cine-series

Publié le 8 Septembre 2006

 

Winston

17/10/02

 

Longtemps j’ai fumé des Winston.

La lassitude de l’éternel recommencement, un désir mou d’en finir avec le tabac, m’ont souvent porté vers d’autres paquets.

En ce moment, je tourne aux Benson.

Ce matin, sans réfléchir, j’ai demandé « un Winston »

 

Romain fumait des Winston. A 17 ans, avec lui, j’avais enfin un ami.

Pourtant, j’aurais tellement voulu qu’il fût plus que cela.

Alors ce qu’il ne m’a pas donné, je l’ai pris.

 

Il dort à mes côtés, la nuit est tiède dans la pinède ; la main tremblante, le sexe dur, le cœur battant la chamade à la pensée qu’il ne s’éveille, je découvre son corps…

Je dors si peu à la Seyne sur Mer.

...

Chez lui, en l’absence de son père, on s’enivre et on s’énerve un peu entre garçons.

Mon ami pleure sa mère disparue ; le bel Eisenreich, me pensant plus bourré que je ne le suis, au rythme de la musique, frotte sa queue et ses roustons sur mon visage.

Mais le meilleur est pour plus tard, car ce soir là, est un grand jour : je couche avec Romain.

De nouveau, la profondeur de son sommeil me stupéfait.

Enhardi par cette étrange soirée, cette nuit là, je l’ai sucé.

Extase : pour la première fois, j’avais la bouche pleine d’une verge réveillée, 

mais pour la première gorgée de foutre, c’était râpé !

 

Romain, père de famille précoce, n’a sans doute jamais aimé les garçons.

Fume-t-il encore ? Peut-être a-t-il arrêté depuis longtemps ?

Et que fais-je donc moi pendant ce temps ?

J’avale… enfin, le moins possible… le temps de vider ce paquet… de Winston !

 

 

Papa doit torcher Maman au WC

2/3/3

 

Le 27 décembre, Maman est tombée dans la rue. Elle s’est brisée les deux poignets. Deux plâtres, une opération pour mettre une plaque au gauche. Même si ses pattes fonctionnent, la dépendance totale notamment dans ce qu’il y a de plus perso : aller au chiotte, se torcher. « Vos os, Madame, c’est du sucre mouillé ! Il ne faut plus tomber ! » La faute à l’ostéoporose. Pourtant sa densité osseuse s’était miraculeusement améliorée.

Comment, lorsque vous avez 62 ans, ne pas être affecté par cet accident au-delà de ses conséquences immédiates ? Est-ce le début des pépins en série ? Mon corps m’abandonnerait-il ? 3 et 6 semaines de plâtre, une longue rééducation, une nouvelle opération pour enlever la plaque.

Les progrès après déplâtrage ont été très longs à venir. Hauts et bas de Mum m’a dit ma soeur.

Pascal, lui,  m’a dit pour la seconde fois : « avec ce qui est arrivé à Maman, on se redit que les parents, il faut qu’on en profite ». Tellement d’accord avec toi mon cher Pascal.

Son accident et la manière dont maman l’a vécu m’ont rappelé combien le moral est essentiel pour vivre une épreuve et combien ce dernier dépend de la présence et de la bienveillance de l’entourage de celui qui la subit.  Maman fut très entourée et ce n’était que justice de la part de quelqu’un qui passe son temps à soutenir les gens qu’elle rencontre.

On s’oublie dans une relation aux autres. Le lendemain de sa chute, bien que vraiment peu vaillante, le teint jaune, ankylosée, et douloureuse, je tentais tout de même pour la distraire de poursuivre nos entretiens sur la famille, et cette fois-ci sur les enfants.

Le miracle eut lieu : Métamorphose, durant ses récits à deux voix (papa était là), pendant une heure et demi, l’accident n’avait jamais eu lieu.

Ma vie d’égoïste me fournira-t-elle de la compagnie lorsque mon tour viendra ? Mamour, j’espère bien sûr. Mais mise à part lui, qui serait là pour m’accompagner ?

