Ma mère a viré islamophobe
Publié le 23 Mai 2024
Nadia était contemporaine de cette islamophobie savante, qui les légitimait toutes. Elle avait renoncé à porter le voile, finalement lassée des humiliations sociales liées à cette pratique qu’elle jugeait, de façon un peu contradictoire, sacrée ou anodine. Elle ne s’était je crois pas toute à fait remise du fait que la tête des femmes ait pu devenir un jour le lieu d’exercice prioritaire de la loi républicaine, moins d’un demi-siècle après que les femmes furent parvenues à reconquérir leur utérus.
Il y avait dans l’islam une promesse de résolution définitive du problème des banlieues tel qu’il empoisonnait la France depuis des décennies – moins la pauvreté que le désœuvrement, moins la violence que l’incivilité, moins la drogue que l’ennui, moins la déréliction de l’État que celle des âmes, moins la promesse d’une révolution que l’attente sordide et vaine d’un espoir quelconque dans un monde sans dieu. Clichy-sous-Bois était toujours pauvre, mais quelque chose avait changé : elle était pauvre à la manière d’un ermitage, pauvre mais de moins en moins malheureuse.
Á l’occasion du pont de l’Ascension en Ardèche, ma mère a rappelé un épisode de mon adolescence que je n’avais pas mémorisé. Ce jour-là j’avais incarné le Christ à l’Église (?), le jour même, j’avais déclaré que tout cela était terminé : j’avais perdu la foi. Il ne m’a pas fallu beaucoup de temps ensuite pour considèrer toutes les religions davantage comme des moyens d’oppression que de libération, l’affaire ayant été définitivement pliée lorsque j’ai assumé d’être homo.
La multiplication des attentats islamiques qui ont ébranlé le monde et la visibilité croissante d’un Islam conservateur depuis 40 ans se sont accompagnées d’une montée de l’islamophobie et des amalgames entre terrorisme et islam. La France qui compte le plus grand nombre de musulmans en Europe, est le pays européen le plus touché par ce terrorisme islamique. A l’âge de l’affirmation des identités, l’Islam est ainsi devenu de loin la principale religion vivante et visible du pays ; l’ironie de la situation est que la loi interdit de dénombrer les musulmans dont le problème principal semble d’être leur visibilité (l’INSEE l’estime à 10 % de la population, et non 30 % comme le pensait un échantillon représentatif de la population en décembre 2016, soit tout de même un peu moins de 7 millions).
« P*** d'immigrés ! On a mis 2000 ans à se débarrasser des curés, et voilà qu'avec ces bigots, le sujet religieux contamine nos vies. »
Dans le même temps, la France a comme 2e particularité d’avoir la plus forte communauté juive d’Europe (un peu moins de 500 000), par conséquent chaque fois qu’il se passe un drame en Israël/Palestine, il résonne dans notre pays, ce qui fait notamment que les juifs de France sont en Europe ceux qui se sentent le plus en insécurité. Déjà en 2006, je notais : « mon irritation récurrente de constater la place croissante occupée par les questions religieuses dans le débat public : l’interminable polémique autour de l’interdiction du voile, l’omniprésence des questions juives dans les médias et les tonnes qui sont faites sur la « vague antisémite » en France, la pression d’un certain nombre de pays de l’UE pour que soit inscrit dans la constitution européenne le christianisme comme valeur commune (A Dublin, Gabriel s’est même vu imposer un bénédicité lors d’un repas diplomatique), sans oublier les incessantes références à Dieu de la puissance impériale américaine. »
Il m’arrivait aussi pour me défouler de balancer à un auditoire qui me connaît bien : « P*** d'immigrés ! On a mis 2000 ans à se débarrasser des curés, et voilà qu'avec ces bigots, le sujet religieux contamine nos vies. »
Le temps a passé depuis et j’ai fini par m’apaiser sur ce sujet : c’est ainsi, on ne peut interdire un principe fondamental de la démocratie, la liberté religieuse et d’expression. C’est le prix à payer pour notre ex empire colonial, la mondialisation et les désordres du monde. ll faut faire appliquer la loi, faire quelques accommodements raisonnables, et on croise les doigts pour que la DGSI fasse son boulot de surveillance des foyers de radicalisation islamiste. La question pourra être réexaminée si la minorité musulmane est sur le point de devenir majoritaire, comme le firent à leur manière les généraux algériens après le raz de marée du FIS (d’ici-là, je mangerai alors sans doute les pissenlits par la racine).
