travaux manuels

Publié le 22 Décembre 2006

 

 

 

Une partie de mes étudiants étant en stage, j’étais enfin disponible pour accepter la proposition de Colette d’aller faire une sortie exposition et/ou ciné. Ce jeudi après mon cours, rendez vous avait été convenu Au Rambuteau à 16H.

Un peu en avance, j’achète un gros sachet de thé d’Assam, un plus petit de thé vert mélangé aux agrumes et du café Napoli chez Lapeyronie dans le quartier de l’horloge.

Pour patienter, j’essaie d’oublier combien il fait moche dehors en sirotant une tasse de moka d’Ethiopie et je songe à la photo de couverture d’un ouvrage sur le peuple Omo d’Hans Silvester.

 

J’ai trouvé Colette le nez dans des annonces de vente de lofts (elle doit vendre le sien et se trouver un nouveau nid).

Je n’arrive pas à me faire à l’idée que ma copine va sur ses 60 ans tellement elle ne porte pas son âge. Elle a certes un peu « triché » en se faisant faire il y a peu une petite intervention très discrète au niveau des yeux et du cou (« tu as bonne mine toi ? Tu rentres de vacances ? » lui ont dit les gens qui n’étaient pas au courant), mais je crois que sa jeunesse éternelle, elle la doit davantage à son énergie et de son brin de folie. Il est vrai aussi qu’elle est prof, métier qui, pourvu que vous soyez fait pour, ce qui est son cas, me paraît moins usant que beaucoup d’autres. Au reste, ce n’a pas été son unique activité, et c’est sans doute ce qui explique ce qu’elle est, que j’aime tant. Elle s’est beaucoup investie dans la société de production du père de ses enfants, initialement chef opérateur, mais aussi elle a longtemps été agent d’acteurs. Une vraie soixante-huitarde qui a bien tourné. Elle est de ceux qui m’aident à accepter, autant que cela est possible, l’idée de vieillir.

 

 

Direction Beaubourg. Colette venait plutôt pour Yves Klein. Moi pour la collection photographique de la caisse des dépôts (Les peintres de la vie moderne), entre les deux, une proposition se prêtant au consensus : les Combines d'un des ténors du pop art, Rauschenberg. Il n’y eut aucune difficulté d’arbitrage : un seul billet à 10 euros permettant d’accéder aux trois expositions nous a été proposé.

 Colette et moi sommes fait du même bois : aller à une expo, c’est faire au trot une promenade visuelle. Notre seule différence est que Colette peut faire cela en parlant de tout autre chose que ce qui nous est donné à voir. Pour ce qui me concerne, mon regard balaye très vite les cimaises. Il recherche ce qu’il connaît déjà ou l’image qui l’intriguera. La recherche de documentation vient après (Horreur de faire la queue pour lire ce que le commissaire de l’exposition a décidé de nous donner à lire).

 

Pour les photos de la CDC, j’ai pourtant été quelque peu gêné par la présence de ma compagne : ma sympathie pour elle m’a empêché de me livrer en toute liberté à ma rêverie habituelle en présence de photographies. Elle n’est pas la seule responsable de cet état de fait : la profusion de clichés en particulier dans la salle de « réserve » (à la manière des cabinets de curiosités de collectionneur) m’a plongé dans le même état que celui que ne manque pas de me provoquer un grand magasin ou un hypermarché : je ne sais plus où poser mon regard et ressens presque un léger écoeurement.

 

http://www.centrepompidou.fr/Pompidou/Manifs.nsf/AllExpositions/0B709C38D95B757DC125710900361F45?OpenDocument&sessionM=2.2.1&L=1

 

 

 

Transition Combines de Rauschenberg (1953-1964), intégration d’images et objets du monde réel à la peinture abstraite. Aucun choc semblable à celui que nous avions ressenti avec Mireille en 2002 à l’exposition Rauschenberg  « Les 10 dernières années » au Musée Maillol, présentation de montages de photos « décalquées » sur la toile et de peinture (nous avons longtemps cherché le produit devenu introuvable car addictif qu’il utilisait pour opérer le transfert). Le « bric à brac » qui nous est ici montré me paraît très mal supporter les outrages du temps qui est passé.

 

 

 

Mireille, en revanche, décidément inconditionnelle de l’artiste et toujours en quête d’idées pour mettre du relief dans ce qui n’est qu’un « surface plane avec de la peinture dessus" (dixit le nabi Maurice Denis), a vu deux fois l’expo.

 

http://www.centrepompidou.fr/Pompidou/Manifs.nsf/AllExpositions/3C3C54085721EAD2C12571090035EC50?OpenDocument&sessionM=2.2.1&L=1

 

 

 

Dans l’espace Yves Klein, j’ai cherché à voir et à me souvenir de sa technique pour faire « ses peintures de feu », traces du corps de ses modèles féminins. Il s’agit en fait d’une simple transposition des traces de peintures laissées par les corps de ses modèles féminins, dans ce cas le chalumeau les révèle parce que le modèle a été mouillé. Je tente de faire une photo de Colette affalée dans une rangée de sièges qui paraissent avoir été conçus pour des enfants mais un gardien du copyright me l’interdit, même sans flash. J’ai déjoué l’attention des flics du lieu (ou alors la jeune fille rêvait d’être un artiste) en imprimant dans la boite, ce qui m’émeut le plus en art, le corps humain nu, celui d’un homme bien sûr, ici recouvert du fameux bleu Klein ©® sur un fond d’or somptueux. En sortant, j’ai alors dit à Claire :

 

« Finalement, ce mec avait tout compris de l’art contemporain. C’est un marché sur lequel, pour exister, il faut se différencier, lui son idée, ce fut de déposer un brevet sur un bleu qui porte son nom (International Klein Blue). Car après tout que reste-t-il de lui pour le commun ? Un bleu Klein... En attendant, il s’est bien marré avec ses performances et il avait bien raison : mort à seulement 34 ans ! » ...En 1962, l’année de ma naissance. Comme pour étayer cette pensée très profonde, à la sortie, dans la boutique, une pléthore de cartes postales Yves Klein, images du genre qui plaît à tout le monde, déco quoi ! Reproduction bon marché avec un rendu couleur exécrable, comme d’habitude.

