avec un grand a

Publié le 21 Septembre 2006

 

8/2/4

Goran a fêté ses cinquante ans. Les habitués des fêtes à l’atelier sont là : S. la photographe bosniaque, son poivrot de mari, Fabienne sans Marianne portée pâle, Arminda, sa sœur « tata CC » (casse-couilles), Daniel et son copain, Monique de Stratégies et sa copine chercheuse en économie du travail… et une flopée de gens déjà rencontrés lors de soirées mais jamais présentés par l’imprévisible maître de céans (artistes, mécènes ou élèves ?).

Pas mal d’homosexuels mais plus vraiment très frais. « Au pays des aveugles, les borgnes sont rois », j’ai pour le coup le sentiment que Gabriel et moi formons un jeune couple très séduisant. Comme nous, Alejandro n’eut aucun mal à nous repérer et en premier lieu Gabriel. Il est venu avec Rodrigo et Julien. Rodrigo est un petit colombien, un peu folle, gentil mais dont il est difficile de suivre les pensées exprimées dans un français qui se détériore à chaque nouveau verre qu’il vide. Son copain Julien peut être casse-pieds en conversation d’autant qu’il sort parfois de sa bouche des choses peu ragoûtantes : il a conclu le dernier dîner partagé à l’atelier par un arrosage de gerbe pour toute la tablée (diabète et alcool ne font pas bon ménage).


Alejandro a débarqué la veille de Bogota, looké branché, petit comme un colombien, mais bonne tête et assez bien foutu (trapu, bon paquet). Il ne parle pas d’autre langue que l’espagnol que Gabriel est toujours ravi de pratiquer. J’apprends aussi de mon mari qu’il est créateur de tissus, ce qui très surprenant pour un pédé. Il drague de manière éhontée et il saute aux yeux qu’il est fou de sexe. Il me gratifie ainsi de quelques compliments bien agréables et nous nous exécutons volontiers lorsqu’il nous demande tous deux de l’embrasser pour la photo.

Gabriel passera la soirée à blaguer avec lui. Mon niveau d’espagnol m’a contraint à aller me faire voir ailleurs ; mais à cela rien d’anormal, en soirée, on passe souvent peu de temps ensemble…

…Jusqu’à ce que je m’aperçoive que le Colombien n’est plus dans la salle, ni d’ailleurs mon mec. Je jette un coup d’œil dans l’encadrement de la porte de la cuisine : Ni l’un, ni l’autre ne paraît s’y tenir. Peu de temps après Gabriel sort de la cuisine sans Alejandro.

Andrea un ancien élève de Fernando, me glisse avec un sourire égrillard que « la Colombienne hystérique » s’est enfermé dans les chiottes avec un mec, que le mec est depuis ressorti mais qu’elle toujours pas – « elle doit être en train de se finir », lui ai-je répondu tout de go, avant de lui demander, en lui désignant Gabriel : « le mec c’était lui ? ». Cette langue de pute d’opiner.

Je pars aussitôt répéter à Gabriel ce que l’Allemand vient de me dire. Il dément sans un seul commentaire. Je n’insiste pas.

Depuis qu’ils ont disparu, je ressens une forte émotion sans pouvoir vraiment la qualifier. Un peu celle que j’ai connue lorsque Gabriel m’a raconté la fin de sa séance de massage dans cet hôtel de Trivandrum au Kerala. Blessure narcissique infligée par cette entorse à notre contrat d’exclusivité sexuelle ? Sans aucun doute. Mais dans le même temps aussi, la pensée qu’il m’est impossible de dramatiser, à la fois parce qu’il ne m’appartient pas mais aussi parce que je pense si souvent à baiser avec d’autres que je ne peux lui reprocher d’être lui passé à l’acte. Peut-être finalement me libère-t-il ainsi de mes scrupules de penser en faire de même et me donne-t-il par-là même une liberté nouvelle.

 Aurais-je réagi de la sorte s’ils étaient partis ensemble terminer la nuit ? Certainement pas ; après tout, qu’ont-ils pu se faire ? S’embrasser ? Se toucher ? Probablement. Se branler ? Se sucer ? Peut-être.

Enfin sorti de son chiotte, l’Arabica de Colombie a retrouvé Gabriel, je prends une clope pour m’asseoir à côté d’eux, Alejandro l’invite à danser. Sa chemise relevée laisse apparaître sa hanche. J’attends le moment où Gabriel posera l’air de rien sa main sur cette peau nue, mais non il danse très appliqué et peu « sexuel ». Ils enchaîneront deux titres et les Colombiennes finiront par disparaître. Je respire un peu mieux.


Avant l’expédition aux WC, Alejandro a demandé devant moi à Gabriel si j’étais poilu partout comme sur mes bras. Très salope, je lui avais répondu avec forces gestes que je n’en avais pas sur le cul et le dos, « et sur le torse ? – pelos », lui ai-je confirmé, ce qui a eu l’air de beaucoup lui plaire.

Comme je l’avais imaginé, et alors que je me plaignais quelques jours plus tard devant Mireille et Agnès d’avoir été abandonné par mon mec pour un colombien très excité, Gabriel m’a lâché qu’Alejandro lui avait proposé un plan à trois. A quel moment lui a-t-il fait cette proposition ? Avant le plan à deux ? Pour le prolonger lorsque Gabriel a mis une limite à leurs ébats ?

J’aurais pu lui reprocher de ne pas m’avoir transmis pour examen cette proposition, mais cela aurait été pour la forme, car aucun désir palpable ne m’a saisi à aucun moment dans cette soirée.

J’ai 41 ans et ça fera 10 ans la semaine prochaine que Gabriel et moi vivons en couple.