Ça ne m’empêche nullement de me mettre à la place des gens qui se retrouvent isolés dans un quartier ou une commune où ils ne se sentent plus chez eux (j’ai un souvenir lointain du choc qu’avait été pour moins une virée à l’heure du déjeuner dans un marché de Saint Denis), ou de comprendre que des femmes puissent s’énerver de voir des musulmanes s’habiller comme des fantômes, alors que dans le même temps les iraniennes luttent, parfois au prix de leur vie et de leur liberté, contre le port obligatoire du voile, et même s’il se trouve des féministes musulmanes...
Un partout, balle au centre
A la différence du judaïsme, l’Islam est prosélyte. On en a fait les frais avec la conversion de Rose, une nièce de Gabriel qui ne sort plus sans un voile de nonne dans la rue, alors même qu’on essayait depuis quelques temps de faire avec son néoféminisme enragé. A l’origine de sa conversion, il y a un joli garçon d’origine maghrébine, né en France, Habib, qu’on avait trouvé très sympathique, dont elle est tombée amoureuse. Un jour, on apprit leur rupture : le fait qu’elle ne soit pas musulmane semblait poser problème à la mère du garçon. Nous, pas trop puisque Rose était la seule catholique pratiquante dans la famille de Gabriel, ça leur faisait un sacré point en commun, si ce n’était que cela, le problème ne nous paraissait pas insoluble. Bien vu : Rose est devenu musulmane et une des meilleures élèves d’un cours d’arabe, jusqu’au jour où Gabriel a appris par une photo annonçant leurs fiançailles, sur laquelle le garçon portait désormais une barbe qui enlaidissait son visage et Rose une tenue voilée improbable.
Dans le même temps, j’apprenais de ma mère que Pauline, ma nièce, adolescente, s’était elle aussi convertie. Si Rose est devenue musulmane par amour, Pauline l’est devenue par amitié, par l’entremise de la famille de sa meilleure amie où elle se sentait bien, alors que sa relation avec sa mère étaient à cette époque difficile, depuis la perte de son père chéri, mon petit frère. Cette année, elle sera majeure et on m’a rapporté qu’elle avait confié que sa conversion n’avait rien à voir avec la mort de son père.
Avec Gabriel, on n’a pu s’empêcher de s’amuser de la parité des conversions dans nos familles : « Un partout, balle au centre ! » Dans ma famille, cela a été une autre affaire, surtout pour ma mère catholique croyante qui a cherché obstinément à comprendre ce qui était arrivé à sa petite fille avec qui elle a beaucoup échangé. Actuellement encore, non sans raison, elle essaie de la convaincre de renoncer à porter l’uniforme musulman durant ses études pour éviter son enfermement dans la communauté musulmane.
Ils sont partout
Pour comprendre, ma mère a commencé par lire et regarder tout ce qu’elle trouvait sur l’Islam dans le monde et en France, son histoire, elle a même lu le Coran, ce qui me faisait lui dire qu’elle allait pouvoir soutenir une thèse de doctorat sur le sujet. Au cours de ces lectures, le crayon à la main pour prendre des notes, elle m’avait confié un avis qui n’était pas très éloigné de ce qu’avait dit Houellebecq à propos de cette religion lors d’une entrevue en 2001.
L’air du temps dans les médias, notamment sur les chaines d’information en continu, et les algorithmes de Youtube et Google aidant, elle a découvert des essayistes comme Malika Sorel, et surtout Florence Bergeaud‑Blackler dont elle a lu les livres, respectivement « les dindons de la farce » et « le frérisme et ses réseaux, l’enquête ». Quand j’ai lu la 4e couverture de l’ouvrage de Sorel, je me suis dit que cette femme finirait au RN, c’est justement ce qu’elle vient de faire en rejoignant en 2e place la liste de Jordan Bardella, trop content de récupérer une « intello » du fond de commerce de son parti. Quant à Florence Bergeaud‑Blackler (FBB), l’idée d’entrisme des Frères musulmans avec leur projet (pour ne pas dire complot) d’islamisation de l’Occident, qui inquiète tant ma mère, un islam politique qui « étend son emprise au cœur même des sociétés européennes en s’appuyant sur leurs institutions, en subvertissant les valeurs des droits de l’homme ou en «islamisant » la connaissance », cette idée me gênait également, même avec la caution intellectuelle de Gilles Kepel qui a préfacé le livre, et qui nous avait bien éclairé durant les années 2011-2016 (révolutions arabes, guerre en Syrie, Daech et attentats). Un article dans le monde a confirmé que sur ce sujet FBB avançait seule malgré son label CNRS (le prétendu «islamogauchisme » et « wokisme » à l’université ne peuvent suffire à l’expliquer), sans la discussion nécessaire entre chercheurs pour produire de la connaissance à ce sujet, et sans collecte de données de terrain, ce qui a conduit Christophe Ayad a titrer son compte-rendu dans Le Monde ainsi : « un ouvrage entre vulgarisation et engagement ».
