Le 7 octobre 2023, un an après : l’empathie est une vertu à géométrie variable
Publié le 23 Octobre 2024
[…] je défends les Palestiniens. Ils ont le droit pour eux puisque je les aime. Mais les aimerais-je si l’injustice n’en faisait pas un peuple vagabond ?
https://www.cinemadureel.org/films/voyage-a-gaza/
En arrivant à la gare Montparnasse ce dimanche soir, ne trouvant pas un vélib en état de marche pour remonter chez nous, on a pris un taxi en maraude. Le chauffeur était en verve, et il nous a donné son avis sur un peu tout et n’importe quoi concernant la marche du monde, selon une vision que lui même a qualifié de « complotiste ». Comme j’étais en forme (Gabriel s’est lâchement enfoncé dans son siège, accablé), chaque fois, j’ai dit mon désaccord, j’ai réfuté, j’ai argumenté face à son flot de contre-vérités et d’âneries. Contre toute attente, mais sans rentrer dans les détails, nous sommes au moins tombés d’accord sur deux points : la manière dont nous avions été traités durant la pandémie de Covid et le « deux poids, deux mesures » du traitement médiatique de la guerre en Israël et au Liban, trop grossièrement pro-israélien.
Sujets clivants, médias partiaux ?
Sur des sujets très clivants, les médias ont l’habitude que des auditeurs, téléspectateurs ou lecteurs leur reprochent leur parti pris, en général dans le même temps dans un sens ou dans l’autre.
En ce qui concerne le traitement médiatique de la guerre du gouvernement Netanyahou en riposte à l’attentat terroriste du Hamas du 7 octobre 2023, j’ai ainsi pu vérifier avec satisfaction que le 16 octobre nous n’étions pas les seuls à nous indigner de la partialité des lignes éditoriales de France Inter, France Culture et France Info, sur plusieurs pages de la médiatrice de Radio France, où se succèdent les messages de fidèles auditeurs pondérés et sachant écrire, dénonçant une ligne éditoriale trop grossièrement pro-israélienne.
Le jour suivant, regroupés sous la thématique « la situation au Proche Orient », c’était au tour des commentaires d’auditeurs dénonçant un parti pris anti-israélien (ou pro palestinien) de dominer, notamment après l’intervention d’un journaliste palestinien à Gaza sur France Inter. C’est dire que les rédactions font un travail difficile, et que la perception de l’impartialité dépend des jours... et des points de vue.
Soyons clair ! Les médias (au moins ceux que nous suivons) ont bien fini par nous informer de la tragédie en cours, notamment par la mise à jour régulière de macabres statistiques, sinon comment s’indigner d’un traitement médiatique pro-israélien ?
Avec un grand mérite car, le blocus israélien sur Gaza interdisant aux journalistes l'accès à ce territoire, et le nombre de journalistes locaux tués (au nombre de 139 selon RSF, la plupart sous les bombardements, quand ils n’étaient pas ciblés par Tsahal), ont énormément compliqué une documentation indépendante de ce qui s’y passe depuis le 7 Octobre, notamment une plus grande « difficulté à humaniser les souffrances des populations civiles », et que grande est alors la tentation de s’en remettre à la désinformation de l’armée israélienne et du Hamas, ainsi qu’au pis-aller du journalisme embarqué (embedded) sous surveillance de l’armée israélienne.
Israël est la seule armée au monde qui prévient les civils, avant de les bombarder
Dès la semaine suivant l’attentat du Hamas, chez nous, on n’a pas tardé à s’énerver du traitement médiatique de la réplique d’Israël, vue exclusivement du côté israélien, sans considération de ses conséquences dans l’enclave, énervement qui a encore augmenté d’un cran avec l’interdiction en France de toutes les manifestations de soutien aux palestiniens.
Comme souvent, c’est du côté du dessin de presse qu’on a trouvé la première fois quelqu’un (Chappatte pour le Temps de Genève) qui résumait brillamment le sujet de notre indignation. Peu de temps après, j’ai discuté de la situation au téléphone avec Djamila, qui m’a transféré le lien de l’entrevue par un présentateur télé britannique d’un chirurgien égyptien devenu humoriste star du monde arabe, Bassem Youssef réfugié aux États-Unis et marié avec une Palestinienne, qui avec son humour très noir, appuie où ça fait mal, comme par exemple cette réplique : « Israël est la seule armée au monde qui prévient les civils, avant de les bombarder. Putain, c’est trop mignon ! C’est tellement sympa de leur part ! ». ça faisait vraiment du bien d’être soudain des millions à partager la même rage.
