"Un inachèvement et une immaturité foncière de la sexualité humaine"

Publié le 26 Novembre 2006

 

Shortbus de John Cameron Mitchell

« Comme dans les 60’s, l’espoir en moins »

 

13/11/2006

https://www.youtube.com/watch?v=msEzxQobmy8

En quelques tirets :


-  Du sexe explicite (spéciale dédicace au « self sucker » qui se filme et qui s’éjacule dans la bouche), mais plutôt ludique et du coup pas du tout pornographique (on n’a pas de crampe) ; au sommet : le trio qui entonne l’air de l’hymne national américain avec l’un qui le siffle dans le cul du deuxième, lequel se sert de la bite dressée du troisième comme micro...


-  Le long baiser du beau jeune homme au vieillard gay qui dit avoir été maire de NYC : un geste d’humanité rare, a fortiori dans un monde où l’on vieillit beaucoup plus vite qu’ailleurs ; émouvant.


- Le trompe-l’œil du couple idéal au travers de la rencontre avec le voyeur amoureux de l’image que ce couple lui donne à voir de ses fenêtres.


- La difficulté d’introduire un troisième dans un couple fusionnel.


- Tous artistes ; sujet : soi-même, tous exhibitionnistes, tous voyeurs : James sujet de son film qu’il destine à Jamie ; Severin sans arrêt en train de prendre ses polaroïds qu’elle légende, le voisin, Caleb, qui enregistre les faits et gestes du couple.


Côté baise, les acteurs et figurants avaient vraiment l’air de s’éclater, espérons que les bonus et le making off du DVD nous permettront d’en profiter un peu plus.

 

 

 

 

 

Surmoi défaillant

 

-          J’ai fait des rêves bizarres

 

-          Ah bon ? Du genre ? Tu t’en souviens ?

 

-          J’avais de la merde plein mon peignoir et j’étais bien embarrassé. Je ne savais pas comment m’en débarrasser. J’avais peur de flinguer la machine à laver avec tout ça.

 

-          ça je vois, c’est ton souci d’aérophagie.

 

-          Peut-être.

 

-          Tu te rappelles d’autre chose ?

 

-          Oui, c’était très bizarre. On était chez ma mère et on cachait des enfants, un truc pédophile. Fallait pas que ma mère le découvre. On les embrassait, on les caressait.

 

-          sur la ziquette ?

 

-          Je ne sais plus, mais toi t’en faisais plus que moi, j’étais un peu gêné.

 

-          Ah ça, ce sont des fantasmes pédophiles qui ont échappé à ton surmoi... Estime toi heureux de ne pas vivre dans le monde de « Minority Report » !

 

-          Pourquoi ?

 

-          Rappelle toi ! Sur la base de visions divinatoires de mutants qui clapotent dans un liquide, des gens sont arrêtés avant d’avoir commis leur crime.

 

-          Mais je ne suis pas pédophile !

 

-          Ce n’est pas grave ! Ton rêve a été capté, tu présentes un risque pour les enfants et dans le monde de « Minority Report », on ne prend pas ce genre de risque,  fut-il infime. Dans cette société, il n’y a plus de crime, juste des policiers qui interviennent chaque fois qu’un crime peut avoir lieu et des prisons bien pleines.

 

-          Je proteste, Monsieur le juge, un enfant ne me fait pas bander.

 

-          Trop tard !

 

Après vérification, l’argument de « Minority report », cet excellent film d’anticipation de Spielberg est un peu différent :

 

http://www.objectif-cinema.com/analyses/141.php

 

http://sfstory.free.fr/films/minorityreport2002.html#A%20propos

 

 

 

Anatrella la la la la lère

22/11/2006

 

Lorsque nous apprîmes dans Têtu que Tony Anatrella, le curé psy auto déclaré[1] mais adoubé par l’Eglise catholique, était suspecté d'abus sexuels sur de jeunes hommes, nous ne pûmes nous empêcher d’applaudir de joie.

Depuis le temps que ce « prêtre et psychanalyste » abonné des médias s’efforçait assidûment à empêcher toute avancée en matière de lutte contre l’homophobie et de conquête de l’égalité des droits des homosexuels, et nous humiliait à toujours pourfendre l'homosexualité notamment comme "Un inachèvement et une immaturité foncière de la sexualité humaine", ce n’était que justice. 

 

Ma mère qui a fait une analyse avec une psychanalyste également catholique, lors de ses séances, avait évoqué à propos de mon homosexualité qui lui posait alors problème, l’argumentation qu’Anatrella assénait à ce sujet dans ses nombreux ouvrages et articles. Sa psychanalyste qui le connaissait et qui ne partageait pas du tout ses vues, lui avait dit à peu près ceci, que « la croisade obstinée de Tony Anatrella contre la banalisation de l’homosexualité » était « pour le moins suspecte ».

 

Pour autant, c’était trop beau pour être vrai, et comme le monde est peuplé de « cinglés », a fortiori dans le cabinet d’un « psychiatre » (j’ai lu des articles où il signait avec cette étiquette), j’ai tout de suite après l’euphorie,  pensé qu’il pouvait être victime d’une dénonciation calomnieuse et qu’après tout il demeurait présumé innocent. Toutefois, ça tombe mal pour notre porte drapeaux de l’ordre moral catholique, au même moment, il se voit consacrer un dossier par la revue Golias , revue catholique très critique à l’égard de l’institution (au demeurant je n’ai pas réussi à savoir sur leur site qui composent ces Editions Golias), dans lequel un ex-séminariste raconte des faits identiques.

 

A suivre donc, juste pour le « fun » car il y a bien longtemps que nous zappons lorsque ce triste sire sévit dans nos médias.

 

http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=10459&date_info=2006-10-31

 

http://www.tetu.com/rubrique/infos/infos_detail.php?id_news=10573

 

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3226,36-836414@51-825868,0.html

 

http://www.golias.ouvaton.org/recherche.php3?recherche=anatrella

 


[1] N’est-ce pas le cas de tous les psychanalystes ?

Rédigé par Thomas Querqy

Publié dans #ciné-séries, #culture gay, #sex, #homophobie

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O
Bien ton article sur Anatrela. Effectivement on peut légitimement se poser la question du pourquoi de son homophobie virulente.Sans dire par simplification que ce serait pour masquer une homosexualité refoulée, voire une tendance pédophilique.On est en droit de s'interroger sur sa tenacité à pourfendre l'homosexualité. A tout le moins,  Anatrela n'a pas reglé sa part d'homosexualité.J'ai eu l'occasion de m'insurger contre ses propos assénés avec la conviction d'une soi disant vérité psychanalytique. Il est incroyable de noter que nombre de psy se sont fourvoyés à villipender l'homoparentalité -encore très recemment.
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T
Merci pour le compliment et le commentaire. Sur ce sujet, tu peux aussi consulter les commentaires du post "homophobe en toutes lettres" http://notesgaydethomas.over-blog.com/article-3999260.html