biopouvoir

Publié le 15 Novembre 2020

* primum non nocere : avant tout ne pas nuire

 

C'est ce de quoi j'ai le plus de peur que la peur

Michel de Montaigne "Essais", I, 18

Celui qui contrôle la peur des gens devient le maître de leurs âmes

Nicolas Machiavel "Le Prince"

Toute nation a le gouvernement qu'elle mérite.

Joseph de Maistre

Part of the Noise Best Youth, Moullinex 2018 (Xinobi Remix)

 

 

Douze jours après l’imposition du couvre-feu pour les métropoles françaises, c’est toute la France qui se retrouve confinée pour une durée indéterminée. Seule différence par rapport au premier confinement - elle est de taille - les travailleurs qui ne sont pas sur la "black list" sont autorisés à travailler, si possible en télétravail et les gosses vont à l’école où doit s’appliquer un protocole sanitaire « renforcé ».
Partout en France désormais, sont fermés tous les lieux d’interactions sociales autre que de travail : cafés, restaurants, lieux de pratique sportive, commerces "non essentiels ", cinéma, musées, salles de spectacles… et renvoyés se confiner chez eux la plupart de ceux qui y travaillent

On renoue avec l’heure maximum de sortie masquée autorisée après remplissage de l’auto-autorisation dérogatoire, dans un rayon d’un km pour se dégourdir les pattes. Darmanin annonce déjà 100 000 verbalisations à 135 euros depuis le début du second confinement. Ce n’est toujours pas Fleury-Mérogis mais ça y ressemble : la « promenade » la plus longue qu’on puisse faire légalement est de 2*π , soit un peu plus de 6 km qui se fait en moyenne en… une heure de marche rapide. Trop forte notre bureaucratie !
Sur le front de l’école, cette « passion française », comme on pouvait s’y attendre, ça coince. Professeurs, syndicats, élèves et parents dénoncent à cor et à cri un protocole sanitaire inapplicable sans dédoublement de classes : preuve visuelle à l’appui sur le fil Twitter #BalanceTonProtocole et maintien de l’appel à la grève le 10 Novembre, malgré la concession de fin de semaine du ministre, qui a commis l’imprudence de dire que les élèves devaient toutefois bénéficier de toutes leurs heures de cours avec un complément à distance.
Si je comprends l’énervement des élèves à qui on interdit tout ce qui fait le sel de la vie mais qu’on entasse à l’école, il devait y avoir des marges de manœuvre car, dans mon lycée, mon chef d’établissement qui n’est pas vraiment un « disrupteur » a prescrit, dès la rentrée des vacances de Toussaint, la reprise des cours dans le format de classes dédoublées.

 

Graffiti "Covid Dix Keuf"
Graffiti "Covid Dix Keuf"

 

Ce deuxième confinement est presque passé comme une lettre à la Poste. En réponse au désespoir des petits commerçants de leur circonscription, des maires ont pris un arrêté municipal autorisant tous les commerçants à poursuivre leur activité, mesure symbolique annulée la semaine suivante par les tribunaux administratifs à la demande des préfets.

En effet, le gouvernement a bien veillé à avoir les coudées franches d’abord en faisant adopter par le Parlement la loi "prorogeant le régime transitoire institué à la sortie de l’état d’urgence sanitaire", puis la loi prolongeant le régime d'exception de l'état d'urgence sanitaire. Même si cette fois-ci, une opposition s’est exprimée au Sénat, puis à l’Assemblée qui avait le dernier mot, le vote de ces textes était assuré grâce au référendum de 2000 à l’initiative de Jospin qui a pour conséquence « une concordance systématique entre la couleur politique du président et la couleur politique de l’Assemblée nationale ». Or c’est grâce à cela que les rares recours de citoyens ou de maires (port du masque en extérieur, par exemple à Strasbourg et dans le Bas-Rhin) et des professionnels (fermeture des clubs de sport, par exemple à Paris) devant les tribunaux administratifs ou le Conseil d’État qui leur avait donné raison, ont été sans effets.

