Publié le 28 Mars 2010

 

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Photo : Michel Cavalca
 

A propos de l’actualité de la danse hip-hop en France, dans le Télérama du 24 mars il est évoqué l’évolution des goûts du jeune public qui préfèrerait les battles à « l’écriture métissée du hip-hop ». En conséquence, un paradoxe aurait vu le jour : alors que les jeunes qui participent à ces compétitions de danse rêvent de monter des spectacles dans les théâtres, selon la chorégraphe Anne N’Guyen[1], ceux qui sont déjà à l’affiche peinent à trouver le public et « faute d’avoir assez de dates de représentations, cherchent aussi à se produire dans les battles. »

 

Vendredi soir, la salle Jean Vilar du Théâtre National de Chaillot était pleine à craquer d’un public aussi hétérogène qu’enthousiaste, pour la troisième et avant-dernière représentation du spectacle proposé par le chorégraphe Mourad Merzouki, deux pièces Agwa et Correria, créée en étroite collaboration avec les onze[2] danseurs cariocas de la Cie Käfig- Brésil.
Jubilatoire !

 


[1] Cf la vidéo de présentation des membres de sa Cie créée il y a cinq ans (sur la musique du spectacle  « l’esprit souterrain » vu l’an dernier à Pantin au festival Hip-hop Tanz)

[2] A la fin du spectacle Mourad Merzouki a appelé sur la scène le onzième et ses deux béquilles, tout dépité de n’avoir pu participer à la fête, ce qui nous a rappelé la souffrance et les risques auxquels les danseurs exposent leur corps. 

 

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photo : Agathe Poupeney 


 


 



Une heure quinze plus tard, encore tout étourdis par ce spectacle bourré d'exploits sublimes, d’invention, d’énergie et de poésie, nos deux quadragénaires soufflaient un peu en fumant un clope, affichant la mine réjouie des enfants émerveillés, lorsqu’une voix forte se fit entendre à côté d’eux.

 

-  j’ai bien fait attention, les danseurs n’étaient jamais ensemble

- moi aussi, ça m’a gêné

- pareil pour moi au début, mais je me demande si ce n’était pas voulu

 

- éloignons-nous, ils sont trop cons, c’est peut être contagieux. (Moi)

- c’est un ballet pas un défilé militaire ! (Gabriel)

 

http://www.maisondeladanse.com/ Käfig Brasil

NGT / Sens dessus dessous
 






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L'alternative de sucer



 

 




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Hedi Slimane- Diary - 22/4/2009

 
 



L'arbre et la forêt

 
 

“Quand j’entends du Wagner, j’ai envie d’envahir la Pologne”
Woody Allen

 

Crustacés et coquillages, Drôle de Félix, Ma vie rêvée à Rouen, Nés en 68, tous ces films du couple Ducastel–Martineau nous avaient plu. Dans L'arbre et la forêt, seules les malfaçons retiennent l’attention tant ce film est ennuyeux, pour ne pas dire contre-cinématographique.

 

Une famille réunie après l’enterrement d’un fils, le frère du défunt qui attaque le père pour son absence à la cérémonie d’adieu, le père qui révèle du coup qu’il n’est pas venu parce que ce fils était un salaud qui le haïssait depuis qu’il avait découvert ce que l’assemblée ignorait jusqu’alors : il a été déporté dans sa jeunesse, non pour avoir résisté, mais parce qu’il était homosexuel.

 

On attend la révélation de ce secret de famille pour qu’enfin commence un film par la mise en cinéma de l’évocation de la jeunesse du père, grâce au procédé cinématographique classique qu’est le flashback.

Et bien pas du tout ! Alors que l’évocation de la déportation des homosexuels est au centre du projet du film, Ducastel et Martineau la font raconter par le père à coups de champ-contrechamps entre Guy Marchand et ses interlocuteurs[1].

 

[1] Les réalisateurs sont tout de même allés tourner un plan de l’entrée des restes du camp de concentration de Natzweiler en Alsace.


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Christian Schoeler - Untitled, 2008, Watercolor and graphit on paper

 


Pour finir, il ne reste qu’une problématique autour de la famille, où il est question de biens, de terres, de notaire, de parts et de toutes les tensions familiales qui les accompagnent en général, que Jorge qualifierait sans doute de typiquement « bourgeoise et française ».

Autour de ce thème, on préfère de loin Un conte de Noël de Depleschin et surtout L'heure d'été d’Assayas.

Pour l’évocation de la déportation des homosexuels, le téléfilm Un amour à taire de Christian Faure demeure du coup indépassable.

 

Yagg.com/ Entrevue avec Ducastel et Martineau : nous sommes des cinéastes gays [...]

 

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  Hernan Bas Red herring 2004

 

La religion, soupir des opprimés

La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un monde sans cœur, comme elle est l'esprit des conditions sociales d'où l'esprit est exclu. Elle est l'opium du peuple.
 

Karl Marx et Engels - Critique de "La philosophie du droit de Hegel » (1844)


 

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Rédigé par Thomas Querqy

Publié dans #danse, #ciné-séries, #culture gay

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