Loin de Sunset Boulevard
Publié le 12 Mai 2008
Rudolf Noureïev par Richard Avedon (1961)
Belle réussite que ce film qui n’a droit qu’à deux écrans pour sa sortie nationale à Paris. Quelle iniquité !
Et dans quelle salle ! A croire que l’Espace St Michel, où nous l’avons vu, n’aspire plus qu’à une chose : ne plus avoir de clients et se transformer en boutique de fringues !
Bien que la queue finisse par empêcher la foule de passants sur le Boul’ Mich de circuler et que l’employée soit inactive depuis une demi heure, cette dernière ne commencera à délivrer les billets qu’à l’heure de la séance (qui coïncidait avec celle de la sortie des spectateurs de la séance précédente) ; si vous êtes deux, ça vous laisse largement le temps de chercher de la monnaie, puisque le candidat spectateur est « prié de faire l’appoint », et que « cartes bancaires et chéquiers ne sont pas acceptés » ; quant au confort du fauteuil, en nous décalant pour être aimable à deux spectateurs sans gêne, Gabriel a hérité d’un défoncé, tandis que pour la première fois depuis longtemps au ciné, j’expérimentais un léger mal au cul (« Nann ! Sur la vie de ma mère, j’avais pas fauté »).
Merci donc à Pierre Murat de Télérama et à Gérard Lefort de Libération qui titre joyeusement « Très bon film, coco », de nous avoir donné envie d’aller voir de toute urgence (« because le nombre de salles susmentionnées »), ce Loin de Sunset Boulevard d’Igor Minaev.
Qu’écrire de plus que ce qui a déjà été écrit dans les articles auquel il est renvoyé dans ce « message » ? Qu’écrire de plus qui ne gâchera pas le plaisir de ceux qui pourraient avoir envie d’aller le voir (parce qu’on aurait déjà tout « raconté ») ?
Notre intérêt était d’autant plus grand que le grand cinéaste, son mentor dans le film ((Mansourov), et son propre personnage, Dalmatov, s’inspirent, respectivement, de la vie d’Eisenstein, et de son assistant, ami et amant Alexandrov, réalisateur de comédies musicales de propagande, dont raffolait Staline (Les joyeux garçons, Volga, Volga).
Non parce que je serais un spécialiste du grand cinéaste et théoricien soviétique – ai-je seulement vu son Cuirassé Potemkine en entier ? En fait, je me souviens surtout de quelques dessins pornographiques qu’il a fait - ni parce que je suis fanatique de comédies musicales au point de connaître celles d’Alexandrov, non, uniquement parce que le film en s’appuyant sur des personnages réels y gagne en crédibilité et en émotion, même s’il n’est en aucun cas un film biographique (voir l’entrevue avec Igor Minaïev).
http://www.critikat.com/Loin-de-Sunset-Boulevard.html
Les dessins érotiques d’Eisenstein
D. Fernandez "Art et homosexualité" (chap. 12 Les Dictatures) : 10 reproductions de dessins de la collection Andreï Moskvine, Moscou.
S. M. Eisenstein Dessins secrets (Seuil)
Autoportrait Joël-Peter Witkin