economie

J’espérais écrire un billet sur un tout autre sujet, mais que voulez-vous Paris n’est vraiment plus une fête.
Cette fois-ci, c’est notre Papa à tous himself  qui vient d’annoncer qu’en ville, après le boulot ou l’école, à 21 heures pétantes, tout le monde devra être rentré à la maison : « On n'ira plus au restaurant, on n'ira plus chez des amis, on n'ira plus faire la fête", nous a expliqué Papa, une soupe, un épisode de Netflix et au lit tout le monde !  Pour ceux qui allaient encore au ciné ou au spectacle avec la muselière, faudra viser 18 heures au plus tard. Tu travailles encore à cette heure là ? Dommage ! Et pour le club de sport ? Feignasse ! C’est interdit depuis bientôt un mois.

Ce n’est pas encore un deuxième confinement puisqu’on doit toujours aller au travail ou à l’école (où l’on s’entasse à 39 dans des classes conçues au début du siècle dernier pour 25), ça s’appelle un couvre-feu, un truc imposé en période d’occupation ou dans les dictatures.

L’idée de cette nouvelle mesure coercitive, c’est que la nuit il faut arrêter de fréquenter d’autres personnes que celles qui partagent tes quelques m² hors de prix (il a même été indiqué une nouvelle norme « six personnes à la maison» maxi !). On discute déjà durant des heures des questions innombrables que pose cette mesure affectant le moindre interstice de notre vie sociale et privée. Le système d’autorisation de circuler ubuesque déjà employé durant le confinement, devrait ainsi faire son retour pour permettre aux forces de l’ordre de sanctionner sévèrement les infractions constatées.

Une fois de plus, ce sont les urbains qui trinquent, en premier lieu les plus précaires et les jeunes, toujours aussi peu concernés par le risque de tomber gravement malade de cette Covid, et punis doublement, car ce chapelet de mesures par ses conséquences économiques funestes fout durablement en l’air tous leurs projets (de son côté, le vieux bourgeois que je suis, a soufflé d’aise de ne pas voir interdites ses deux villégiatures prévues pour ces vacances de Toussaint, dois-je pour autant dire merci Papa ?).

Tout ça pour quoi ? Parce que les hôpitaux publics, comme chaque année à l'entrée de l'hiver, sont saturés, avec la Covid par dessus le marché, on imagine le bordel. La balance coûts-bénéfices de toutes ces mesures de restrictions apparaît de plus en plus déraisonnable, quand bien même la France est loin d’être la seule à les mettre en œuvre.
Les données hospitalières Covid pour l’Ile de France du 15/10/20, pour une population de plus de 12 millions d’habitants, font état de 543 personnes en soins intensifs (217 le 9/9/20) dont 72 % ayant plus de 60 ans et 87 % plus de 50 ans, et de 2794 personnes hospitalisées (2397 le 9/9/20) dont 75 % de 60 ans et plus et 87 % de plus de 50 ans. La mortalité est saisonnière, il n'y a pas de raison que celle de la Covid et de ses facteurs de comorbidité ne le soient pas. Franchement, on est à des années-lumière des 2,3 millions de morts en Europe occidentale de la grippe espagnole ou de la peste noire qui a tué 30 à 50 % de la population Européenne en 5 ans.

Quand ce gouvernement cessera-t-il de nous nuire en toute impunité en nous imposant cette surenchère de mesures liberticides, infantilisantes et désastreuses pour la santé psychique et économique du pays ? Jusqu’à quand la population acceptera la manière dont on la maltraite parce que la gouvernance des hôpitaux publics sous-dimensionnés et du système de santé en général est défaillante ?
Qu'on commence par mobiliser les hôpitaux privés, ce que les ARS ne sont pas parvenus à obtenir durant le pic épidémique, et à faire fonctionner correctement la stratégie "tester-tracer-isoler" définie fin Avril, en attendant le premier vaccin médiocre qui sera disponible sur le marché et proposé aux volontaires !

Post-Scriptum : Pour la stratégie "tester-tracer-isoler", je lis que c'est trop tard, l'Assurance maladie n'arrive plus à suivre : trop de cas positifs et contacts,... trop d'immunité collective en train de se construire. Quand arrêtera-t-on alors de tester gratuitement les personnes ne présentant pas des symptômes d'infection attestés par un médecin ? ça permettrait de raccourcir les délais d'obtention des résultats, de ralentir la progression de l'addition pour la Sécu (déjà plus de 2 milliards dépensés en tests, soit le montant de la rallonge budgétaire qui vient d'être octroyée aux hôpitaux publics) et accessoirement ça réduirait le nombre de "nouveaux cas de Covid" que les médias nous assènent pour nous faire peur et ainsi faire accepter cette politique calamiteuse.