Publié le 13 Avril 2010

Jean Ferrat et Isabelle Aubret

Jean Ferrat et Isabelle Aubret

Jean Ferrat - C'est beau la vie

 

Un soir au téléphone, ma mère m’a dit qu’ils étaient en train de regarder à la télévision un documentaire sur Jean Ferrat. Elle m’a paru un peu émue : «Il nous est revenu le souvenir de cette merveilleuse nuit de chansons et de musique qu’il nous avait offert, cet été là, à Antraigues... Il avait invité tous ses copains : Brel, Isabelle Aubret, Catherine Sauvage, Moustaki,... – C’était quand ? Lui ai-je demandé ? – Vous étiez petits. »

 

Quelques temps après je feuilletais un vieux Parisien chez le tamoul en attendant qu’il en finisse avec son client pour me mettre la boule à zéro, lorsque je suis tombé sur un article qui évoquait ce fameux été. C’était en 1965. J’avais trois ans, ma sœur, deux et le reste de la fratrie n’était pas encore né.

Parfois, je me demande si je n’ai pas été un enfant un brin dépressif, mais il est sûr que C'est beau la vie a accompagné mon enfance.

 

 

Aujourd’hui, je lis que le chanteur avait écrit cette chanson, en 1964,  pour son amie Isabelle Aubret victime d’un très grave accident de voiture.

 

J’aime les dimanches

 

 

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Pierre-Emmanuel nous a proposé d’aller faire un tour au 104. « Y a un évènementiel et je n’y suis jamais allé. - Nous non plus, bonne idée ! »

J’appelle à l’improviste Rémi pour lui proposer de nous accompagner. Top là ! Il file à la piscine et nous rejoint ensuite. Valentin a finalement été enlevé par sa tante, on ne le verra pas.

 

Faim ! D’abord déjeuner. Pierre-Emmanuel a deux adresses de restos africains dans le 19e, dont l’un est une cantine parisienne de Salif Keita. Fermés.

Un couscous sur le quai de Seine à l’angle de la rue Riquet fera l’affaire. Je ne résiste jamais à le prendre avec ce que la charcuterie produit de pire : la merguez. Gabriel a dit que je tenais peut-être cette compulsion de mon arrière grand-mère maternelle « la belle algéroise ». Pour ma part, je me suis demandé si ça ne venait pas de « l'apocope » de merguez (guez) qui désigne le sexe masculin chez nos jeunes de banlieues. « L'aphérèse », a corrigé Rémi le linguiste.

 

 

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Le lieu est extra. Commande de cafés et de crumbles dans la cour du café puis place à un peu de « Kultur ». Ce n’est pas le choix qui manque à ce Festival arts numériques d'Arcadi : Une petite projection de courts, un coup d’œil et d’oreille à la performance d’un duo canadien Purform sur laquelle canent rapidement mes compères (il est vrai que la « basse continue » y est pénible), un tour à la librairie très agréable par son volume et Pierre-Emmanuel doit déjà aller récupérer son fils, Rémi réintégrer son domicile (il ressort).

 

 

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Inject - Herman Kolgen

 

 

Gabriel m’abandonne à son tour, faiblement tenté par In/ject d’Herman Kolgen.

Tant pis pour lui, il aura manqué un œuvre géniale, sans compter les impressionnants piercings du couple de garçons assis par terre devant moi.

Une jeune fille et moi-même passons tout de même les ¾ du temps les doigts dans les oreilles. Je regarde alentour : nous sommes les seuls. Sans doute s’agit-il d’un public de connaisseurs, des sourds et malentendants.

Rendez-vous pris pour la prochaine édition de ce festival.

 

 

L’atmosphère m’a rappelé ma première performance où m’avait entraîné un copain de l’armée : musique «hardcore », performeurs en tenue SM, armés de godemichets.

Un jeune ingénieur informatique de chez Sema-Metra, un garçon au physique non remarquable, aux goûts « underground » très pointus que ne permettaient aucunement de deviner sa douceur et sa mise vestimentaire très quelconque. Un grand joueur de Go. C’est lui qui m’avait aussi entraîné voir Salo ou les 120 journées de Sodome.

 

J’ai rejoint Gabriel avec quatre livres sous le coude. Dans mon paquet : Doubles vies : Enquête sur la prostitution masculine homosexuelle d’Hervé Lapatie, lui avait notamment acheté : Les marginaux parisiens aux XIVe et XVe siècles de Bronislaw Geremek.

Un petit problème avec la norme, Messieurs ?

 

NGT / Gitons

NGT / Querelle morale (Gitons II)

 

 

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Edward Burra Three sailors at a bar 1930,

déniché sur le site Homodesiribus, une vraie mine d’artistes homosensuels

Emballement latino

 

Mireille rentre emballée du Chili, Colette et Mathieu d’Argentine, et moi qui joue la Milonga del Angel de Piazzolla pour oublier ce duo d'anges.

 

- Como andas ?                        - Comment ça va ?

- Cansado de ser feliz.               - Fatigué d’être heureux.

(Entendu par Darek dans un film argentin)

 

 

NGT / Voyage dans le voyage : rencontre avec Gombrowicz

 

 

 

 

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Rédigé par Thomas Querqy

Publié dans #famille, #les années, #les amis, #spectacle, #Paris, #musique

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