sex

Publié le 15 Mai 2007

 

Comme Adèle de retour de son nième voyage en Inde disait de nouveau tout le bien qu’elle en pensait et que c’était elle qui m’avait recommandé le très aimé garçon convenable de Vikram Seth, j’avais noté la référence pour l’acheter.

Gabriel m’a finalement devancé. Il m’a seulement dit, qu’il fallait suffisamment avancer dans le roman pour qu’il prenne toute son ampleur. Mireille qui l’avait déjà lu, s’est exclamée :


-         comme l’Inde a changé depuis les années cinquante dépeintes dans « un garçon convenable » ! Fini les tabous autour de la sexualité ! Ce livre ne parle que de cul... et d’amour.

-         et alors, tu l’as trouvé bien ou non ? Lui ai-je demandé.

-         ah oui, c’est un grand roman.


Loin de Chandigarh (The alchemy of desire) de Tarun J Tejpal, ce gros roman de 677 pages m’a fait du profit dans le sens où je ne l’ai pas, à proprement parler, dévoré ; disons plutôt que je l’ai grignoté par petits bouts, au lit avant de m’endormir. Comme on grignote sans trop d’appétit une pâtisserie orientale en sirotant un petit verre de thé à la menthe. Lentement, car on n’a pas la fringale et que ce n’est pas forcément ce que l’on préfère, mais doucement aussi pour, malgré tout, déguster chaque bouchée, chaque gorgée de cet ensemble agréable.

Pour tout dire, l’appétit de lecture s’est éveillé à partir de la Partie IV - Kama : Désir, plus particulièrement dans le chapitre « Le nawab philosophe » (page 459).


Jusqu’à ce point du roman, le narrateur raconte l’histoire d’amour passionnelle et très charnelle qu’il a vécu avec une jeune femme, Fizz. Il évoque leur départ de Chandigarh pour s’installer à Delhi, son job alimentaire de journaliste, et son incapacité à faire avancer son projet de roman, une saga familiale dépeignant l’Inde de sa Partition à nos jours.  Il est aussi question du boulot de réécriture de Fizz, de son enquête sur « les habitudes masturbatoires du mâle indien », de la famille du narrateur et d’un héritage qui leur a permis d’acheter une maison en montagne.

C’est dans cette maison de montagne que débute le livre, 15 ans après la naissance du couple, au petit matin, le narrateur réalise avec effroi qu’il ne bande plus pour Fizz.

Prélude à la fin d’un amour hors du commun ?

 

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Ce jour là, il se plongera dans la lecture d’un « carnet de cuir fauve » découvert caché dans un mur de leur maison, journal d’une autre histoire d’amour, celle de Catherine, une américaine, qui s’installa en Inde sous l’Empire, après sa rencontre avec le prince Syed, le fils d’un nawab qu’elle épousa.

Au fil des années, les deux époux apprirent à partager leurs plaisirs charnels ; même si ce n’était pas l’un avec l’autre. [...] 
Installée dans un profond fauteuil, dans un coin sombre de la chambre de Syed, Catherine le regardait atteindre les frontières exquises de son corps. [...]

Catherine découvrit que les hommes aiment les autres hommes avec la même passion et la même tendresse qu’ils aiment les femmes. Ils sont aussi inventifs et aussi inattendus. Dans les mémoires de son père, elle avait lu ses commentaires sur la variété infinie des recoins intimes des femmes. En fait, le secret de leur corps était encore plus énigmatique. Ce qu’un homme révélait lorsqu’il ôtait ses vêtements n’avait rien de commun avec ce qu’il pouvait devenir. Aucune équation de taille, de forme, de couleur, de pilosité, ne pouvait être appliquée.

Elle vit des hommes chétifs dotés comme des rois, et des hommes puissants très modestement pourvus. Elle vit des hommes minces, gros, comme des poignets, et des hommes gros, minces comme des doigts. Elle vit des hommes superbes avec des tiges ratatinées, et des hommes laids avec des troncs superbes. Elle vit des hommes tendus faire de molles déclarations, et des hommes flasques affirmer une dureté inflexible. Elle vit d’amples ouvertures retomber en petites mélodies décevantes, et de petites introductions prendre des proportions symphoniques.


