spectacle

Publié le 29 Août 2006

13/5/01

Trash TV 

 

 M6 l’a fait à la suite de nombreuses chaînes européennes. Onze jeunes enfermés dans un « loft » truffé de caméras, chaque semaine le public vote pour l’exclusion de l’un d’entre eux parmi deux proposés par le groupe. L’enjeu : un appart gagné par le « couple » « survivant ».

 

Daniel Schneidermann contre toute attente est enthousiaste « le spectacle de télévision le plus neuf, le plus créatif et le plus intéressant programmé ces dernières années sur les écrans français ». Ce compliment de la part du journaliste scrutant avec pertinence depuis des années la fabrique d’images et de son qu’est la télé a été une véritable aubaine pour la clique de M6 qui l’a immédiatement repris pour défendre son adaptation du concept et le promouvoir davantage.

La version « intégrale » sur TPS (combien d’abonnés ?) est même selon le journaliste « le portrait collectif  d’une génération, les 20-30 ans, dans son rapport remodelé à la sociabilité, à la filiation, aux identités sexuelles (Steevy ou David jouant à cache-cache avec l’homosexualité), au communautarisme (les relations des Bonnie et Clyde beurs, Aziz et Kenza, entre eux et aux autres), à la toxicomanie ou à la télévision. Parce que d’épisode en épisode s’incarne une révélation sociologique : la post-adolescence étire désormais sa béance affective jusqu’aux marges de la trentaine. »

 

Je ne regarderai pas Loft Story et je ne pourrai jamais regarder le miroir sociologique qu’y a vu Schneidermann. Ceci dit, ce qu’il écrit est sûrement vrai : David, l’un des deux « jouant à cache cache avec l’homosexualité » s’est retiré et Aziz a été le premier à être viré, laissant en piste sa consoeur Kenza, en définitive comme dans la société française.

 

Réserves : Qui osera dire que la TV surtout M6, c’est le reflet de la réalité ? A cet égard, Manu Ciao pense que c’est Steevy sera le survivant car c’est le plus « boy’s band », autrement dit le plus « TV ».

 

 

Suggestion de spectacle de Télé autrement plus « neuf » : garçons et filles doivent se battre à mains nues, le plus esquinté de la semaine part enfin se faire soigner en hôpital et, clou du spectacle : la dernière semaine, les deux rivaux doivent se tuer (si ça marche pas on peut leur prêter un de ces flingues que l’on voit si souvent sur M6) : le couple survivant se voit alors offrir un superbe appartement après une semaine de soins bien mérités. Ça pourrait très bien s’appeler « Gladiateurs » pour ne pas confondre ce spectacle interactif avec l’excellent « Gladiator » de Ridley Scott.

 

 

Love story épilogue

30/5/01

 

Sortie prévisible du Loft jeudi dernier : Manu Ciao s’est planté, l’ambiguë Steevy a été lourdé par le public, contre toute attente, il n’a pas noyé la Plaine St Denis de ses larmes, il était heureux de sortir notamment pour retrouver sa maman. Paul nous a dit qu’il avait fleuri sur Internet des sites du genre « Steevyfaistoncomingout.com ». Schneidermann avait vraiment raison, c’est un miroir sociologique que ce loft : on en a désormais exclu tous ses arabes et tous ses pédés.

 

 

 

 

 

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Rédigé par Thomas Querqy

Publié dans #spectacle, #homophobie

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