Publié le 22 Janvier 2014

 

Sebastiao Salgado Nouvelle-Guinée  - Genesis à la MEP
Sebastiao Salgado Nouvelle-Guinée - Genesis à la MEP

 Dernier jour de l’exposition, à 17H, une longue file d’attente dans la rue de Fourcy. Tant pis !

Natacha Atlas - It's A Man's World (2003)

« Sperm eaters »

 

Ce matin là, au musée du quai de Branly qui ouvrait ses portes au public dans une heure, régnait une étonnante effervescence. Aux abords des forces de sécurité et des pompiers, dans le hall affluaient des personnes badgées bien mises et des journalistes.

Le vieillard très diminué à qui l’on devait ce lieu « où dialoguent les cultures » avait rendez-vous avec le chef de l’Etat.

Une visite au musée du quai de Branly commence toujours par les peuples d’Océanie. Chez les mélanésiens, en l’occurrence, les papous, notre conférencière a abordé les rituels de chasse aux têtes.

Lorsque survient dans la tribu, un problème inexpliqué (une mort subite par exemple), dans « la maison des hommes » est décidé une chasse au terme de laquelle seront rapportées les têtes tranchées des personnes tuées. Les hommes en mangeront la cervelle tandis que les femmes feront des bijoux avec les dents du défunt.

Une chasse aux têtes est une épreuve initiatique essentielle de la transformation des garçons en hommes. En effet, séparés de leur mère et des femmes avant leur puberté, pour accéder au statut d’hommes au terme d’une succession d’apprentissages et de rituels d’initiation plus ou moins endurcissant, les jeunes garçons vivent pendant environ quatre à cinq ans avec les hommes, avec interdiction formelle d’approcher les femmes et les filles.

 

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Avant une chasse aux têtes, deux d’entre eux doués pour la sculpture se voient confier celle d’un arbre. Le poteau sculpté est ensuite planté devant la maison des hommes.

Celui devant lequel nous nous trouvons est un chef d’œuvre, une superposition de personnages habilement sculptés.

A bien y regarder, sur le haut du poteau, les derniers semblent affairés à une fellation, tandis que l’un d’entre eux a tout l’air de se faire mettre.

Durant ces années d’initiation, anticipa la conférencière, les jeunes garçons doivent ingurgiter le sperme d’un de leurs aînés non encore mariés, ce qui implique de fait des relations homosexuelles, figurées sur le haut du poteau, dans le drapé des racines de l’arbre.

Ces incroyables mœurs ont-elles survécu ? Internet est relativement muet sur le sujet. Le résumé d’un ouvrage publié en 2007 indique que : « La colonisation, l'évangélisation, l'exploitation minière, la partition du territoire - Etat indépendant de Papouasie-Nouvelle Guinée depuis 1975 à l'est, province indonésienne à l'ouest - et la mondialisation ont laminé ces modes de vie traditionnels. » Enfin, pas complètement, à en juger cette brève de juillet 2012.

 

L'anthropologue Maurice Godelier chez les Baruya de Papouasie Nouvelle Guinée

 

NGT / Questions de genres

NGT / A croquer

NGT / ARCHEOLOGIE "San Francisco ou Sodome suspendue"

 

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Les globes de Coronelli à la BNF François Mitterand

 

La nouvelle Hollande

 

Entre autres visites symboliques pour marquer la différence avec son prédécesseur juste après son élection à la présidence de la République, François Hollande s’est rendu à la BNF François Mitterrand. Tandis qu’on lui présentait le globe terrestre de Coronelli offert à Louis XIV, un témoin bien placé, qui m’a paru réprimer son envie de tout dire, nous a raconté qu’autour du futur président, ça plaisantait sur la « Nouvelle Hollande » (« la nouvelle ère Hollande... »).

Du coup je l’ai regardé plus attentivement cette « Nouvelle Hollande » et une possible parenté avec le président m’a sauté aux yeux : encore largement mystérieuse car peu explorée, y compris sur ses bords, ce qui donne au final un truc plus large que haut, vide à l’intérieur, avec pas mal de flou autour.[1]

Novembre 2012


[1] Un peu lâche, j’en conviens puisque l’offense au chef de l’Etat instaurée par Sarkozy, a été supprimée par sa majorité parlementaire.

