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Publié le 31 Juillet 2011
Dennis Speight 1983 par Robert Mapplethorpe
Début juillet Arte a rediffusé le téléfilm Sexe, gombo et beurre salé de Mahamat-Saleh Haroun.
Dialogues notés lors de sa première diffusion.
Pensant retrouver sa femme qui l’a quitté chez Dani son fils aîné, le père y découvre au saut du lit l’amant de son fils.
- Comment tu peux me faire ça ? Comment tu peux me faire ça ? Dani, Dani, comment tu peux me faire ça ?
.....
- Papa, je vis ma vie comme je la ressens... Tu ne t’es jamais préoccupé de quoi que ce soit,... alors je ne te permets pas de venir me juger sur, sur ce que je suis.
....
- Tu me déçois Dani.
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Dani a été appelé au secours par les petits frères qui avaient faim pendant que leur père se saoulait.
- C’est qui ? Ah, Papa !
- Ah ! Dany, qu’est-ce que tu fais ici, hein? Sors ! Sors ! Ti as mis la honte sur moi, je ne veux plus te voir. Je ne veux plus te voir. Ah ! Vas-t-en ! Vas-t-en !
....
- Regarde moi ça ! Tu joues à la pouliche ou quoi ? Tu es un Diakite oui ou non ? Un vrai Diakite ne fait pas la cuisine, il laisse ça aux femmes ! Les Diakite, c’est des gagnés ( ?), des hommes libres...
- Ouais...
- Comme ta mère hein tu vas partir, allez partez tous, laissez moi seul et abandonnez moi ! Partez tous !...
- Avec ta mère, mon honneur est tombé par terre, avec toi... il est mort, ... mort, mort... Dani, fallait pas quitter l’Afrique ! Et regarde-toi ! Ni homme, ni femme, ... tu es un zèbre.
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Le drame de Mahamat-Saleh Haroun est d’être né dans un pays qui depuis sa décolonisation n’a presque pas cessé d’être en guerre : le Tchad.
A 20 ans, il se retrouva avec les siens au Cameroun dans un camp de réfugiés avant de pouvoir rejoindre la France avec «un petit bout de papier dans sa poche » portant l’adresse de l’école de cinéma qu’il devait faire.
Comme tout exilé, il «trimbale à l’infini une forme de tristesse et de mélancolie» de n’avoir jamais pu se réinstaller dans son pays d’origine.
Tous les films de Mahamat-Saleh Haroun ont pour toile de fond la guerre, ses drames, les blessures qu’elle laisse dans la vie intime des populations qui l’ont connue.
Dans Un homme qui crie, son dernier film, l’histoire racontée est celle d’un homme de 55 ans à qui l’on vient de signifier au travail qu’il ne valait plus grand chose, et qui, humilié, se retrouve malgré lui en rivalité avec son jeune fils unique qu’il adore...
Youssouf Djaoro dans le rôle du père est aussi parfait que dans Daratt où il jouait le rôle du boulanger. Marius Yelolo qui jouait Dani, le fils homosexuel dans Sexe, gombo et beurre salé, tient le rôle du fils.
Du très grand cinéma.
Telerama.fr/ Un homme qui crie
Daratt dans NGT / Scènes de la vie conjugale
Rencontre avec Mahamat-Saleh Haroun sur RFI
Lundi 1er Août à 9H10 :
Culture-buissonniere-mahamat-saleh-haroun-cineaste-tchadien
L'homme de cendres de Nouri Bouzid (Tunisie 1986)