Substances et dépendances
Publié le 23 Juin 2024
Vous savez, je suis en Master de commerce international, mais j’apprends rien. J’ai qu’à regarder ce qui se passe chez vous ou rue de Dijon, j’ai tout sous les yeux. Toutes les problématiques liées au business se retrouvent dans le cannabis : clientèle, marketing, mouvement des capitaux, gestion des stocks, logistique de transport, RH...
- Ce n’est finalement qu’une entreprise, c’est ce que vous voulez dire ?
- Rien de plus, rien de moins. Michelin fait vivre Clermont-Ferrand, Peugeot fait vive Montbéliard, le shit fait vivre Planoise. [...]
On n’a pas encore essayé » : cela sonne presque comme une invitation cryptique à la coprophagie pour tous. Un appel à la subversion exploratoire. Un truc pour toxicomane de la sensation, au système limbique déglingué, aux neurotransmetteurs catécholaminergiques en marmelade. On dirait le challenge d’un Raskolnikov TikTok qui s’apprête à tuer une vieille dame, pour voir ce que ça fait.
On va filer les clés du camion à Jordan Bardella, qui n’a pas le permis poids lourd. Comme ça, ils sont morts pour la présidentielle.
Il y a déjà un certain temps, Paulo m’a dit qu’il se surprenait désormais à souvent avoir froid et il se demandait si ce n’était pas lié à l’âge. J’ai abondé dans son sens en rajoutant cyniquement qu’en vieillissant on perdait de la testostérone, de l’énergie et qu’on s’agitait moins, alors que forcément on devenait plus frileux. J’ai alors fanfaronné en rajoutant que je continuais à avoir régulièrement trop chaud quand mon entourage, le plus souvent féminin, se plaignait, au contraire, de se cailler. Depuis, je me demande si moi aussi je ne serais pas devenu plus frileux. Pour objectiver le phénomène, il y a le thermomètre et les jeunes : ce jour de juin, le temps était couvert, l’air un peu frais, et sur le vélib je ne regrettais pas d’avoir rajouté un coupe-vent sur mon pull en cashmire. En chemin, j’ai croisé sur leur vélo, à moitié nus, deux beaux jeunes hommes qui taillaient la route (disons jeunes, plutôt que beaux, vu ma propension toujours plus grande à confondre beauté et jeunesse). En sortant du cours de sport, bien réchauffé, et trouvant l’air délicieux, je suis rentré chez moi en short et tee-shirt, CQFD.
Comme je l’ai déjà souligné dans ces colonnes, s’il est bien un autre marqueur d’âge, c’est le temps qu’on passe à se marrer. Toutefois rire c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas, il suffit d’être en bonne compagnie. Grâce à l’initiative de Pierre-Emmanuel, on s’est retrouvé cet été en Bretagne avec une partie de la famille de Gabriel. Dorian, le neveu américain était des nôtres et la joyeuse déconnade permanente qui est pour lui un modus vivendi, a été un véritable bonheur, d’autant qu’elle fut contagieuse. Un véritable ado, même s’il a une petite trentaine (qu’il ne fait pas). Très mec aussi par son côté passionné monomaniaque : lui, c’est le skate et filmer, ce qui fait qu’il passe la plus grande partie de son temps sur sa planche à roulettes et à filmer, non seulement des skateurs, mais aussi une équipe de sportifs professionnels qu’il accompagne partout (c’est son taf dans lequel il excelle si j’en juge les prix qu’il récolte dans la profession). Avec le temps, il lève bien le coude, et, transgression ultime pour un américain, comme un gosse, il fume un peu en cachette (des clopes).
"Paranoid Park" réalisé par Gus Van Sant (2007)
Son Insta trahit qu’il baigne dans un milieu exclusivement masculin, néanmoins pour dissuader toute question concernant l’existence éventuelle de « girlfriend», il défend farouchement son droit à la « privacy ». Mouais, ça sent la morne plaine, à moins qu’il soit gay ? Mystère ! Peu importe, j’ai aimé son humeur égale, toujours joyeuse, et par dessus tout nos virées le long de l’océan, nous sur des vélos électriques, lui sur son skate, accroché à mon vélo chaque fois que ça grimpait un peu ou qu’il fatiguait.
