Publié le 24 Juillet 2009

 


A mon grand étonnement Gabriel a fait sienne mon envie d’aller voir, avant toute chose, ce que le magnat François Pinault montrait de sa collection d’art contemporain.

Le choix du Palazzo Grassi pour y exposer ne va pas de soi, même rénové par Tadao Ando[1]. Tout comme pour Jeff Koons à Versailles, ni les œuvres exposées, ni le palais ne me semblent gagner quoi que ce soit à ce décalage, au contraire... Tout au plus,  il souligne la prétention du « contemporain » d’accéder à l’intemporalité d’un palais vénitien du XVIIIe siècle.

 

 


C’est peut-être en partie une insatisfaction du même ordre que la nôtre qui poussa Pinault, à se porter candidat du concours lancé par la Ville de Venise pour créer un centre d’art contemporain à la Punta della Dogana. Bien lui en a pris, grâce au talent de l’architecte japonais, cette fois-ci, il le tient son lieu extraordinaire d’exposition d’art contemporain.

« C’est élégant, sobre, époustouflant de soin dans les détails, d’attention aux matières, aux espaces et aux lumières. La charpente «vieilles poutres» reste présente sans faire effet «Marais» ; les briques anciennes (de la récupération) s’allient au béton travaillé avec une finesse rare (une des signatures de Ando) ; l’ouverture, au travers des fenêtres d’origine en demi-cercle, munies de fortes grilles sur la lagune et les églises laisse passer la lumière qui fait vivre le lieu et propose des lectures renouvelées des espaces et des œuvres. Somptueux et discret, le plus difficile, le lieu sert d’outil généreux pour montrer des œuvres et les offrir au visiteur dans le plus grand confort, apaisé. »[2]

 


[1]  Tadao Ando à Naoshima (Japon) in Notesgaydethomas / Extases esthétiques, du sacré dans l'art profane

[2] http://www.liberation.fr/culture/0101571458-pinault-a-la-pointe-de-l-art

 

 

Fuck faces Jake et Dinos Chapman


On y a retrouvé le couple avec lequel on avait « sympathisé » dans les queues interminables du vol Easyjet à Paris. Aussi enthousiastes que nous, ils nous recommandent de surtout ne pas manquer Fucking Hell des frères Chapman (cf ci-après une vidéo qui permet de voir au plus près cette œuvre terrible en écoutant l’adagio d’Albinoni) et Kandors Full Set de Mike Kelley.

Elle, dit ne pas être tentée par la thématique dominante de la Biennale : « le sexe et la mort ». Eros et Thanatos ? Mais de quoi d’autre peuvent bien parler les artistes dans un monde déserté des dieux ?



 

Kandors Full Set de Mike Kelley


 

A la proue du « navire » Punta della Dogana, à l’extérieur, un jeune homme en uniforme protège un enfant nu des attouchements des visiteurs, (Boy with a frog de Charles Ray). Toute la journée, il répète « Non toccare, don’t touch ! ».

Pour cette commande du milliardaire, l’artiste américain Charles Ray aurait réinterprété le David de Donatello (vers 1440), premier nu en bronze grandeur nature que nous connaissons depuis l'Antiquité.

 




A la droite de la pointe, un énorme yacht noir et gris, aux ouvertures en plexi fumé mouille, un brin inquiétant, flanqué de deux jumeaux plus petits tout aussi sinistres. De temps en temps, des hommes au crâne rasé, que l’on pressent hyper bodybuildés sous leur costume, font de courtes apparitions. Du pont supérieur avant du yacht est venue poser au soleil couchant une poupée blonde que je devine seins nus.
 



Michaël Borremans The swiming pool

 


C’est au XVe siècle que fut installé à la pointe de l’île de Dorsoduro, la punta della dogana, la première douane de mer qui taxait les navires venus de l’Adriatique pour décharger dans la cité des doges les marchandises d’Orient. Aujourd’hui, pour accéder aux deux sites, c’est un droit d’entrée de 20 euros qu’il vous faudra payer.





My poor lonesome cowboy Takashi Murakami
 

 

L’art est une quête de l’effacement de l’anxiété

Ce moment de notre vie où l’on n’a pas de doutes, où l’on ne juge pas, où il y a juste à accepter le monde autour de nous, à vivre simplement les choses comme elles sont. Voilà ce qu’est pour moi la définition de l’enfance et la raison pour laquelle j’intègre des images de ce monde de la jeunesse dans mes œuvres. Car l’art est cette quête permanente de l’effacement de l’anxiété.

 

Jeff Koons - Libération du samedi 29 et dimanche 30 novembre 2008

 

 


 


 

Liberation.fr/ Portfolio Venise, capitale de l'art contemporain

http://lunettesrouges.blog.lemonde.fr/2009/07/15/pinault-a-venise/

Arte.tv/fr/ Mort à Venise de Luchino Visconti
Youtube.com/ Bjorn Andresen, à la recherche de Tadzio

 

 


 




J'ai tué ma mère de Xavier Dolan

 

 

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Rédigé par Thomas Querqy

Publié dans #touriste, #Italie, #expos, #vivre

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