 

Il faut vraiment que je trouve le moyen de m’éliminer rapidement (garder l’article sur l’association qui t’aide à mourir).

Long Island Express (L.I.E.), Ma vraie vie à Rouen et Aloïs

 

 

Howie a 15 ans, il paraît dans un premier temps séduit par sa petite frappe de pote Gary puis par un vétéran du Vietnam, « Big John ».

Le désir, le besoin de l’autre, de sa présence, de son contact déborde de l’écran sans qu’il ne soit une seule fois satisfait par un passage à l’acte sexuel. Après tout Howie n’a que 15 ans.

 

 

 

 Sensualité extrême du plan durant lequel Big John rase au coupe-chou les rares poils du garçon, sensualité de l’abandon de l’adolescent qui se rappelle peut-être que cet homme a torturé au Vietnam.

Ambiguïté extrême du geste : est-ce celui d’un père protecteur, est-ce celui d’un homme mûr épris ? Sans aucun doute des deux.

A cet instant j’ai ressenti profondément la confusion des genres dans la tête de Big John.

 

 

 

 Autre histoire, plus banale dans laquelle Etienne, 18 ans, mettra une heure quarante à découvrir et à accepter dans la douleur, ce que le spectateur homo avait deviné depuis un bout de temps : il désirera les hommes.

 

Grâce et fraîcheur de cet adulte en devenir. Physiquement capable de tout mais n’ayant encore rien fait, incertain de ce qu’il est et de ce qu’il sera, débordant d’énergie et dans le même temps si fragile.

Soulagement de le voir providentiellement sauvé de l’appel du vide par un garçon plus âgé qui passait par là. Il baisera pour la première fois avec lui et par ce seul fait deviendra un autre, celui qu’il était sans le savoir : « tu as changé depuis que tu as fait l’amour, tu n’es plus le même ».

 

 

A 15 ans, ma dernière année chez les frères Maristes m’a conduit à Memmingen, en Bavière, la ville jumelle de Bourg en Bresse, chez la famille Schilling. Une famille d’éleveurs de vaches à lait. A l’allemande, les étables sont aussi propres que la cuisine. Deux garçons. Aloïs est mon correspondant. Mignon, trapu, bien foutu. A la réflexion, différent des garçons que je fréquentais à cette époque. Un inévitable objet de fantasme : je crois me souvenir que dans la grande chambre sous le toit que nous partagions tous trois avec son frère, j’ai veillé de longues heures pour l’entendre se masturber. Avec succès.

 

Un an après, il venait à son tour nous rendre visite à Jaujac. Nous partagions le même lit. Un soir, au terme d’une longue et épuisante progression de ma main sur son pyjama en éponge, enfin, j’ai posé délicatement ma main sur son sexe chaud. Son phallus m’avait réservé une heureuse surprise : il était dur. Aloïs m’en fit une deuxième lorsqu’il m’invita, par d’habiles et légers mouvements de reins, à le masturber. Mon cœur s’affola mais je ne me fis pas prier. Je libérai ses bijoux de leur enveloppe d’éponge. Son sexe était plus gros que le mien, et son pubis touffu. Assez vite, il mouilla ma main. Mon désir n’en devint que plus grand. Je le caressai longuement. Ma main glissait sur ses fesses musclées, cherchait son anus qu’elle massa longuement. Nul doute qu’épuisé par ces explorations, j’ai dû me finir par moi-même.

 

Le lendemain, j’avais pris la décision de faire lit séparé pour ne pas me mettre de nouveau dans des états pareils. Aloïs me supplia presque de le rejoindre dans le grand lit. Empêché par la culpabilité, je restai ferme.

 Longtemps par la suite, j’ai fantasmé sur tout le plaisir que nous aurions pu nous donner si Dieu et la société ne s’étaient pas ligués pour nous empêcher de nous découvrir.

 

Voir les commentaires

Rédigé par Thomas Querqy

Publié dans #sex, #avec un grand A, #famille, #les années, #ciné-séries, #culture gay

Repost0