paris

Publié le 10 Avril 2007

  

3e enquête sur la sexualité des français   

« ... Au moins une fois des pratiques homosexuelles... »

 

Les homosexuels ne se reproduisent pas entre eux et pourtant ils sont de plus en plus nombreux. Coluche

  

 

 

Désolé les homophobes, mais ce n'est pas parce que l'homosexualité tend à être plus tolérée que les homosexuels se multiplient dans la société : il n'a pas été trouvé plus de 4 % de personnes de plus de 17 ans pour déclarer avoir eu au moins une fois des pratiques sexuelles avec une personne du même sexe. Pour les hommes, ce pourcentage n'a pas bougé depuis la précédente enquête de 1992.

 

Ce chiffre, déjà peu élevé, surévalue pourtant le pourcentage d'homosexuels dans la population. En effet, seuls 1 % des femmes et 1.6 % des hommes déclarent avoir eu des rapports homosexuels au cours des 12 derniers mois, de plus, 13.5 % des femmes et 12.5 % des hommes rapportent avoir eu ces rapports avant l'âge de 18 ans.  

 

Où l'on mesure combien est grande notre capacité à fantasmer et peu fiable notre Gaydar...  

 

On est toutefois rassuré d'apprendre que ces chiffres augmentent au sein de la sous population de région parisienne (6 % des femmes et 7.5 % des hommes), en particulier chez les femmes de la quarantaine (8 %) et les hommes de 35-40 ans (6.6 %) et qu'en leur sein un maximum est atteint pour ceux qui déclarent un niveau d'étude supérieure à BAC+2 (11.5 % pour les femmes, 14.5 % pour les hommes).  

 

Ouf ! Ça paraît déjà plus conforme à notre expérience, ça nous évite de devoir dire du mal des sondages.

  

 

« Homosexualité : Une acceptation plus forte malgré des résistances »  

 

De jolis diagrammes en bâtons nous confirment que, quelque soit leur âge, les femmes sont bien plus fréquentables que les hommes. On se méfiera en particulier des garçons ayant le plus bel âge (les 18-24 ans), qui sont tout de même 1 sur 5 à considérer l'homosexualité comme « une sexualité contre nature ».  

 

Pratiques sexuelles

 

Masturbation

 

Sans surprise, on vérifie que les femmes dans l'ensemble se masturbent moins que les hommes : plus de 90 % des hommes disent avoir déjà pratiqué la masturbation, contre seulement 60 % des femmes. « Une pratique régulière est présente chez près de la moitié des hommes jusqu'à 40 ans, puis la fréquence baisse avec l'âge. »

 

Une énigme tout de même que ces 10 % d'hommes et ces 40 % de femmes ne s'étant jamais touchés ? (Cf Libido au dessous de zéro in Post expo animal triste)

  

 

 

« Le recours à la prostitution ne diminue pas »

 

Dans les 5 dernières années, 3 % des hommes ont payé pour des rapports sexuels. Un chiffre stable. Le titre laisse sous-entendre qu'il devrait baisser.

Pourquoi le devrait-il alors que « l'offre » ne semble pas décroître, bien au contraire ?

 

Plus grand « appétit sexuel » des femmes et moindre frustration sexuelle des hommes ?

 

Hypothèse - plus que contestable - d'une certaine efficacité des lois Sarkozy réprimant la prostitution (racolage passif et poursuite des clients) ?

 

Sans trop de surprise, on note également que les pourcentage d'hommes qui y a eu recours dans les 5 dernières années est le plus fort parmi les 20-34 ans ("gros" besoins pour une « puissance » sexuelle maximale ?) et au sein des 50-59 ans : à ces âges, lorsque le désir sexuel est resté intact ou lorsqu'il se porte vers les personnes jeunes, l'argent n'est-il pas, le plus souvent, le seul moyen d'accéder à sa satisfaction ?

  


 

Le dossier de presse de l'enquête  

 

http://www.liberation.fr/actualite/societe/240780.FR.php

 


 

 

 

 

Les fesses de Romulus  

Deuxième visite/conférence au Louvre sur le thème de la représentation de la femme dans l'art français du XVIIIe au XIXe, de la peinture pour l'essentiel.  

 

Salle Daru, dans son décor impérial de rouge et or, devant le tableau monumental, les yeux sur le cahier, j'ai noté consciencieusement :  

 

« David, qui s'est probablement inspiré d'un tableau de Poussin, raconte ici la fin de l'histoire : les sabins pour récupérer leurs femmes attaquent le camp des romains. Romulus est de dos avec son bouclier, face à Tatius. Une femme en blanc, Ersilie sépare les combattants (en l'occurrence son mari Romulus et son père Tatius), à ses pieds d'autres femmes montrent leurs enfants et à cet instant précis, les lances se relèvent. David donne ici une vision active des femmes, (la révolution est passée là-dessus), celles de mères actives, prêtes à défendre leur famille. Même si le 19e n'a pas changé grand chose au statut de la femme, la manière dont elle est considérée évolue au cours de ce siècle. » [...]  