Bassem Youssef VS Piers Morgan le 17 octobre 2023
Fin Octobre 2023 - Dénonciation et théorisation de "la riposte disproportionnée"
Fin octobre, pour la première fois, on a pu lire que la Norvège dénonçait une riposte disproportionnée, bafouant « les règles de la guerre » et le droit humanitaire, et le mois suivant en novembre, alors qu’on estimait que déjà plus de 11 000 palestiniens, étaient morts sous les « frappes ciblées » d’Israël (et 29 000 blessés), la presse que nous lisons, nous expliqua froidement la stratégie de « riposte disproportionnée » théorisée par Israël et utilisée depuis sa création, comme un moyen de dissuader de futures attaques.
Décembre - L’IA en renfort
En décembre, les médias nous propulsèrent encore un cran plus loin dans la déshumanisation des Gazaouis (et par la même occasion, dans celle des Israéliens comme de la nôtre) en nous informant de l’utilisation par Tsahal de systèmes utilisant l’intelligence artificielle pour choisir ses cibles lui permettant de connaître le nombre de victimes civiles susceptibles d’être tuées en cas de frappes, avec un seuil d’acceptabilité qui serait passé de de «dizaines» à «des centaines» pour des « assassinats de masse ». Ah la tech israélienne ! Ils sont trop forts, vraiment en pointe, ils vont faire un malheur sur le marché de l’armement.
Janvier 2024 – « Gaza, l’effacement d’un peuple », famine et risque de génocide
En janvier 2024, pour la première fois, l’hebdo de la presse française traduisant des articles de la presse étrangère, Courrier International, appela enfin un chat, un chat en titrant en couverture : « Gaza, l’effacement d’un peuple », avec en sous-titre « plus de 21 000 morts, des destructions massives… Où iront les Gazaouis qu’Israël pousse à l’exode ? Pour la presse étrangère, c’est l’identité palestinienne qui est visée. » Dès février, Israël est accusé de favoriser une très grave crise humanitaire, en particulier la famine, en rendant très difficile et insuffisante la distribution de l’aide humanitaire, malgré « la demande de la Cour internationale de justice (CIJ) de tout faire pour empêcher un génocide dans le territoire assiégé ».
Mai – Israël perd le soutien de l’opinion internationale, procédures judiciaires devant la Cour internationale de Justice et la Cour pénale internationale pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité
En mai, plus d'un million de Palestiniens ont été déplacés et plus de 35 000 sont morts à la suite de l’offensive israélienne qui a réduit une grande partie de la bande de Gaza en ruines. Le 27 mai, BBC Afrique d’écrire : « l’opinion publique mondiale semble avoir franchi un cap. La solidarité initiale acquise par Israël après l’attaque du Hamas a cédé la place à des protestations généralisées et à de vives critiques, même de la part de pays traditionnellement alliés. […] Cela a conduit, entre autres, à des manifestations dans les universités et dans les rues de plusieurs villes du monde ; la reconnaissance de l'État palestinien par des pays européens comme l'Espagne, la Norvège et l'Irlande, et les procédures judiciaires devant la Cour internationale de Justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI), dans lesquelles Israël est accusé de génocide, ainsi que de crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
Pour Alon Pinkas, qui a été chef de cabinet de quatre ministres israéliens des Affaires étrangères et a participé aux dialogues israélo-palestiniens qui ont suivi le sommet de Camp David en 2000, Israël est « malheureusement en passe de devenir un Etat paria". Dans le très éclairant documentaire de Jérôme Sesquin, « Israël, les ministres du chaos », l’ex premier ministre Ehud Barak déplore lui aussi cette perte du soutien des opinions publiques en Occident et des gouvernements libéraux : « […] Nous savions que cela arriverait, Netanyahou l’a volontairement ignoré. Israël avait l’impératif de mener une opération à Gaza mais nous devons maintenir une position morale supérieure qui démontre au monde que nous sommes dans notre bon droit même si nous devons agir avec dureté. [...]»
Fin septembre, le gouvernement Netanyahou étend sa guerre au Liban, 2 300 morts, 11 000 blessés, exode de plus d’un million de libanais.