En octobre à la suite de l’assassinat de Dominique Bernard, professeur de lettres à Arras, 3 ans après celui de Samuel Paty, ma mère m’a envoyé le lien d’une entrevue de Patrick Pelloux qui affirmait en octobre sur Public Sénat que la lutte contre l’islamisme était une vraie guerre, avec le commentaire suivant « une parole forte et claire », ce à quoi j’ai répondu : « Que vaut la parole de cet urgentiste qui ferait mieux d’être aux urgences ? Celle de n’importe qui. » (Depuis une vraie guerre lui est tombée dessus, celle des #metoo). Suite à sa réponse, je lui ai demandé contre qui on était en guerre, les 7 millions de musulmans ? Et quelle stratégie militaire il fallait adopter. Ce à quoi elle répondit comme le plus souvent par une tartine (trop forte la vieille ! Je ne sais pas comment elle parvient, à 84 berges, à écrire autant de lignes sur Whatsapp, personnellement, si je dois argumenter un peu longuement, je rédige dans un mail sur mon PC que je m’envoie à moi-même et que je copie-colle ensuite dans l’application). « Sortir de l’angélisme,… écouter ces lanceurs d’alerte... faire appliquer les lois qui protègent de l’obscurantisme religieux... » Moi de lui répondre : « Je ne sais de ce dont on parle quand on dit que les lois ne sont pas appliquées (ce qui ne m’étonnerait pas, la France étant la championne des lois jamais appliquées). » Elle : « ...OQTF non appliquées… radicalisés fichés S dans la nature… manifestation pro-palestinienne interdite puis autorisée... » Moi : « Expulsion du territoire : on sait que souvent ce qui bloque ce n’est pas la France mais les pays où on veut expulser (c’est notamment le cas des tchétchènes qu’on ne peut renvoyer en Russie car tout est bloqué avec l’Ukraine). Pour les fichiers S, se pose la question : peut-on arrêter quelqu’un qui n’a pas encore commis un acte poursuivi par la loi ? Dieu merci, la réponse est non. Pour la manif, la décision du ministre de l’intérieur d’interdire toute manifestation pro-palestinienne ayant été heureusement cassée, elle a été autorisée et je m’en réjouis, car manifester est un droit, qui peut éviter d’autres formes de réactions plus dommageables »
Un « entrisme islamiste", qui prône "les préceptes de la charia, notamment dans les écoles" ?
Ma mère reste toutefois bien embarrassée que seuls le RN et ses sympathisants, qu’elle craint comme la peste, dénoncent obstinément ce projet d’islamisation, aussi s’est-elle empressée de me faire savoir en avril que Gabriel Attal avait nommé clairement « un entrisme islamique qui tend à faire prédominer la charia sur les lois de la République notamment à l’école. » Comme je lui demandai des faits. Elle m’a dit que 40 % des enseignants du primaire et en collègue étaient empêchés d’enseigner certains sujets par peur de conséquences. Moi de lui demander alors : « Moyens prévus pour qu’ils retrouvent le courage de le faire ? » Ma mère de me répondre : « une opinion publique informée vigilante, peut influer sur les décisions politiques pour remettre l’expression religieuse dans la vie privée, les églises, les mosquées, les synagogues. Mais rien ne sera facile car on est allé trop loin dans l’aveuglement (…). » Ce à quoi j’ai répondu : « Dans un pays où la liberté d'expression est au cœur de ses valeurs, je ne vois pas comment on peut décemment interdire l'expression d'une croyance religieuse à l'école quand le sujet s'y prête, que ça nous plaise ou non, sauf à institutionnaliser l'islamophobie. Ça n'empêche nullement l'enseignant de discuter la croyance, de distinguer croyances des savoirs et de rappeler la loi française et son primat sur la loi religieuse. Après, je comprends parfaitement qu'en certaines circonstances, avec certains publics, le prof d'histoire-géographie, de lettres ou de philosophie préfère se focaliser sur les sujets moins conflictuels. »
A la relecture de ce dernier échange et de l’enquête IFOP de 2022 à laquelle elle fait référence, ce qui me frappe avant tout c’est, au-delà du sujet qui nous occupe, l’autorité perdue des professeurs et de l’institution en général, et l’agressivité et la violence subies par des enseignants, notamment dans les zones où se cumulent difficultés sociales et scolaires : jamais au grand jamais, au cours de ma scolarité, les élèves se seraient permis de contester le contenu des enseignements, a fortiori de la sorte.
