spectacle

Publié le 20 Décembre 2006

 

Un soir de réveillon du jour de l’an en 1976, un couple pédé hystérique qui se déchire, un travesti, un bel arabe qui aime se montrer nu et une voisine de palier shootée aux acides, réunis dans un appartement de standing de la Défense en construction.

Un décor de « Buffet froid » de Bertrand Blier  (1979) ? Quelques similitudes avec une autre nuit de réveillon, celle du  « Le père Noël est une ordure » (1982) ? Une prescience de  11/9, 2001 avec un hélicoptère « de la Ville de Paris » qui se crashe dans la tour d’en face ? Et une chanson de Brigitte Fontaine qui me trotte par la tête depuis le « coup de théâtre » de la dernière partie de la pièce : « Cet enfant que je t’avais fait » (1968) :

 

 

 

 

 

(...)

Lui :
Mais cet enfant, où l'as-tu mis
Tu ne fais attention à rien
Te souviens-tu ?
Il ne fait pas chaud aujourd'hui
L'enfant doit avoir froid ou faim
Te souviens-tu ?

Elle :
Vous êtes tout à fait mon type
Vous devez être très ardent
Que disiez-vous ?
Je crois que je n'ai plus
la grippe
Voulez-vous
monter un moment
Que disiez-vous ?

(...)

 

 

Quand Fernando nous a proposé de se joindre à eux pour aller voir cette pièce au MC 93 de Bobigny, il a seulement pu me dire le nom de son auteur et qu’il y aurait des hommes nus sur la scène. N ’ayant jamais rien lu ni vu de Copi, j’ai tout de suite dit « top là » même si la soirée choisie était celle d’une journée de dix heures de travail et de 8 h de cours.

 

Grâce à Google, j’ai ensuite appris son titre et que la mise en scène était de son compatriote argentin, Martial Di Fonzo Bo, lequel, plus jeune nous avait séduit comme acteur au théâtre - notamment un « Revizor » (Gogol) de Matthias Langhoff aux Amandiers -  et surtout ému dans le téléfilm « l’homme que j’aime » de Stéphane Giusti (1997).

 

Nous les avons retrouvé à 20 H07 dans le hall du théâtre (presque à l’heure, ils avaient déjà pris les places), C. B. était avec eux, comme d’habitude très classe, très looké pédé travaillant dans la mode, la communication ou le design. En fait, lui, c’est le design, plutôt arts déco (vaisselle, mobilier), c’est « l’ami de longue date » québécois de Marcel, lui-même vieux copain de Goran et Fernando.  J’avais bien sympathisé avec lui à un fête à l’Atelier et j’avais dû lui taper dans l’œil puisque nous nous étions retrouvés invités chez lui peu de temps après. Nous avions renvoyé l’ascenseur mais j’avais senti comme une déception qui n’allait pas nous pousser ni les uns ni les autres à tenter d’aller plus loin dans la découverte. La seule chose qui aurait piqué sa curiosité aurait été, me semble-t-il la possibilité d’un « plan cul » qui n’était pas du tout à l’ordre du jour. 

 

 

 

Alors, cette pièce ?

Tout le monde était très content. Je suis un peu plus réservé, d’abord parce qu’il y avait des problèmes d’acoustique qui m’ont empêché d’entendre sans effort tout le texte, ensuite parce que des folles hystériques, qui en plus boivent, et une voisine en montée puis descente d’acides, ce n’est pas forcément drôle si vous ne bénéficiez pas du même régime, enfin parce que si on excepte Daphnée (Marina Foïs) et le travesti que nous avons pris jusqu’à la fin pour une vrai femme (Pierre Maillet), je ne trouve pas que ça joue très bien (même Martial n’est pas au mieux de sa forme).

 

En revanche, le dispositif scénique, décor, son et vidéos sont vraiment épatants.

Et alors, et le « produit d’appel » ? Les mecs nus ?