Catherine prit aussi conscience que la main du créateur était plus nerveuse lorsqu’il s’agissait de donner une forme aux hommes : rares étaient les spécimens que l’artisan suprême parvenait à sculpter droits et dans l’axe.

La plupart étaient tordus, incurvés, ballonnés, effilés, orientés à gauche, à droite, zig ou zaguant, dans une anarchie de construction aux principes indéchiffrables.

En général, les hommes qui se présentaient devant Syed aimaient les femmes. Ils venaient simplement servir un maître. Toutefois, chacun repartait content. L’un d’eux était son amant. Il s’appelait Umaid. Nez fin, épaules larges, favoris épais, cheveux longs et drus. Il veillait sur les écuries de Syed et pouvait le faire gémir comme personne. Avec Umaid – et seulement avec lui-, Syed s’attardait après l’étreinte, parcourant tendrement son corps musclé du bout des doigts, caressant son membre alangui avec amour.

A la question de Catherine qui voulait savoir comment il lui était possible d’aimer Umaid sexuellement, elle platoniquement, et d’avoir encore envie de tant d’autres hommes, Syed répondit : « Un seul venin empoisonne tous les individus : le besoin de posséder. Il tue le désir, l’amour, l’amitié, la parenté. Il rétrécit l’immensité du monde à quelques murs, à une poignée de monnaie, à une paire d’organes. Pour moi, le désir est un rite de fête, non un rituel de propriété. Toujours une célébration, rien d’autre. [...]

Que ceux qui se gardent bien de faire ce à quoi je résiste rarement, lire la fin d’un roman avant de l’avoir achevé, sautent ces quelques lignes. 

Je glissai une feuille de papier sous le rouleau lisse de la Brother, posai les extrémités frémissantes de mes doigts sur les touches noires et luisantes, et commençai à taper. Les claquements crépitèrent comme des coups de feu.

Le sexe n’est pas le ciment le plus fort entre deux êtres. C’est l’amour...

 


 

Liens

Loin de Chandigarh de Tarun J Tejpal à l'occasion de sa sortie en poche (Libération)

Boy friend de Raj Rao
Le Dieu des petits riens d'Arundathi Roy

Citation : http://notesgaydethomas.over-blog.com/article-3679004.html

Deux vies de Vikram Seth

 

Un lien musical : Pascal of Bollywood
 

 

 


 

http://www.bernardfaucon.net/

 

Poilant ?

 

On vit une époque formidable. Il n’aura sans doute pas échappé aux « bears » et fétichistes de tout  poil que le collège de pataphysique a réuni les 30 et 31 mars et le 1er avril 2007, les Etats généraux du Poil.

Trois jours durant, les plus éminents spécialistes de la question sont intervenus dans le format très contraignant d’une demi-heure, sur des questions aussi pointues et aussi variées que la géographie du Poil, la pilosité des femmes jalouses, la modification des cellules cérébrales quand le Poil pousse dans la main, ou de l’Art velu interactif.

A poil !

 

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Spencer Tunick

 

Jeux interdits

Dans l V d’un cul clair

va t vint m´thodiqu

un piston t´n´brux.

n msur, l’accompagnnt

d ptits cris fi´vrux.

La cadnc s’acc´l`r,

l piston point son nz

tout brillant, lubrifi´.

La bsogn achv´,

lntmnt s rtir.

Ls fsss s rfrmnt

dans un bruit d mouill´.

Sous un grain d baut´,

pas fâch´ d’n finir

l’orific fait ds bulls

jusqu’n finir noy´.

 

Un minimum de décence valait bien un pseudo lipogramme.

 

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Rédigé par Thomas Querqy

Publié dans #livres, #culture gay, #avec un grand A, #mâlitude,, #sex, #forme brève

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