 

 

ph.-parreno no more reality

 

Anywhere, anywhere, out of the world

carte blanche à Philippe Parreno au Palais de Tokyo

manif de mômes "no more reality" 

 

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sur l'Iphone de Gab

 

Les nuits d’Angelin Prejlocaj

 

« Patience, m’arrive-t-il de dire à mes étudiants, l’attente fait monter le désir. » On peut dire que pour ce spectacle, on l’a fait monter le désir. J’ai commencé par arriver un peu en retard au rendez-vous, faute de trouver rapidement une place où garer le vélib (un des rares moments où je regrette de ne pas avoir un portable avec l’application ad hoc). Gabriel avait remonté les marches du théâtre de Chaillot pour m’attendre devant l’entrée. Queue au bar pour se sustenter avant de s’apercevoir que ni l’un ni l’autre n’avait du cash et qu’ici on ne prenait pas la carte bleue. Remontée des marches pour aller retirer des sous à la tirette, redescente, casse-dalle arrosé d’un verre de vin pris à même le sol devant la table sans chaises où je me suis invité, à l’instar du très beau jeune homme qui l’a rejointe, et pour finir, se faire refouler à l’entrée de la salle : « vos places sont réservées pour demain. ». Oups ! Étourderie de ma part. Pour me faire pardonner, avant de s’engager dans la bouche de métro, j’ai dit à Gabriel : « et si on allait voir l’exposition de Philippe Parreno au Palais de Tokyo ? C’est à deux pas et, à mon avis, c’est ouvert tard. »

 

 

  Philippe Parreno au Palais de Tokyo

 

Le lendemain, nous connûmes enfin les nuits d’Angelin Prejlocaj. Enchanteresses de pure beauté. Partout le spectacle fait un carton, seule la « critique » peine à jouir et fait la fine bouche à force d’être gavée sans bourse délier. Et puis n’est-elle pas juge de l’Art ? Pour sa crédibilité, ne lui faut-il pas pinailler et surtout, point trop d’éloges distribuer ?

C’est presque autant agaçant que la prépondérance contemporaine du « journalisme promotionnel ».

 

les nuits prejlocaj

 

Photo Jean-Claude Carbonne

 

En voyage dans les pays des mille et une nuits , je ne manque jamais de passer chez le barbier, autant par nécessité que pour son atmosphère virile et sensuelle. J’en sors toujours ravi, mais jamais, au grand jamais, on ne s’est occupé de moi aussi tendrement que dans cette chorégraphie de Prejlocaj.

 

 

Nos nuits

 

La lumière éteinte, déjà endormi,

il n’est plus question de faire l’amour

mais toujours, tu viens te blottir,

là contre mon dos, y poses un baiser ;

mon bras recouvre alors le tien enlacé,

sous mon aisselle, je love une main froide,

et aussitôt, te rejoins dans les bras de Morphée.

Nos nuits sont plus belles que le jour. 

 

 

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Aime et fais ce que tu veux de Malgorzata Szumowska

 

Les profs

 

Et tout ça par la faute de qui ? Ce n’est pas une génération spontanée qui a émergé comme ça, Non, non, non. There is a dark force behind this[1]. L’Education nationale. Et son suppôt diabolique, le prof. (...) Toujours là à se plaindre : « on n’est pas soutenu par la hiérarchie, le proviseur n’est pas là, la machine à café est en panne, les parents sont absents, y a de la violence » et gnagnani et gnagnana...Quelle arrogance ! Prof, c’est le seul métier au monde pour lequel il existe un stage professionnel obligatoire, ... qui s’appelle la scolarité. Si en 9 ans d’école, on n’a pas le temps de s’apercevoir que c’est un métier dingue. Il faut vraiment être con pour être dans la classe, voir le prof galérer et dire, ah moi je veux faire ça plus tard.

Prof, c’est un élève en situation d’échec scolaire. Faire 5 ans de fac pour rentrer en CM2.

 Gaspard Proust tapine


[1] Littéralement, « il y a une force obscure derrière cela »

 

 

 

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Duane Michals The Poet Decorates his Muse with Verse 2004

 

 

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Yas coït me

 

 

 

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Rédigé par Thomas Querqy

Publié dans #mâlitude,, #culture gay, #politique, #danse, #expos, #trépalium, #forme brève

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