 

http://www.centrepompidou.fr/Pompidou/Manifs.nsf/AllExpositions/FC33503EA8AC4E1AC12570990047D95B?OpenDocument&sessionM=2.2.1&L=1

Malfaisan et Turlutte

Notre voisine du 7e m’a demandé de lui scanner un document et de lui envoyer le fichier. La chose faite, je parcours rapidement le fac simile pour vérifier la qualité de la numérisation. Il est question de la liquidation du groupe qui publiait France-Soir dans lequel elle a été, jusqu’à la disparition du titre, journaliste. J’apprends ainsi que le mandataire liquidateur du journal se nomme... Malfaisan.

 

Dimanche après-midi, nous la croisons devant l’immeuble, deux sacs cadeaux de Noël au bout de chaque bras :

 

-          ... la réalité dépasse la fiction. Un liquidateur qui s’appelle Malfaisan ?!

 

-          et un président du Tribunal de commerce qui se nomme Turlutte...

 

-          NON ?

 

-          Ce n’est pas une plaisanterie, le président du Tribunal de commerce de Lille qui a prononcé la liquidation et désigné Malfaisan comme liquidateur, s’appelle Turlutte.

 

PS Comme je racontais l’anecdote à une de mes classes pour illustrer une parenthèse « on ne choisit pas sa famille, ni son patronyme », Florian m’a demandé :

 

-          Excusez moi, Monsieur, mais c’est quoi un...une turlutte ?

 

-          Cher Florian ! Quel ange ! Ce n’est pas moi de vous expliquer ce qu’est une turlutte. Allez ! Vous irez chercher ce mot d’argot sur Internet.

 

Au brouhaha qui a suivi mon anecdote et sa question, j’ai conclu que son ingénuité pouvait ne pas être feinte, car de toute évidence, il y avait dans cette assemblée, ceux qui savaient et ceux qui étaient en train d’apprendre. Ce qui est le rôle assigné à l’école non ?

 

 

 

4ty Party pour Arnaud et Géraldine, à la Maroquinerie

Nuit de folie avec José aux platines et Vera aux images.

Rendez-vous  était donné à minuit avec sa bouteille de champagne mais nous pouvions nous joindre au buffet avant. Paulo est passé me prendre à l’appart vers 22H, petit encas (foie gras, fromage fumé italien), café. Comme Paulo voulait me taxer des clopes et que je n’en avais plus beaucoup, virée un peu longue dans l’est parisien pour en acheter : tout était fermé, les rues désertées ressemblaient à celle d’une petite ville de province. On a finalement trouvé un dealer à Nation. On passe devant la boite, on zone un peu pour trouver une place où se garer. Au vestiaire, le mec nous demande 6 euros, interloqué, je proteste mollement : « Géraldine m’avait dit un sou pour le vestiaire ? – Géraldine n’a pas dû revenir ici depuis un bail ». A l’intérieur, une salle bondée face à une fanfare à la Goran Bregovic. On cherchait à se débarrasser de notre bouteille de champ, quand une nana hilare nous apprend qu’on n’était pas à La Maroquinerie mais à La Flèche d’or. Bref, le temps de retrouver le bon lieu, on a rejoint nos amis après minuit.

 

José a vraiment mis le feu à la salle, jamais vu un Dj qui bouge autant, relayé sur la fin de nuit par Arnaud. En début de nuit, Vera a balancé de très chouettes montages de photos, films, dessins... des héros de la soirée. Retrouvé là-bas : Sabine que Paulo refusera de saluer (la grande copine de son ex qui a disparu quand ils se sont séparés) et qui est partie sans mot dire, Anne de C., par qui nous avons eu la maison à Patmos cet été, itou (Faut dire que j’ai vraiment fait le service minimum avec elle), Françoise B. dont j’ai enfin acheté le bouquin et M. son mec. Paulo a salué un vieux que je vois chaque fois chez Arnaud et Géraldine : « C’est qui ? Un ex journaliste de Libé, un des fondateurs », V. qui sort toujours avec José. Peu ou pas de jeunes vingtenaires, mais peu importe ce soir, il y avait du gros son => « non stop dancing ». Coucher 6H.

 

Lever avec tête légèrement lourde, oreilles qui bourdonnent encore un peu, le corps un tantinet courbaturé et surtout mal aux genoux : ça s’est nouveau, ça sent l’hiver !

 

Une proposition de Play list pour les fêtes

 

 

Le Père Noël n'existe pas 

....A défaut un grand Jésus « made in Brazil ».

 

Bonnes fêtes.

 

 

 

 

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Rédigé par Thomas Querqy

Publié dans #expos, #les amis, #les années, #travaux manuels, #Paris

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