Invisibiliser les musulmans grâce à une laïcité nouvelle d’exclusion du religieux de l’espace public,… au mépris des droits de l’homme ?
Ensuite, ce qui me choque c’est la radicalité de la position de ma mère, qui entre les lignes, appelle de ses vœux qu’on aille plus loin dans la conception juridique actuelle de la laïcité en France : elle souhaite purement et simplement l’exclusion du religieux de l’espace public, autrement dit invisibiliser 7 millions de musulmans.
Comme je lui ai écrit, l'exclusion complète de l'espace public de la principale religion vivante en France, l'islam, ne respecterait pas les libertés inscrites dans le préambule de notre Constitution, la Convention européenne des droits de l’homme et la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne qui stipule : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion. Ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction individuellement ou collectivement, en public ou en privé, par le culte, l’enseignement, les pratiques et l’accomplissement des rites.
En France, la liberté d'expression et la liberté religieuse sont soumises à des limites bien précises. Les restrictions à la liberté religieuse sont récentes, motivées par la montée de la visibilité des musulmans et de la radicalisation d’une minorité, et édictées au nom de l'ordre public : la loi de 2004 interdit à l'école (mais pas dans l’enseignement supérieur) le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse (le voile pour l’essentiel, et très récemment l’abaya), et la loi de 2010 interdit la dissimulation du visage (par un voile intégral, par exemple) dans l'espace public. Si la dernière limite a aussi des justifications de sécurité dans un contexte de risques d'attentats, la 1ère fait figure d'exception dans les pays démocratiques.
Pour enfoncer le clou contre la perspective d’exclusion du religieux de l’espace public, je laisse ici la parole à l’historien de la laïcité Vincent Génin interrogé dans le Télérama du 28 avril, et dont je partage le point de vue :
On veut désormais appliquer à la rue la neutralité que la loi impose à l’État, comme si la rue était un ministère. On en reviendrait à contrevenir aux principes de 1789 en resacralisant l'espace public, comme sous l'Ancien Régime !
Les musulmans silencieux face au terrorisme islamique ?
Je ne peux livrer ici le verbatim de toute notre conversation qui, avec ses digressions, courent sur des kilomètres, cependant je voudrais encore évoquer deux points sur lequel nous avons échangé. D’abord un reproche courant, que ma mère n’a pas manqué d’adresser aux musulmans, du moins ceux disposant d’une autorité, celui de ne pas prendre position lors d’attentats, de violences criminelles où des musulmans sont impliqués. Reproche que j’ai contesté en ces mots : « En dehors du fait que l'islam sunnite majoritaire en France n'a pas de clergé susceptible de réagir et que les pouvoirs publics échouent à instituer par le haut une organisation représentative pérenne, c'est un peu comme attendre des homosexuels qu'ils dénoncent systématiquement les faits de pédophilie sur garçons, faute quoi on serait fondé de les soupçonner de vouloir corrompre l'enfance et la jeunesse. A cet égard, réalises-tu que déplorer cela fait porter le soupçon de soutien au djihadisme ou au "frérisme" sur 7 millions de musulmans ? »
Le ressenti des élites musulmanes de France : une islamophobie omniprésente dans les discours politico-médiatiques et dans la société
Et dans la foulée, parce qu’il me semble que règne en France une atmosphère islamophobe bien plus prégnante que le supposé « djihadisme d’atmosphère » de Gilles Kepel, j’ai partagé avec ma mère deux articles providentiels, permettant d’entendre la voix de ceux dont on parle en permanence et qu’on n’entend jamais, des musulmans « bien installés » qui envisagent avec douleur de quitter la France en raison de l’islamophobie omniprésente dans les discours politico-médiatiques et dans la société, et l’autre présentant l’étude de trois universitaires auprès de ceux qui ont franchi le pas pour qu’on leur fiche enfin la paix avec leur religion.
Ma tentative de faire appel à la fibre empathique de ma mère a échoué dans les grandes longueurs : elle est restée droite dans ses bottes en écrivant : « L'opinion est divisée sur ces sujets mais je regrette qu'on mélange tout et qu'on se serve des "élites musulmanes" victimes de jalousie, d'envie, des médiocres d'entre nous, pour accabler ceux qui voient monter un courant politico-religieux et le dénoncent en se voyant traités d'islamophobes. » Je lui ai alors uniquement fait part de mon désaccord en ajoutant que « je pense que ces articles permettent d'avoir un écho du ressenti de l'ensemble des musulmans de France (les élites sont les seules à disposer de la liberté d'envisager de s'expatrier ou de le faire), et dans le même temps, pour ceux qui se sont expatriés, de nous rappeler que d'autres pays démocratiques ont une conception de la liberté religieuse différente de la nôtre qui n’est en rien "universelle".