La vedette dans cet exercice est bien entendu Ahmed. Est-ce que je fréquente trop le site brésilien qu’a déniché Gabriel ? Je n’ai pas vu grand chose d’émoustillant, si ce n’est cette jolie manière que Mickaël Gaspar avait d’onduler des fesses quand il était à plat ventre déshabillé sur le canapé. Gabriel prétend que sa queue a la propriété de se tenir à la perpendiculaire du sol. Aucun souvenir de Clément Sibony, ce séduisant garçon, que je découvre sur le net (décidément nous étions trop loin de la scène) ; coïncidence amusante, il est né en 1976, année de création de cette pièce. Quant à Martial, il est comme tout le monde, oh rien de catastrophique : il prend de l’âge et a perdu sa grâce.

 

La pièce termine en beauté :

L’immeuble d’en face vient d’exploser, le courant revient dans l’appartement où ne reste plus que le bel Ahmed et Micheline, le travelo,  tous deux très secoués par les conséquences de l’explosion. Dernières paroles (Désolé Copi, si tu me lis, c’est du « à peu près » !)

 

Ahmed          : n’ai pas peur Micheline, je suis là.

 

A ses genoux, levant les yeux vers lui :

Micheline      : parfois Dieu apparaît soudainement.

 

Sur « La tour de la Défense » de Martial Di Fonzo Bo : http://www.ecrannoir.fr/actu/index.php?ac=98

 

 

 

 

L’œuvre de Copi                                                   :

 

http://www.theatre-contemporain.net/auteurs/aut-copi-7.html

http://www.humanite.presse.fr/journal/1999-01-30/1999-01-30-442320

 

Le dessin de Copi                                                  :

http://www.bdoubliees.com/charliemensuel/auteurs1/copi.htm

 

Info Pipeul : Dorian tourne avec Gus Van Sant

 

Gabriel m’appelle de Tours. Les américains viennent de débarquer. Portland, ce n’est pas la porte à côté, et les vols « cheap »  allongent encore le voyage : tous les quatre sont heureux d’être arrivés mais plutôt « stone ».

La « news people » : Dorian qui continue toujours ses cours de « cinéma » va filmer avec Gus Van Sant dans son prochain film. Un de ses copains de skate, qui fréquente la bande du cinéaste l’a recommandé. A 17 ans, on fait pire comme tuteur.  Avant qu’il ne parte faire avec lui un bout d’essai durant trois jours, son frère aîné, Gary, n’a pas manqué de l’avertir : « Serre les fesses ! Protège ton cul, sinon tu passeras à la casserole ! Les jeunots de ton espèce, c’est son truc à ce type. »

 

 

Variations fondamentales
Rimming (anulingus)

Doux teenager priapique,

Tu offres sans mégoter

Ta rondelle à déguster.

Sous les assauts d’une langue experte                        

Ton trou du cul s’est dilaté,

Au point de béer, telle une bouche       

Muette de félicité ?

Sur des images produites par Hot Desert Knights

 

 

In Scarborough de Christophe Honoré 

 

Je suis à la merci de tous et de toutes, aucun ne semble le savoir. A peine ai-je ouvert la porte qu’ils baissent le front et leur pantalon. Ils se retournent, ils se penchent, des deux mains écartent leur trou. Autour tout est lisse et mauve, une bouche de cadavre qui ne tient pas fermée.

 

 

L’idole - Sonnet du Trou du Cul

 

Obscur et froncé comme un oeillet violet
Il respire, humblement tapi parmi
la mousse
Humide
encor d'amour qui suit la fuite douce
Des Fesses blanches jusqu'au coeur de son ourlet.

 

Des filaments pareils à des larmes de lait
Ont pleuré, sous le vent cruel qui les repousse,
À travers de petits caillots de marne rousse
Pour s'aller perdre où la pente les appelait.

 

Mon Rêve s'aboucha souvent à sa ventouse ;
Mon âme, du coït matériel jalouse,
En fit son larmier fauve et son nid de sanglots.

 

C'est l'olive pâmée, et la flûte caline,
C'est le tube où descend la céleste praline :
Chanaan féminin dans les moiteurs enclos !

 

Arthur Rimbaud et Paul Verlaine

Parodie d'un volume d'Albert Mérat (L'Idole), où sont détaillées toutes les beautés d'une dame

 

 

 

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Rédigé par Thomas Querqy

Publié dans #culture gay, #spectacle, #famille, #ciné-séries, #livres, #forme brève, #sex

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