Fin septembre, le gouvernement Netanyahou a ouvert un nouveau front au Liban, qui n’avait vraiment pas besoin de cela, avec des attentats contre des membres du Hezbollah, par les explosions de masse simultanées d’appareils électroniques (bipeurs et des talkies-walkies), qui ont fait 37 morts et plus de 2 931 blessés (dans les médias, on s’est interrogé, voire extasié, sur ce coup de maître complexe et préparé de longue date), suivies de bombardements qui durent toujours et qui ont déjà fait au 18 octobre plus de 2 300 morts et 11 000 blessés et contraint à l’exode plus d’un million de libanais.
Le 7 octobre 2023 - Un an après, l’invisibilisation des souffrances des palestiniens, avec plus de 41 000 morts, et au moins 60 % de Gaza détruit et invivable, se poursuit
Le 7 Octobre, un an après l’attentat terroriste du Hamas qui a fait autour de 1200 morts, et plus de 200 otages, des rassemblements en Israël et dans plusieurs capitales du monde occidental ont rendu hommage aux victimes et manifesté leur soutien à la guerre au Hamas et au Hezbollah conduite par le gouvernement Netanyahou, avec l’appui des États-Unis.
Les médias français ont toute la journée couvert « l’évènement ». Si l’évènement du jour était cet anniversaire, pouvait-on décemment ne pas évoquer aussi l’enfer subi par les palestiniens dans l’année qui a suivie ?
Et bien si, ils ont osé. Quel angle a choisi la plus intello des radios de service public pour sa matinale animée par Guillaume Erner ? « Le 7 octobre a révélé un antisémitisme de gauche », la thèse du bref essai que vient de publier une certaine Eva Illouz, une sociologue franco-israélienne, qui se dit de gauche, et qui travaille sur la « sociologie des sentiments et de l'émotion ». Avec Gabriel, on s’est mis à crier en même temps : « on rêve, c’est tout ce qui leur vient un an après ? ». Pour une « sociologue des sentiments et de l’émotion », bravo ! Depuis, j’ai trouvé sur le web que c’était aussi le dossier du numéro de l’Express bouclé le jeudi 3 octobre, que je lis régulièrement (« Une année de flambée antisémite »).
De son côté, Le Monde a titré en Une du quotidien le 7 Octobre (publié le 6) : « Israël : le traumatisme sans fin du 7 Octobre », et, dans un souci d’équilibre, le lendemain (publié le 7) : « Gaza écrasé par un an de guerre et de chaos », avec une lacune majeure : si les faits terrifiants sont rappelés, on n’y trouve aucune mise en perspective critique de la guerre du gouvernement Netanyahou.
Le soir, en dînant on a pris France Info à l’heure « des informés » « votre rendez-vous de débat et de décryptage ». Au menu : « Un an après l'attaque du 7 octobre, où en est Israël ? Quelle séquelle sur les habitants ? Quelle est la stratégie de Benjamin Netanyahou ? Se dirige-t-on vers une crise diplomatique avec la France ? » Suivi d’une discussion sur la montée de l’antisémitisme en France, sur LFI accusé de mettre de l'huile sur le feu et le RN se présentant comme le bouclier à cet antisémitisme.
Au moment où vient d’être publié « le livre noir de Gaza » qui documente « l’anéantissement d’un peuple » pour lutter contre l’invisibilisation des palestiniens et de leurs souffrances depuis un an, avec notamment plus de 41 000 morts, et qu’au moins 60 % de l’enclave de Gaza est détruite et invivable, quel est le sujet dominant le 7 octobre 2024 sur nos médias favoris ? L’antisémitisme.
Hamas : la fabrique d'un monstre | ARTE
Le 7 octobre 2023 - Un an après,le principal sujet d’inquiétude des médias est l’antisémitisme
La diversion n’est pas utilisée que sur nos médias favoris : que m’a envoyé le 19 octobre sur Whatsapp ma mère qui suit avec attention l’actualité ? « Très intéressante sur LCI, l’analyse de Luc Ferry « les nouveaux visages de l’anti-sémitisme ». Après lui avoir dit que je ne trouvais pas que l’anti-sémitisme fût le sujet important du moment (même si je le déplore, je comprends aisément sa résurgence), et visionné le replay de l’émission qu’elle me recommandait, je lui ai livré un assez long commentaire :
Luc Ferry connaît bien les juifs de France, l'histoire de la constitution d'Israël et le sujet, s'il y en a un, du "nouvel antisémitisme". C'est un intellectuel qui, tout en se voulant pondéré, reconnaît "marcher sur des œufs", mais qui a un point de vue pro israélien, jamais celui des arabes (si ce n'est pour dire qu'il comprend que les Gazaouis haïssent Israël), qui lui fait éluder ce qui scandalise ceux qu'il afflige des qualificatifs de "Sud global" et d'"islamo-gauchistes", dans lesquels nous ne nous reconnaissons pas du tout (si être de gauche, c'est être du côté des opprimés, alors nous nous sentons de gauche point barre). Le postulat qu'il pose que la guerre de Netanyahou est une guerre nécessaire et juste qu'il faut conduire "jusqu'au bout", lui permet d'éluder le sujet de l'horreur absolue de ce qu'il est en train de faire avec sa clique : anéantir sans aucun état d'âme un peuple, au mépris du droit humanitaire, de la guerre et du droit international (Israël poursuit sa guerre au Liban), avec le soutien des États-Unis, contraindre les survivants à se réfugier dans les pays arabes voisins, et rendre impossible l'idée même d'un territoire à deux États.
