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Publié le 19 Septembre 2010

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Family romance by Charles Ray

 

 

 
Chanson de générique de fin  Le premier qui l'a dit de Ferzan Ozpetek

 

 

L’obscure association qui avait demandé la comparution en correctionnel des commissaires de l’exposition « Présumés innocents » a beau avoir été déboutée,  les organisateurs de la rétrospective Larry Clark  qui sera présentée au Musée d’Art Moderne de Paris à partir du 8 octobre, ont choisi l’autocensure, en l’interdisant aux moins de 18 ans.

Diable ! Que nous vaut cette première à une époque où l’interdiction aux moins de 18 ans ou même de 16 ans est devenue rarissime au cinéma ?

« Des garçons se piquent, d'autres arborent leur pénis en érection, des couples font l'amour, les pistolets virevoltent. Et comme les garçons semblent avoir entre 15 et 18 ans, et que les poses sont "très suggestives", on a pu parler de pédophilie » est-il justifié dans le journal Le Monde.
 
 
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Jonathan Velasquez 2003 (Photo Larry Clark)

 

Le catalogue de l’exposition sera fabriqué à Londres, Paris Musées ayant finalement renoncé à le faire : « "On ne peut ignorer qu'il y a dans le livre des photos à caractère pédophile et pornographique",  a justifié à son tour sa directrice.

J’ai dû manquer une étape mais je ne conçois pas qu’on puisse parler de photos « pédophiles » concernant des garçons de 15 à 18 ans : ces âges m’évoquent l’adolescence et juridiquement, la majorité sexuelle, l’âge du consentement, éventuellement le détournement de mineur, mais en aucun cas l’enfance ou la pré-puberté.

 

Cette extension du champ de l’enfance et de la pédophilie n’est pas raisonnable[1]. Notre belle langue devrait pouvoir nommer des états très différents par des mots différents, quand bien même l’on reste sa vie entière durant, l’enfant de ses parents.

 

[1] Il est toujours intéressant de revenir à l’étymologie des mots et à leur âge. Le mot pédophilie est formé sur les radicaux grecs paid-, de « païdos=enfant » et phil-, de « philein=qui aime », néologisme formé en 1969 m’indique le Petit Robert. A « Enfant », le même dictionnaire indique « être humain dans l’âge de l’enfance. V. Bambin, bébé, fille, fillette, gamin, garçon, garçonnet, gosse, petit ».

 

 

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Quoi qu’il en soit, cette prudente tartufferie va être une aubaine pour le tiroir-caisse de la rétrospective en promettant à des majeurs de regarder en toute impunité de grands tirages de  photographies soi-disant « à caractère pédophile et pornographique", donnant ainsi du grain à moudre à ceux qui considèrent que Larry Clark n'a pas sa place dans un musée d’art.

 

Elisabeth Roudinesco Une histoire du peuple des pervers, ces êtres maudits

 

NGT / Objets dards

 

 
  
 
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Garçon sensible 1947

 

Stella

Blanche, tu l’as vu hier sous son plus mauvais jour !

 

Blanche

Bien au contraire, je l’ai vu sous son meilleur jour ! Ce qu’un homme comme lui peut donner, c’est sa force animale... et hier, quelle admirable démonstration ! Mais la seule façon de vivre avec un homme comme lui, c’est de coucher avec lui, ça c’est ton affaire, pas la mienne. [...]

 

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Blanche

Cher ami, j’aimais quelqu’un, et la personne que j’aimais est morte.

 

Mitch

Morte ! Un homme !

 

Blanche

Un jeune homme ! Un très jeune homme ! Alors que je n’étais qu’une toute jeune fille ! A seize ans ! J’ai découvert l’amour, d’un seul coup... totalement. Bien trop d’ailleurs ! Ce fut comme si, soudain, on avait illuminé quelque chose resté jusque-là dans l’ombre. Le monde se transforma pour moi !... mais je n’ai pas eu de chance... je fus bernée. Il y avait, dans ce garçon, quelque chose d’étrange... une nervosité, une douceur, une tendresse même, qui n’étaient pas celles d’un homme, quoiqu’il ne fût pas efféminé, pas du tout... et c’était cela ! Il cherchait un refuge en moi... je n’ai pas compris... Il m’a enlevée, vous savez... et ce n’est qu’une fois mariée, après notre retour, que j’ai commencé à comprendre... Mais je savais déjà que je l’avais déçu d’une façon mystérieuse. Et j’étais capable de lui donner ce qu’il me demandait et je ne pouvais pas le faire ! Il était dans la détresse et s’agrippait à moi, et je ne pouvais le retenir. Je glissais avec lui sur la pente, mais je ne savais pas non plus. Je ne savais rien, sauf que je l’aimais, que je l’aimais de toutes mes forces.... mais je ne pouvais le sauver ni me sauver moi-même... et puis, j’ai découvert la vérité ; de la façon la plus affreuse... en entrant à l’improviste dans une pièce que je croyais vide... deux personnes étaient là : l’homme que j’avais épousé... et un autre  plus âgé... son ami depuis des années. [...]

  

Un tramway nommé désir de Tennessee Williams

 

 

marlonbrando

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