Publié le 12 Mars 2015
REM Loosing my religion 1991
QUAND SONNE LE PORTIQUE. Le portique de sécurité sonne quand quelqu'un sort ou entre avec un produit qui n'est pas démagnétisé. Ce n'est qu'une présomption de vol, et dans 90 % des cas, le produit a été payé en bonne et due forme. Mais il est impressionnant de voir comme presque tout le monde obéit à l'injonction sonore du portique de sécurité. Presque personne ne la transgresse.
Mais les réactions divergent selon les nationalités ou les cultures.
- le Français regarde dans tous les sens comme pour signifier que quelqu'un d'autre que lui est à l’origine du bruit et qu'il le cherche aussi, histoire de collaborer.
- Le Japonais s'arrête net et attend que le vigile vienne vers lui.
- Le Chinois n'entend pas ou feint de ne pas entendre et continue son chemin l'air le plus normal possible.
- Le Français d'origine arabe ou africaine crie au complot ou au délit de faciès.
- L’Africain pointe son doigt sur sa poitrine comme pour demander confirmation.
- L'Américain fonce directement vers le vigile, sourire aux lèvres et sac entrouvert.
- L'Allemand fait un pas en arrière pour tester et vérifier le système.
- L'Arabe du Golfe prend un air le plus hautain possible en s'arrêtant.
- Un Brésilien lève les mains en l'air.
- Un jour, un homme s'est carrément évanoui. Il n'a pas pu donner sa nationalité.
- Je ne t'embrasse pas, j'ai un problème. J'ai failli ne pas venir mais comme ça ne suintait plus et que c'était une invitation de vieux amis... une allergie…
Des croûtes d'eczéma encercle sa bouche. Je compatis avec sincérité :
- les trucs sur la gueule, c'est l'horreur, ça m'est aussi arrivé, je comprends la souffrance des laids qui eux doivent faire avec pour la vie […]
Sur la grande terrasse, je papillonne d'une conversation à une autre, un verre à la main de bon Bourgogne dont j'ai oublié le nom. Le fils de nos hôtes, sympa en diable est en train de dire que de toutes les matières (de sa prépa), c'est la philo qu'il préfère. Je m'immisce en chantonnant : « De toute les matières, moi, c'est la ouate que je préfère ». On me fait remarquer que cette chanson est un vrai marqueur générationnel : il ne peut pas connaître, il est trop jeune. Son beau-père (en fait son père puisque c'est lui qui l'a élevé) précise que son interprète est l'auteur d'un seul tube.
La fille à la bouche pas vraiment appétissante, un verre dans une main, une clope dans l'autre, dit alors que c'est bien que ce jeune s'intéresse à la philo, qu'il faut aujourd'hui que chacun réfléchisse bien à ce qui est important dans la vie… « Autrement dit, que faire pour ne pas récupérer Marine le Pen en 2017 (?)… laïcité… grave...surtout pas lâcher...reconquérir même… » L'infortunée allergique me demande alors à brûle pourpoint si j'ai lu le dernier Houellebecq. « Pas encore, je viens de l'acheter. J'ai hésité, mais Houellebecq je suis fan.
- C'est vraiment intéressant ce qu'il écrit. » (…) Je pense : pas sûr que si je l'aime, ce soit pour les mêmes raisons que toi.
Putain, mais qu'est-ce que je fous en tête à tête avec cette fille ? M'éclipser vite !
Elle continue : « Pas céder sur le voile… on ne peut même plus fêter les anniversaires en primaire parce qu'ILS ne les fêtent pas… » J'objecte mollement. Après le cours de Denisa, malgré le solide ingéré pour éponger le Champagne et le vin, je me sens vaguement cotonneux, le cerveau au ralenti.
Est-elle institutrice ? Non, avocate. Vit-elle dans le Bronx ? Pas du tout, dans un coin très cher où débarquent des gens de plus en plus riches.
Pourquoi vous parler de cannabis ce matin ? Pas pour vous suggérer de passer l'hiver un peu plus détendu, non, mais pour ses applications thérapeutiques. Ça n'a rien de bien nouveau, me direz-v...
http://www.franceculture.fr/emission-ce-qui-nous-arrive-demain-cannabis-repetita-2014-11-18
"Ce qui nous arrive demain" par Nicolas Martin sur France Culture : "Canabis repetita"
J'avise soudain mon mec qui passe à côté et je me suspend à son cou en abandonnant la fille à la bouche dégoûtante : « Dis ça te dirait d'aller « Chercher le garçon » au Mac Val à Vitry. « C'est quoi ça » me demande-t-on. « Une exposition artistique d'artistes mâles qui questionne ce que c'est aujourd'hui d'être un homme. » «Pour la journée de la femme, ça c'est de la contre programmation », a fait remarquer Géraldine.
"CITIZENFOUR" documentaire de Laura Poitras ou comment Edward Snowden a révélé le scandale de l'espionnage généralisé et mondial de la NSA
Chercher le garçon, la nouvelle exposition du Mac Val
Je ne pouvais, contrairement à elles, m'en ouvrir à personne, car les conversations sur la vie intime ne font pas partie des sujets considérés comme admissibles dans la société des hommes : ils parleront de politique, de littérature, de marchés financiers ou de sports, conformément à leur nature ; sur leur vie amoureuse ils garderont le silence, et cela jusqu'à leur dernier souffle.
Etais-je, vieillissant, victime d'une sorte d'andropause ? Cela aurait pu se soutenir, et je décidai pour en avoir le cœur net de passer mes soirées sur Youporn, devenu au fil des ans un site porno de référence. Le résultat fut, d'entrée de jeu, extrêmement rassurant. Youporn répondait aux fantasmes des hommes normaux, répartis à la surface de la planète, et j'étais, cela se confirma dès les premières minutes, un homme d'une normalité absolue.
Sur les bords de la rivière Volta, Ghana 2010 par Denis Dailleux - «Un matin, un ami m'a proposé une balade en pirogue sur la Volta. J'ai surpris ces quatre garçons qui nageaient, je leur ai dit "attendez-moi, je vais chercher mon appareil photo". A mon retour sur la rive, ils sont sortis nus, j'ai shooté, pas de casting, c'était offert et un de leurs amis qui assistait à la scène, a décidé d'enlever son short et de les rejoindre. Ici, la nudité n'est pas considérée sous un angle moral. C'était très touchant.»
Denis Dailleux : "J'ai décidé de faire de James Town mon port d'attache"
Après avoir photographié les habitants du Caire durant quinze ans, Denis Dailleux a décidé d'explorer un tout autre territoire d'Afrique, le Ghana, où il se rend régulièrement depuis 2009. P...
JP MANOVA Is everything right