Ferry ne manque certes pas de souligner que le fait que le gouvernement israélien soit conduit par l'extrême droite qui a une ligne aussi radicale que le Hamas (plus un seul palestinien en Israël quand l'autre veut la disparition d'Israël) est problématique puisqu'il n'a pas de plan "pour faire la paix", pour laquelle il faudrait bien traiter de la question de la colonisation israélienne en Cisjordanie. Mais en attendant, j'ai bien noté que la guerre de Netanyahou est une guerre nécessaire et juste qu'il faut conduire "jusqu'au bout", alors "circulez, il n'y a rien à voir !"
Imperturbable, à son habitude, ma mère a botté en touche : « j’ose dire que ma vie me place, par rapport aux opprimés, dans la même gauche. Mais la question reste : de quels opprimés parle-t-on ? »
Pour les médias et l’opinion majoritaire, Netanyahou mène une guerre nécessaire contre l’islamisme qu'il faut conduire "jusqu'au bout"
Eurêka ! Mon islamophobe de mère me dit entre les lignes que le combat d’Israël est aussi le sien contre « le péril de l’islamisme », et puisqu’on ne fait pas d’omelettes sans casser les œufs… A l’instar de Luc Ferry et des médias « mainstream », elle pense que la guerre de Netanyahou est une guerre nécessaire et juste contre l’islamisme qu'il faut conduire "jusqu'au bout", sans états d’âme moraux car, comme le conseillait Machiavel au Prince, « la fin justifie les moyens ».
Lundi après-midi, à la terrasse du café dans le jardin du Palais royal, Élisabeth m’a peu ou prou dit la même chose, en insistant sur sa hantise de la place de la femme et de la religion dans la société qu’impose l’islam conservateur.
Opinion partagée par la majorité des Français aussi, si j’en juge les résultats du baromètre commandité par le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) à l’Ifop qui en juin faisait état que 56 % des personnes interrogées jugeaient justifié l'objectif d'Israël d'éliminer le Hamas de Gaza, et comme on ne peut être contre l’élimination d’une organisation terroriste mais qu’aucune question n’était posée sur les moyens d’y parvenir, on peut déduire que plus de la moitié des personnes approuvent ainsi la guerre des Israéliens, telle qu’elle est menée depuis un an. Pour ce qui est de la poursuite de la guerre d’Israël au Liban, un sondage IFOP-Fiducial relève également le 7 octobre que 30 % des personnes interrogées font porter la responsabilité des « affrontements entre les deux pays » au Hezbollah, et 22 % à Israël.
Pourquoi les médias (comme l’opinion majoritaire) sont pro-israéliens ?
Cet état de l’opinion publique n’est sans doute pas indépendant de la ligne éditoriale dans l’ensemble pro-israélienne des médias dominants. Si l’on écarte l’hypothèse selon laquelle « les juifs tiendraient les médias », quels peuvent-être les facteurs explicatifs de cette partialité ? Pascal Boniface les résume assez bien : « La solidarité civilisationnelle de la société française avec le peuple israélien, le sentiment de culpabilité quant à la responsabilité de la France dans la Shoah, les sentiments anti-arabes, le rapprochement fait entre les attentats terroristes en Israël et ceux subis en France… sont autant de raisons qui expliquent cette différence de traitement médiatique. » Le risque permanent lorsqu’on critique Israël de se voir attaquer pour antisémitisme (pénalisé) et antisionisme (pas encore pénalisé mais ostracisant) peut aussi jouer. Et ces explications valent bien sûr également pour l’opinion majoritaire.
