Publié le 1 Octobre 2006

Instants exhibitionnistes 

13/8/4

 

En sortant du bassin de l’Arsenal en direction de Paris plage : à l’abri des regards, derrière un muret en contrebas de la promenade, un jeune homme allongé à plat ventre montre son joli petit cul pain d’épice. Je crois reconnaître un habitué du Gymnase Club, de type latino-américain. Mystère de l’implantation pilaire : sur ce corps parfaitement imberbe, des poils bruns couvrent ses fessiers. Merveille que cette pudeur du string… A vous donner envie d’être ficelle ! 

 

Un peu plus loin, un maghrébin se masse le sexe au travers de son survêtement en regardant ostensiblement la fille qui lit à quelques mètres de lui. Quand je suis repassé non loin, il était en train de lui proposer une clope… qu’elle refuse. Il lui demande alors du feu…Elle lui tend un briquet.

 

Les flics rodent un peu partout, prêts à poursuivre la moindre atteinte aux bonnes mœurs sur la voie publique.

 

 

 

 

 

Les longs os d’Armande

 

Hier, j’ai fait une très courte visite à Armande (15 minutes maximum), Pierre-Emmanuel et Maria étaient auprès d’elle. Pour changer, il y avait une rupture de stock de piles pour son appareil auditif, et Pierre-Emmanuel cherchait une pharmacie ouverte avant son départ pour le Lot demain. La veille, Gabriel était rentré attristé de la voir abrutie par les calmants qu’on lui donne désormais. Armande avait certes un visage fatigué mais elle semblait détendue malgré son mal de tête qui perdurait depuis la ponction lombaire de lundi.

 

Peu loquace, elle s’est brièvement endormie : « j’ai pas fait ma sieste » m’a-t-elle dit pour s’excuser. Sa respiration était bruyante et saccadée. Deux jours avant, elle était beaucoup moins couverte et j’ai été frappé par son corps qui n’était plus qu’un tas de longs os recouverts de peau. Elle est tellement décharnée que son short baillait sur sa chatte qui paraît chez elle le dernier endroit un tant soit peu confortable. Je fais des efforts pour regarder ailleurs et sur son visage, je vois surtout la tête de mort.

 

 

Moderne vérité ou in cerveza veritas

20/8/4

 

Léger, j’entame mon premier tour du lac. Le parc est encore plus déserté que d’habitude en ce mois d’Août. Il faut reconnaître que le temps est maussade. Idéal pour courir. Je croise un vieil homme de type maghrébin et un peu plus loin un jeune homme. Ce dernier avance en titubant une boite de bière à la main. D ’une voix empâtée et avec un fort accent étranger, il interpelle le vieux : « Dieu n’existe pas, je le sais, j’en suis sûr… et puis de toute façon, chacun fait ce qu’il lui plaît ».

 

 

Nudité, beauté et lucidité chez les noubas (Les noubas de Kau – Leni Riefenstal)

 

Chez les noubas, qu’on soit homme ou femme, on s’habille d’un rien : une ficelle autour de la ceinture et un corps huilé pour les filles suffit pour se sentir à l’aise en société. Pourquoi se vêtiraient-ils alors et qu’ils sont si fiers de leurs beaux corps nus ? Cela ne veut pas dire qu’ils ne soient pas coquets : ils affectionnent les bijoux,  ils soignent leur coupe de cheveux  et ils ne ratent pas une occasion de « changer de look » en peignant et en tatouant leur corps. Pour autant, ce sont des esthètes très réalistes : chez cette ethnie, la nudité n’a plus de raison d’être montrée après la première grossesse chez une fille, et pour l’homme, lorsqu’il devient inapte à participer aux combats au bracelet tranchant, à savoir vers l’âge de 28-30 ans. Il n’y a pas d’interdit de se montrer nu passé ces âges,  mais la beauté du corps n’étant plus triomphante, on risque d’être la risée du village.

 

 

 

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Rédigé par Thomas Querqy

Publié dans #Paris, #culture gay, #tragique, #les années, #livres

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