Un documentaire romanesque de Sébastien Lifshitz

Yasmine Belmadi dans les corps ouverts

Oblivion d'Astor Piazzola

Jérémy Elkaïm et Stéphane Rideau dans Presque rien

affiche de Pierre et Gilles

La trentaine amorcée, avec Gabriel, vivre en couple homosexuel, et par là afficher de manière plus visible son homosexualité, ne me posait pas véritablement problème. Avec lui, j’assumais sans doute plus facilement, et j’étais prêt à dire « merde » à quiconque aurait eu l’impudence d’y trouver quelque chose à y redire. Nous étions jeunes, beaux, sociables, pleins de promesses, etc.

Pourtant, je dois reconnaître qu’il m’arrivait d’appréhender, brièvement mais non moins vivement, l’image sociale du futur couple de vieux pédés que nous formerions peut-être.

Entré depuis peu dans l’âge des « seniors », je sais maintenant que cette appréhension n’était pas fondée, que si « problème » il y a, ce n’est que celui partagé par tous du temps qui a passé, du vieillissement et de ses avatars, et que le fait d’être homosexuel ne le rend pas particulièrement plus aigu.

Wild side

Hier soir, j’ai appelé ma mère au téléphone à qui j’ai demandé s’ils étaient devant la télé : « Ton père et moi venons de piquer du nez devant une émission sur le vieillissement. » On a convenu en riant que c’était un sujet fort ennuyeux. Il en va bien autrement pour les vieux homos avec qui Sébastien Lifshitz a réalisé son film « les invisibles ».

Chacun dans leur genre, avec leur histoire, ils sont tous formidablement touchants, ces femmes et hommes, qui ont vécu leur homosexualité en des temps bien moins tolérants. Leurs témoignages montés avec de très belles images de cinéma tournées sur leur lieu de vie, d’archives et une ponctuation musicale de qualité, font des « invisibles » un documentaire romanesque aussi singulier qu’essentiel.

Les terres froides

Bien que le sujet principal abordé soit l’homosexualité, le titre du film  "Les Invisibles" renvoie surtout à son autre sujet, les personnes âgées, les plus de 70 ans, grands absents de notre monde hyper médiatisé, autrement que sous la forme de « problème».

Conscient d’appartenir à une génération peu politisée, Sébastien Lifshitz qui a 44 ans, a voulu en partant à la rencontre de vieux homosexuels rendre hommage « à toutes ces personnes qui, par le simple fait d’avoir vécu aussi librement, ont permis que nous ayons les libertés que nous connaissons aujourd’hui. Il faut rappeler le combat qui a été mené, raconter les ennemis de toujours, la pensée réactionnaire qui n’attend que de pouvoir réapparaitre. Il n’y a jamais rien d’acquis."

Mission accomplie. Désormais grâce à eux, grâce à Monique dont j’ai tout de suite reconnu la voix ce matin sur France-Culture, j’ai un peu moins peur, car on a peur de ce qu’on ne connaît pas, n’est-ce pas Monique ?

 Les invisibles sur Télérama

Le Monsieur et le jeune homme de Juliette Gréco

Ecce homo

NGT /Jeunes de tous les âges

Oscar Niemeyer vient de s'éteindre à l'âge de 104 ans.

Sur le toit du siège du PCF réalisé par Oscar Niemeyer (Sept. 2009)

Museu de Arte Contemporânea de Niteroi (Rio de Janeiro)

par Oscar Niemeyer