L'empathie est une vertu à géométrie variable
Reste l’énigme de l’insensibilité des journalistes et de cette majorité, aux souffrances du peuple palestinien et libanais. Car enfin, que la très grande majorité des israéliens connaissent après l’attaque du 7 octobre, un sérieux dérèglement de leur capacités d’empathie et de compassion à l’égard de la population palestinienne et de tout ceux qui ne sont pas juifs, on peut le comprendre, mais nous ?
L'explication serait assez simple : l'empathie est une vertu à géométrie variable. Elle dépend de notre proximité géographique et surtout culturelle avec ceux qui souffrent. Elle ne ne se manifeste pas de manière indifférenciée mais préférentielle, selon le neurobiologiste Sébastien Bohler, « elle choisit toujours son camp » : les aptitudes empathiques s’effondrent si un groupe désigné comme ennemi est déshumanisé.
Post-scriptum du 16/11
On est sortis éprouvés de “No other land”, le documentaire au long cours de deux palestiniens et deux israéliens, dans les hameaux palestiniens de Masafer Yatta en Cisjordanie près d’Hébron, en « zone C » en vertu des accords d’Oslo, totalement contrôlée par les autorités israéliennes, et où continuent à proliférer les colonies israéliennes illégales.
Comme Yuval Abraham, le jeune journaliste israélien que l’on voit à l’écran avec le palestinien Basel Adra qui y vit, on savait ce qu’il se passait, mais avec le documentaire, ce qui fait la différence, c’est l’émotion qu’il transmet en nous faisant partager la vie de ces gens.
Depuis des décennies, les Israéliens, soldats et colons armés, rendent la vie infernale à ses habitants pour les contraindre à fuir et leur prendre leurs terres, en venant régulièrement détruire leurs maisons, boucher les puits par des coulées de ciment, couper les canalisations, et parfois tuer ou rendre invalides d’un coup d’arme de guerre des victimes désarmées. En toute impunité. En 2022, après 20 ans de procédure, la Haute cour de justice a donné l'autorisation scélérate à l’armée de chasser cette communauté d’un millier de Palestiniens qui y vit depuis le début du XIXe siècle. Après l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, qui a détourné l’attention de la Cisjordanie, la situation a encore empirée avec la multiplication des raids punitifs des colons armés d’une violence inédite, de véritables pogroms, qui ont contraint les habitants de six hameaux à s’enfuir.
Le régime d’apartheid y est manifeste, l’injustice criante, la Nakba finale est en train de survenir, et pendant ce temps la propagande israélienne est complaisamment relayée par les médias occidentaux, « propagande qui fabrique la fable selon laquelle tout ce qui se passe trouverait sa seule origine dans le 7 octobre 2023. Comme si les atrocités, insupportables, commises ce jour-là venaient de nulle part, étaient un jaillissement soudain et inexplicable de cruauté barbare. »
Le film est diffusé actuellement dans trois salles parisiennes et deux en banlieue. Espérons qu’Arte ou une chaine de service public prendront le relais !
"I put a spell on you" par Natacha Atlas (2002), bande originale du film "intervention divine" de Suleiman
"No other land", documentaire réalisé par Basel Adra, Hamdan Ballal, Yuval Abraham, co écrit avec Rachel Szor
"Voyage à Gaza", "No Other Land": ce que peut, quand même, le cinéma
Sans discours ni sentimentalisme, la sortie à une semaine d'écart des deux films apporte de multiples éléments de sensibilisation et de compréhension...
Israël, les ministres du chaos - Regarder le documentaire complet | ARTE
Depuis leur entrée au gouvernement Netanyahou, les deux ministres d'extrême droite Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir n'ont cessé de jeter de l'huile sur le feu dans le contexte explosif du ...
https://www.arte.tv/fr/videos/115065-000-A/israel-les-ministres-du-chaos/
Israël, les ministres du chaos | ARTE
"Barbès, little Algérie" réalisé par Hassan Guerrar
Les barbares réalisé par Julie Delpy
L'empathie est l'avenir de l'homme - LES NOTES GAY de Thomas
"Welcome" de Philippe Lioret (2009) Dialogue entre Vince et le type qui l'a pris en stop [...] - Moi, je crois plutôt que tu as toutes les cartes en main et que tu le sais très bien. - Quelles ...
https://notesgaydethomas.over-blog.com/2015/07/l-empathie-est-l-avenir-de-l-homme.html