En fait, je l’ai vu s’assombrir à deux reprises, une première fois pour dire son stress au travail, la deuxième pour parler des toxicomanes en bas de chez lui dans un « downtown » colonisé par les tentes de sans logis. Il est cool, mais non vraiment, pour lui, ce n’est plus possible : «vous vous rendez compte, si rien n’est fait, il ne me reste plus qu’à voter conservateur ! Moi, voter conservateur ? ».
Fentanyl, l’overdose
C’est ainsi par lui que nous avons entendu parler pour la première fois des ravages du fentanyl en Amérique du Nord, une drogue de synthèse à base d’opium, la moins chère, très puissante, extrêmement addictive, et peu contrôlable. Ainsi, aux Etats-Unis le fentanyl tue 295 personnes par jour, et il est responsable de deux tiers des 107 888 décés par overdose en 2022 ; l’addiction est terrible : le besoin revient toutes les 40-90 minutes, pour bien sûr ne jamais retrouver le flash de la première fois. Sa version médicale est utilisée pour le traitement de personnes atteintes d’un cancer lorsque les anti-douleurs comme la morphine ne suffisent plus (le fentanyl est 20 à 40 fois plus puissant que l'héroïne et 100 fois plus puissant que la morphine), tant est si bien que Dorian raconte qu’il croise régulièrement des consommateurs immobiles littéralement pliés en deux après une prise et qui semblent sur le point de tomber. De temps à autre, on entend aussi quelqu’un crier « overdose » et les porteurs d’un spray de naloxone qui bloque les effets d’opioïdes comme le fentanyl, se précipitent.
Marche arrière de l’Oregon sur la décriminalisation des drogues dures
Cette omniprésence des toxicomanes a été rendu possible par la décriminalisation de l’usage des drogues dures en Oregon adoptée en 2020 par près de 60 % des participants à un référendum d’initiative populaire. Vous avez bien lu : « décriminalisation de l’usage des drogues dures », pas celle du cannabis dont l’usage est toujours poursuivi en France. En effet, l’Oregon fut le premier Etat américain en 1973 à dépénaliser la possession de marijuana en petites quantités, à en autoriser la vente sur prescription médicale dès 1995 (ce qui a permis au frère de Dorian de démarrer sa success story de « fermier »), pour enfin légaliser depuis 2016, toujours par voie référendaire, la production et la commercialisation de cannabis.
La première fois que j’ai vu un semblant de décriminalisation de l’usage de drogues dures de mes yeux, c’était dans une fiction, à Baltimore, dans la série télé Sur écoute (The wire). Depuis j’ai appris que le Portugal a décriminalisé avec succès l’usage de toutes les drogues en 2001, politique que prône également l’OMS. Prenant acte du fiasco de l'approche répressive contre les usagers de drogues depuis 50 ans, l’Oregon a choisi de traiter la toxicomanie, pour ce qu’elle est : non pas un problème pénal mais un problème de santé publique. Avec cette mesure, les consommateurs peuvent choisir entre payer une amende de 100 dollars ou se rendre dans un centre de traitement de l'addiction, financés par les économies réalisées sur arrestations et les incarcérations, et les recettes fiscales rapportées par le business du cannabis désormais légalisée.
Hélas, de l’avis des promoteurs de la décriminalisation, l’addiction au fentanyl est telle que la plupart des toxicomanes ne font pas la démarche de désintoxication après un contrôle de police non contraignant. De même, certains évoquent l’insuffisance des services de santé mis en place. Enfin, même si la mesure a été mise en œuvre dans le contexte très défavorable de la pandémie de Covid-19, la submersion de fentanyl sur le marché des drogues dures par les cartels mexicains expliquerait en grande partie que la situation soit devenue à ce point ingérable.
Dorian doit être rasséréné car il n’aura pas à voter républicain : après un plan d’urgence lancé en janvier, l’Oregon démocrate vient de signer la repénalisation des drogues dures. La nouvelle loi adoptée prévoit toutefois que la police continue à privilégier les alternatives aux poursuites pénales, lorsque cela est possible, et le renforcement de la collaboration entre les forces de l'ordre et les services de santé.
"Traffic" réalisé par Steven Soderbergh (2000)
Les États-Unis à l'avant-garde d’un mouvement de libéralisation des stupéfiants
Depuis la légalisation du cannabis récréatif en Oregon en 2016, 14 autres Etats en ont fait de même, tant et si bien que désormais un tiers de la population américaine adulte peut acheter du cannabis aussi librement que des jeux à gratter ou un paquet de cigarettes. Cette évolution place les États-Unis à l'avant-garde d’un mouvement mondial de libéralisation des stupéfiants.
