire de l’art, mais en vain !!! » Je le rassure : je viens de lire que cet artiste était classé n°1 dans le Kunst Kompass en 2008, et au 2e pour ce qui était du CA réalisé[1]
[1] Le marché de l’art contemporain – N. Moureau et D. Sagot-Duvauroux – La découverte 2010
...pour ne pas perdre son latin
« Memento mori » : « Souviens-toi que tu vas mourir ! » répétait l’esclave dans l’oreille du général romain qui triomphait dans les rues de Rome, histoire de lui éviter de devenir fou en lui ramenant les pieds sur sous terre.
« Vanitas vanitatum, omnia vanitas, » : « vanité des vanités, tout est vanité. » est la première phrase (et la dernière) de l’Ecclésiaste, un des livres de la Bible hébraïque. Prescription de la morale judéo-chrétienne (et de toutes les religions en général) à mépriser la vie, les plaisirs terrestres, ses souffrances, la mort, contre la promesse du Paradis.
On doit à cette formule le terme vanité, cette catégorie particulière du genre pictural de la nature morte.
Robert Mapplethorpe - selfportrait 1988
L’adresse moraliste peut se préciser dans la formule lue sur un tableau « "bonis bona, malis mala" : "les biens aux bons, les maux aux mauvais".
Avec ou sans son message religieux, une vanité évoque toujours la brièveté de la vie, du temps qui passe, de la mort : « Fugit irreparabile tempus » (Virgile, Géorgiques, liv. III, v. 284.) : « Le temps s'enfuit, perdu pour toujours. »
Crâne humain, squelette, montre, sablier, bougie et lampe à huile, fleurs... occupent la composition pour l’évoquer.
A l’exception, de l’installation vidéo "Vanitas record" de Koen Theys (2005), les commissaires de l’exposition ont sélectionné des œuvres qui n’expriment cette réalité que par son symbole au moindre détour : crânes et squelettes.
Avec la mort de Dieu, une vanité nous ramène aux épicuriens romains : « carpe diem », « cueille le jour » ou « profite du moment présent sans t'inquiéter ni du jour ni de l'heure de sa mort ! »
Culture.france2.fr/vanites-vie-et-mort-au-musee-maillol
Lefigaro.fr/vanites-l-art-entre-le-beau-et-le-vrai
Museemaillol.com/ Vanités dossier de presse
Images de Zoo de Peter Greenaway (1987)