P.S. 2/5/4 - Depuis j’ai de nouveau titillé Gabriel à ce sujet. Cette fois-ci, il n’était pas gêné et il m’a avoué : « Et bien oui, il m’a séduit. Quand je lui ai dit mon âge, il ne voulait pas me croire, il m’a dit que je faisais beaucoup plus jeune. Il m’a aussi dit que j’avais de très beaux yeux. »

Je ne sais plus qui était avec nous à ce moment là ? Mireille ? Sophie ? Sabine ? … Qui m’a alors sermonné : « Tu vois, il te faut lui dire tout ça. ». Comme si je ne lui disais pas ! Je venais juste de faire tirer à grands frais un portrait en noir et blanc où il est comme toujours très à son avantage. Mais nous savons tous deux que si nous (re)dire cela nous fait plaisir, ces caresses psychologiques n’ont pas du tout la même portée dans la bouche d’un autre, a fortiori dans celle d’un jeune pédé mignon.

 

 

Plan uro et scato
13/2/04 - Examen cytobactériologique des urines

 

Aspect des urines : légèrement trouble

Couleur : jaune pâle 

Isolement et identification de : ESCHERICHIA COLI

Numération des germes : 1 000 000/ml

Noroxine : sensible

  

Escherichia coli : Germe habituel de la flore intestinale de tous les animaux, y compris les humains. C'est un commensal de l'intestin ; il représente 80 % de la flore intestinale aérobie. Le germe se retrouve dans les matières fécales. Sa présence dans le milieu environnant signe toujours une contamination fécale.

 

Infection urinaire : l'agent infectieux, qui pénètre et se multiplie dans les urines, est le plus souvent une bactérie d'origine intestinale tel que l’Escherichia coli, qui se propagent dans le tractus urinaire par voie ascendante

 

 

La femme chope une cystite en se torchant le derrière dans un mouvement ascendant : la proximité du trou du cul et de l’orifice urinaire permet aisément aux germes contenus dans les selles de s’introduire dans le conduit du pipi. Il n’en va pas de même chez le mâle, aussi l’infection urinaire est rarissime chez l’homme. C’est d’ailleurs ce qui avait conduit le fameux Docteur Serran à rechercher l’origine de mes symptômes dans d’autres directions, forcément beaucoup plus inquiétantes, et la copine pédiatre de Cécile à en faire de même, a fortiori pour une récidive, fut-elle au bout de 5 ans (« penser à faire un test de détection d’éventuels micro calculs rénaux »).

 

Pour le Docteur B., l’hypothèse d’infection urinaire a de nouveau été la plus plausible. En tant que pédé traitant un confrère, il sait que notre bite ne peut accéder qu’à deux orifices, la bouche et le trou du cul, qu’entre époux fidèles séronèg, la Kpote ne s’impose pas et que par conséquent les germes présents dans le rectum peuvent facilement s’infiltrer par l’urètre.

 

 

 

 

Sur les murs de Pompéi (Le promeneur 1998) et sur ceux du Pavillon du lac

07/03/04

  

En août 79, une éruption du Vésuve a tout à la fois détruit et préservé Pompéi. Comment ne pas être ému par la spontanéité et la verdeur des inscriptions gravées sur ses murs que nous ont laissé certains de ses habitants ?

 

Miximums in lecto. Fateor, peccauimus, hospes.

 Si dices : quare ? Nulla fuit matella

 

Nous avons pissé au lit. Nous avons eu tort, aubergiste, je l’avoue. Si tu demandes pourquoi : il n’y avait pas de pot de chambre

  

Myrtis bene felas

 

Myrtis, tu suces bien

  

Fututa  sum hic

 

j’ai été baisée ici

 

O felicem me

que je suis heureux !

Sur les murs de Pompéi - Le promeneur 1998

 

Prés de 2000 ans plus tard, sur les murs en ruines du Pavillon du lac au parc des Buttes-Chaumont…

 

 

Hier soir, pour la première fois, j’me suis fait défoncer le cul par un mec viril, j’ai prie mon pied, c’était géniale. Je suis 1 mec hétéro aujourd’hui bi.

 

Viens me niquer se soir : beur, black de 1 voir 4 : TTBM aux 1er étage

Le boulot, c’est comme la bite, c’est dur et long

 

 

 

 

JH, 30ène, soumis total donne mon CUL et sa bouche pour pipe goulue adore sperme surs les fesses et bouche.

 

 Le boulot, c’est comme les chiottes, on est mieux quand on en sort

 

 

 

 

 

 

 

 

Allez Rocco, encore un p'tit effort !

09/03/04

 

Je vis dans une époque où la pornographie est un moyen comme un autre d’accéder non seulement à la célébrité mais aussi au respect. Vous pouvez même devenir « un dieu, oui, un dieu vivant du porno, de la queue, de la sodo hétéro ». C’est ainsi que nous est présenté Rocco Siffredi dans un article du Monde, avant de nous livrer les propos recueillis par les journalistes.

 

Tout comme sa femme, Rocco n’a pas sa langue dans sa poche. Extrait : « J’adore me faire bouffer le cul. Ma femme peut me faire ça pendant des heures… C’est un endroit très érogène, et, souvent quand la fille me met un doigt j’éjacule tout de suite. L’anus est le point G de l’homme. »

 

Savoureux tout de même que ce soit l’archétype du mâle hétéro qui lâche un truc pareil !

Mais les journalistes de Têtu magazine – ça m’est revenu, ça n'était pas dans le Monde – ont dû mourir d’envie de lui dire : « Seulement un doigt ? Un peu de hardiesse, que diable ! »

 

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Rédigé par Thomas Querqy

Publié dans #les amis, #avec un grand A, #sex, #les années

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