Et pendant ce temps, où en est-on en Europe ?
Après Malte en 2021, et le Luxembourg en 2023, l’Allemagne devient ainsi le plus grand pays de l’Union européenne à s’engager dans la voie de la légalisation du cannabis en autorisant son usage récréatif dans un cadre très strict. Dans le reste de l’Europe, sur le papier l’interdiction de possession de cannabis prévaut avec des sanctions plus ou moins sévères et plus ou moins appliquées. En revanche, l’usage du cannabis à des fins thérapeutiques est autorisé dans 21 des 27 États de l’Union Européenne, mais toujours pas en France.
La France toujours immobilisée par un tropisme prohibitionniste moral dénué de pragmatisme
Depuis quelques années le sujet de la légalisation est une arlésienne dans notre pays en raison d’un tropisme prohibitionniste essentiellement moral, et comme souvent dans notre pays qui aime les idées, dénué de pragmatisme. Pourtant l’échec de la politique de répression des consommateurs est particulièrement éclatant puisque la France est à la fois le pays le plus "le plus répressif et le plus consommateur". Les arguments en faveur d’une légalisation encadrée et régulée sont légion, soutenus par le précédent américain, des scientifiques, des addictologues et des parlementaires (pas seulement « de gauche »). Jusqu’à l’opinion qui, pour la première fois, selon un sondage en juin 2021, indiquait qu’un Français sur deux y était favorable. En janvier 2022, une proposition de loi de LFI visant la légalisation de la production, la vente et la consommation du cannabis en France fût rejetée après moins de deux heures de débat par une assemblée bien vide (80 présents sur 577, 86 % d’absents, quand je pense qu’on fait la guerre à l’absentéisme à l’école !), mais le texte n’était visiblement pas à la hauteur de la complexité des implications de la sortie d’un régime de prohibition.
Quant à notre chef de l’État et du gouvernement réunis, qui avant d’être élu dénonçait un "système hypocrite" et promettait l’ouverture d’un débat, il continue à vouloir «rendre la vie impossible aux consommateurs» (il-faut-restaurer-l’autorité) et a honoré de sa visite surprise une des opérations «places nettes XXL» de «guerre contre la drogue» de son ministre de l’Intérieur, dont le nom ridiculeusement prétentieux évoque à lui seul la grosse ficelle de communication électoraliste (pour les résultats que l’on sait).
Don't do that! Ab Fab ladies, 10th AMERICAN COMEDY AWARDS (1996)
Et toi, les drogues, tu en es où ?
N’allez pas croire que mon libéralisme en matière de substances illicites est intéressé ! Mon histoire personnelle avec les produits dérivés du cannabis et autres drogues reste purement anecdotique.
Il faut dire que ma mère n’avait pas manqué de glisser dans nos lectures d’adolescents, des récits bien repoussoirs comme « L’herbe bleue », « Flash » ou le témoignage du docteur Claude Olivenstein « Il n’y a pas de drogués heureux ». Toutefois, comme il fallait bien que jeunesse se passe et que je n’accordais aucun crédit à « la théorie de l’escalade » qui avait alors cours, j’ai goûté à la beu. Si j’ai trouvé « cool » le rituel de confection du joint qu’on fait ensuite tourner, j’ai instantanément aussi trouvé l’odeur de la fumée bien désagréable pour les effets qu’elle me procurait. Rien de tel avec la drogue légale, l’alcool, qui vous euphorise et vous relaxe plus ou moins rapidement si vous savez vous arrêter avant les prémices du vomissement imminent. Vous pouvez aussi tomber en coma éthylique, comme ma sœur qui m’accompagnait à une fête plutôt décadente dans une ferme isolée, où un jeune homme, bien fait de sa personne et défoncé, s’y déplaçait dans le plus simple appareil, jusqu’à ce qu’il finisse, à notre grande stupéfaction, par partager la couche du seul garçon que nous connaissions. Quant à la gueule de bois, ce n’est que bien des années après que j’ai appris du fils de grand bourgeois parisien, qu’il suffisait pour y échapper d’avaler après chaque verre d’alcool un verre d’eau, tout simplement.