Sur ce, elle a fermé le ban : « Stop, franchement, on tourne en rond dans ces discussions et cela commence à me fatiguer et plus que cela... » Puis dans un 2e message où elle s’est radoucie : « Je viens de relire mes propos, l'interprétation que tu en as faite me conduit à penser que nous devons renoncer à échanger sur ce sujet ; nous ne nous comprenons pas. Notre opinion respective s'est faite sur des sources différentes, des opinions différentes, ce qui n'est pas étonnant vu l'inquiétude que peut susciter, dans notre société, une évolution que nous n'avons pas vu venir. »
Malgré ses convictions, ma mère ne votera jamais pour le RN qu’elle abhorre. Pourtant, sait-elle que Marine Le Pen a présenté en février 2021 une proposition de loi « visant à combattre les idéologies islamistes », projettant notamment "l'interdiction dans l'espace public des tenues islamistes" (le terme de voile n'y est pas explicitement mentionné), que ma mère appelle de ses vœux, bien qu’elle soit inapplicable.
« Le sourire de faux-cul » de Jordan Bardella
A quinze jours des élections européennes, la liste RN conduite par Jordan Bardella, député européen depuis 2019 et chef du parti, caracole toujours en tête avec près d’une intention de vote sur trois pour le parti d’extrême droite (un tiers des électeurs), loin devant les autres partis crédités au mieux de 17 % pour le parti présidentiel et 14 % pour le PS-Place Publique. Comme ailleurs en Europe (et dans le monde), la France a viré à droite, par son extrémité, et la frontière entre droite et extrême-droite semble peu à peu s’effacer.
Bardella est tellement sûr de pouvoir continuer à palper ses 13 000 balles par mois de député européen en faisant le strict minimum, que sur le site du RN, ses communicants n’ont même pas pris la peine d’écrire une ligne concernant l’Europe et les élections européennes.
Le visionnage du Complément d’enquête qui lui a été consacré, dessillera peut-être ceux qui hésitent encore à lui filer leur suffrage. Pour ma part, il a définitivement effacé l’image du jeune homme bon chic bon genre, pour confirmer le flibustier populiste d’extrême droite, chez qui tout est bidon, y compris, comme le souligne Pascal Humeau, son ancien média-trainer, « son sourire de faux-cul ».
Complément d'enquête Jordan Bardella : le grand remplaçant ?
En un peu plus de deux ans, Jordan Bardella, 28 ans, est passé de jeune espoir de l'extrême droite à possible Premier ministre en cas de dissolution. Le jeune politicien songerait même à l'Ely...
https://www.france.tv/france-2/complement-d-enquete/5592297-jordan-bardella-le-grand-remplacant.html
Alain Souchon - Bidon (1976)
Post-scriptum
Un électeur sur trois prêt à voter pour le candidat RN, vous commencez à avoir des chances d’en connaître. Je soupçonne Fabien d’en être. Un jour qu’il me parlait de la nécessité d’expulser systématiquement les migrants illégaux, et que je disais que ce n’était pas si facile, il m’a alors affirmé que la solution existait : faire comme l’Australie qui les parque dans des îles de Papouasie, « c’est très dissuasif » avait-il rajouté. Sur le moment, j’ai crû à une infox. Depuis, en sortant de voir le film « la zone d’intérêt » de Jonathan Glazer, on a appris que le gouvernement conservateur britannique avait fait la même chose en signant un accord avec le Rwanda, qui prévoit que certains demandeurs d'asile arrivant au Royaume-Uni y seront envoyés pour que leur demande y soit traitée. Il me semble qu’il n’a pas été souligné le grand pas dans l’inhumanité que constitue ce genre d’innovation.
Réda Seddiki - Le grand remplacement
Merwane Benlazar - Islam & Vikings
Peste xénophobe - LES NOTES GAY de Thomas
Alias Caracalla, au coeur de la résistance , d'après le récit de Daniel Cordier Conrad Beck - Trois épigrammes pour violoncelle solo Dans le post-scriptum d'un courriel, la sœur américaine de...
https://notesgaydethomas.over-blog.com/article-le-peril-xenophobe-118187324.html
Yamê - Kodjo