 

J'ai relevé les yeux, visualisé en un coup d'oeil ce que notre conférencière était en train de nous raconter, pour aussitôt fixer les fesses nues de Romulus. Je m'en suis approché pour mieux les voir et j'ai fini par m'en détacher pour apprécier, aux deux extrémités de la scène, les deux jeunes garçons, également nus.  

 

A la fin de la visite, lorsque nous sommes repassés devant ce tableau, Fernando a posé la question qui m'était naturellement venue à l'esprit : Un peintre capable d'autant érotiser un cul d'homme ne peut-il pas avoir nourri quelques penchants pour ses semblables ?   

 

Ainsi, je me suis souvenu que Dominique Fernandez se posait aussi peu ou prou la même question dans le chapitre sur l'Europe néoclassique de son ouvrage « L'amour qui ose dire son nom ? Art et homosexualité ».  

 

Avec quel art, [...] le peintre dévoile le très joli cul du soldat romain campé au centre de la toile ! Le bouclier protège le haut de son corps mais laisse les fesses à l'air, contrairement à toute la tradition iconographique des bouts de tissu ou accessoires servant à cacher les parties « indécentes ». Complaisance ? Perversion ? Ou fidélité, une fois de plus à l'idéal antique ? Les contemporains restèrent perplexes, et tous ne furent pas convaincus de l'innocence du peintre, qui fut surnommé à cette occasion le « Raphaël des sans culottes », jeu de mots qui tirait le fameux néologisme exaltant de la démocratisation du costume chez les révolutionnaires vers un sens scabreux qu'ils n'avaient pas prévu. (p. 215)  

 

Les sabines Jacques-Louis DAVID

  

 


 

Notes tactiles

Extrait d'un journal à quatre mains - Wat Po Massage School, Bangkok 2005

  

Une fille très paradoxale

Dans notre cours de massage, il y a une coréenne qui suit les cours avec assiduité, qui prend des notes et même des photos mais qui ne masse jamais, ni ne se fait masser. C'est un paradoxe : une folle de massage qui n'aime pas toucher, ni se faire toucher.  

 

Très chaud

Elle éternue, tousse, pleure. Un tas de Sopalin plus tard, elle sourit enfin, les yeux rougis.

Une occidentale vient de manger thaï.  

 

Ma coréenne...

... ne parle pas un traître mot d'anglais. Elle n'a plus vingt ans depuis longtemps, un visage blanc aplati de vieille geisha, et pourtant, quelle force, quelle précision lorsqu'elle me masse. Et pour cause, je viens d'apprendre de sa compatriote qui ne fait que regarder, qu'elle exerce depuis dix ans.

Je l'aiguille lorsque survient le trou de mémoire, elle en fait de même lorsque c'est mon tour. Nous communiquons bien, vaille que vaille, par sourires, grimaces et gestes divers...

Ma première expérience de sourd et muet tactile.  

 

Rester humble

5e et avant-dernier jour. Après-midi. J'étais sur « l'étape 2 » en train de masser Gabriel sur qui je peux toujours compter « au cas où », pour me rappeler l'exercice suivant, lorsque Somchaï, nous demanda à tous deux de masser chacun une jeune fille.

Moi qui commençais à me sentir à l'aise, j'ai soudain perdu mes moyens devant cette fille enfant, aux membres si minces, si chétifs. Je craignais à chaque instant de lui faire mal, je cherchais sans arrêt ses points de compression et j'ai fini par être complètement perdu dans l'enchaînement. La petite était expérimentée et me guida autant qu'elle put. Pour couronner le tout, je suais comme une vache dans ma chemise de viscose (pas très agréable pour elle).

Notre prof mit un terme au calvaire que je lui faisais subir en s'imposant comme cobaye pour l'étape dernière (la 5). Rasséréné d'avoir retrouvé un corps noueux d'homme, je l'accomplis sans difficulté, avec pour finir les félicitations du maître.  

 

Massez vous les uns les autres...

Cet après-midi, alors que Tom me massait j'ai eu l'occasion de lancer un coup d'oeil circulaire à la salle de cours. Tout le monde apprenait les gestes qui soulagent. Les uns, concentrés, les pratiquaient sur les autres, allongés en pleine félicité en attendant que vienne leur tour.

Je me suis dit que c'était une bien belle école que celle où l'on apprend des gestes que l'on prodigue aux autres.

Une école des bienfaits des gestes.  

 

Concupiscence

Jeune, au grand jamais, je n'aurais osé mater, au reste, j'étais bien trop occupé à paraître. A mon âge, sans vergogne aucune, je mate le ventre de garçons indifférents.

 

 

 

 

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Rédigé par Thomas Querqy

Publié dans #sex, #expos, #XX, #touriste, #Paris, #les français, #travaux manuels

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