De ma petite expérience des drogues illicites, je garde aussi le souvenir de deux épisodes démotivants, l’un où je me suis fait peur rétrospectivement, à la pensée que j’avais pu conduire à bonne vitesse la CX de mon père une vingtaine de km sur une voie rapide, avec la sensation d’être au volant d’un hors-bord, bourré comme un coing que j’étais, après une soirée bien arrosée chez des copains et où l’on avait également fumé de l’huile de cannabis. Une autre fois, chez ma sœur, après quelques verres et fumé cette fois du chit, où je m’étais évanoui de toute ma hauteur sur le ciment de la terrasse. Définitivement, déjà à l’époque, le cannabis ne me réussissait pas, je n’avais pas le physique. Alors la consommation de cocaïne (qui était alors vraiment une drogue de riche) ou de LSD, vous n’y pensez pas !
Et depuis ? Ma belle sœur américaine dirait sans doute que je suis alcoolique puisque je bois tous les jours un, voire deux petits ballons de vin le soir, seul ou en compagnie, tandis qu’un addictologue me congédierait après m’avoir demandé ce que je buvais en me levant (quel alcool), à défaut, à partir de quelle heure je buvais mon premier verre (vécu par Mireille qui s’était vue accuser d’être alcoolique dans un divorce pour faute où tous les coups étaient permis).
L’addiction est en revanche patente pour la cigarette dont je cantonne de manière très contrôlée la consommation à 7 par jour maximum, à la fois pour ne pas en subir les effets indésirables, et parce que l’âge de tous les dangers venus, j’ai plus que jamais la trouille… sans pour autant me résoudre à décrocher. Rien que le prix atteint par cette merde devrait m’y inciter : si quelqu’un m’avait prédit, il y a quelques années, qu’un paquet hideux vaudrait un jour 12 euros, je ne l’aurais pas cru. Il faut vraiment que je m’arrête ! … Parole de toxico.
Sous l’empire de quel stupéfiant se trouvait donc Macron lorsqu’il a appuyé sur le bouton de la dissolution ?
Ce n’est pas avec le coup de poker foireux que vient de nous faire le présomptueux de la République, que les lignes de la politique en matière de drogues vont bouger, bien au contraire. Sous l’empire de quel stupéfiant se trouvait donc Macron lorsqu’il a appuyé sur le bouton de la dissolution de l’assemblée nationale ? A cause de lui, j’ai commencé ma nuit de dimanche à lundi par une insomnie, moi qui pionce toujours comme un (vieux) bébé.
Se peut-il qu’il ne se soit pas trouvé une seule personne dans son quarteron de conseillers tenus dans la confidence pour lui dire « Don’t do that! Ne fais pas ça ! » Pas du tout, nous rapporte le Monde magazine, on doit même à ces apprentis sorciers d’avoir « imaginé et défendu » le scénario.
Quelles que soient ses justifications et celles de nombre d’éditorialistes dont aucune ne tient la route (« il n’avait pas le choix », « c’est toujours bien de revenir au peuple », blablabla), on ne peut qu’être d’accord avec Natacha Polony qui considère que Macron a pris cette décision « au pire moment et de la pire façon », sans considération aucune pour l’intérêt général, uniquement pour conserver la main après le revers électoral annoncé de son parti aux élections européennes et jouir de son pouvoir et du bordel qu’il provoque ainsi, confortablement installé qu’il est pendant encore trois ans au château.
Moins d’une semaine pour déposer les listes de candidats, 3 semaines pour financer et faire une campagne sans débat qui ne peut que voler très bas, aucune possibilité de s’inscrire dans ces délais sur les listes électorales, tous les travaux parlementaires en cours au panier...
Pour contrer le raz de marée RN prévisible et sauver les indemnités parlementaires perdues, à gauche, en temps record et contre le pari du PR, feu la NUPES renaît sous le nom de « Nouveau Front Populaire » (NFP) ; à droite, pour les mêmes motifs, c’est la grande clarification : contre l’avis du bureau de son parti, mais sans surprise, Ciotti négocie un accord avec le RN, et Bellamy indique qu’il votera RN contre le Nouveau Front Populaire ; à part ça, également sans surprise, Maréchal tente en vain un rapprochement électoral avec le RN, mais du coup s’est faite virer par Zemmour (mais on n’est pas inquiet pour elle, elle devrait trouver à se recaser avec ses affidés). Quant au centre, du moins ce qu’il en reste, et auquel va toute ma compassion, on imagine les députés dissous oscillant entre colère et accablement, supplier les dieux et tous les saints de faire enfin taire Macron (il y a quatre jours, le présomptueux de la République n’a-t-il pas laissé fuiter qu’il envisageait "trois interventions par semaine jusqu'aux élections législatives" ?).
Absents les jours des élections, comme plus de 700 000 électeurs, on s’est donc précipité pour trouver à qui donner notre procuration. Force est de reconnaître qu’avec le numérique, c’est désormais un jeu d’enfant. On échappera au dilemme de devoir choisir au second tour entre le NFP et l’extrême droite, car nous récupérons l’afroféministe LFI Danièle Obono qui sera sans doute réélue au premier tour, reste donc, comme unique vote "utile", à faire glisser le bulletin de la candidate étiquetée « Ensemble ! », une certaine Kolia Bénié. Misère du scrutin majoritaire ! Allez ensuite déplorer le taux d’abstention !
Bref, si le député RPR balladurien Patrick Devedjian était toujours parmi nous, il pourrait recycler l’amusant résumé qu’il avait fait de la dissolution foireuse de Chirac en 1997 : « On était dans un appartement avec une fuite de gaz, Macron a craqué une allumette pour y voir clair. »
Criminalité, économie et politique
Comme en Europe, le trafic de drogues prospère en France plus que jamais et les violences qu’il génère ont atteint en 2023 un niveau record. Il s'agit du marché criminel le plus important en valeur : son chiffre d’affaires est estimé entre 3,5 milliards et 6 milliards. Le narcotrafic est nourri par une forte demande sur tout le territoire - 5 millions de consommateurs réguliers de cannabis, 600.000 de cocaïne, selon l'Office français des drogues et toxicomanies (OFDT). 240.000 personnes vivraient directement ou indirectement du trafic de stupéfiants en France, dont 21.000 à temps plein d'après l'OFAST, sans compter la corruption d’agents publics ou d’employés des ports de transit et des aéroports nécessaire au trafic.
Les profits illicites sont colossaux et doivent être blanchis. Leur blanchiment aboutit à ce que l’argent sale de la criminalité irrigue de plus en plus nos économies. La criminalité en général et le narcotrafic en particulier se sont parfaitement adaptés aux évolutions géo-économiques, financières et géopolitiques de notre monde, en sachant notamment se jouer des frontières réelles mais aussi virtuelles. Petits et plus gros dealers déploient des trésors d’imagination pour blanchir leur bénéfices. Les gros bonnets le font à un tout autre niveau en profitant des centres financiers offshore de pays non coopératifs du système financier international, où les établissements financiers ont toute latitude pour proposer dans la plus totale opacité des montages de blanchiment, passant par des opérations par exemple entre Dubaï, les Bahamas et le Monténégro. Les crypto-monnaies sont aussi une facilité utilisée par les criminels en tout genre.
La dernière fois qu’on a vu Mario, qui a passé sa vie professionnelle dans des organisations internationales de lutte contre les drogues, il nous a dit que la clé de la lutte contre le narcotrafic se trouvait désormais dans les paradis fiscaux, sur lesquels il faudrait faire une pression telle (la menace d’annexion ?) qu’ils deviennent coopératifs et rendent possible le traçage de l’argent de la criminalité organisée. Bertrand Monnet, professeur à l’Edhec et spécialiste de l’économie du crime qui a fait en partenariat avec le quotidien « Le Monde » une enquête d’investigation sur le « business model » du cartel de Sinaloa, au Mexique, comme la presse n’en fait plus guère, parvient à la même conclusion :
Pour éradiquer le trafic de fentanyl, il ne faut pas seulement faire la guerre aux narcos au Mexique mais aussi lutter contre les paradis bancaires comme Dubaï, ces trous noirs de la finance, indispensables aux cartels pour blanchir leur argent.
https://www.youtube.com/watch?v=XP2c7gsxfdc&list=PLFuK0VAIne9KyaewZnW05vsRqF9A-639a&index=5
En l’état de la nouvelle donne politique qui se profile en France, les as du business du grand banditisme peuvent dormir tranquilles : la légalisation de la filière cannabis n’est pas pour demain, pas plus qu’une accentuation de la coopération internationale pour déclarer la guerre aux paradis fiscaux.
"Eat the night" réalisé par Caroline Poggi et Jonathan Vinel, avec Théo Cholbi, Erwan Kepoa Falé, Lila Gueneau
Amy Winehouse - Rehab (2006)
Après la période de confinement, Joseph pensait trouver un remède à sa solitude à travers la pratique du chemsex. Jusqu'à ce qu'il sombre da
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