Des voix se sont élevées dans la presse sous la forme de tribunes pour protester contre le recul sans précédent de nos libertés et l’insuffisante prise en compte dans cette surenchère d’interdictions, des désastres annoncés sur la santé globale des Français, sur l’avenir de la jeunesse, sur l’activité économique du pays et son cortège de catastrophes (voir liens dans les commentaires des précédents articles « Coronavirus »), dont cette dernière le 4/11 dans le JDD signée par plus de 200 avocats et juristes appelant "au déconfinement et à défendre la vie sous tous ses aspects". Malheureusement, ces tribunes disparaissent très vite dans les limbes des résultats de moteurs de recherche et archives de site web des journaux où les précipitent les algorithmes suite au faible intérêt des visiteurs.

Graffiti "Retour à la cage départ"

Graffiti "Retour à la cage départ"

Une fois n’est pas coutume, je ne pouvais qu’être d’accord avec ces mots de Mélenchon dans une tribune de Libération du 6 Novembre :

Comment en est-on arrivé là ? Où a été établi le plan de confinement ? «En Conseil de défense», a déclaré le porte-parole du gouvernement. [...]
Sous l’effet de sidération, l’extension sans fin et sans contrôle des pouvoirs du président a pris l’air d’une évidence. Au point qu’un ministre de la Santé peut trouver normal de hurler aux députés qui lui tiennent tête dans l’hémicycle : «Sortez d’ici.» A-t-il entendu Mirabeau lui répondre ? […]
Ainsi un régime autoritaire de type nouveau s’est mis en place. Il s’enracine dans le préjugé technocratique pour qui toute discussion est une perte de temps. Il se nourrit du mépris de classe des parvenus à l’égard des gens de «rien».  […] Il se traduit par le plus violent recul des libertés depuis l’Occupation. […]

Contrairement à d’autres pays où de nouvelles mesures le plus souvent (beaucoup) moins liberticides que celles prises en France ont entraîné des manifestations dans les rues, comme en Espagne ou en Italie, la France des Gilets Jaunes et des grèves interminables contre la réforme des retraites, continue à rester étonnamment silencieuse. Les manifestations sont interdites ? En Pologne, les rassemblements de plus de 5 personnes dans la rue le sont toujours pour des raisons de Covid, ça n’empêche pas les manifestations contre la suppression du droit à l’avortement de se tenir jour après jour, ce qui va sans doute contraindre le gouvernement à trouver le moyen de plier.

Manifestation contre la loi anti IVG à Varsovie en Pologne le 26 octobre 2020 - Crédits Wojtek RADWANSKI - AFP

Manifestation contre la loi anti IVG à Varsovie en Pologne le 26 octobre 2020 - Crédits Wojtek RADWANSKI - AFP

La propagande continue du gouvernement et des médias qui tétanise de terreur la population, au point que, selon les sondages, 7 français sur 10 approuvent ce deuxième confinement, explique sans doute l’atonie de la société. C’est moins que pour le premier (93%) mais ça fait encore beaucoup, même si 4 personnes sur 10 ne font pas confiance au gouvernement pour gérer cette crise. Cherchez l’erreur !
Attention ! je ne suis pas « négationniste », je me tiens au courant des données hospitalières Covid grâce à leur mise en ligne (open data), même s’il apparaît de plus en plus évident que ces chiffres sont gonflés : les «personnes vulnérables au Covid » hospitalisées avec un test positif Covid entrent dans les statistiques Covid sans qu’il y ait un marqueur statistique de leur vulnérabilité, ainsi en cas de décès, elles ne meurent plus d’accidents cardiovasculaires, de diabète, ni des maladies de l’obésité ou d’immunodéficience immunitaire, encore moins de vieillesse.  C’est d’ailleurs ce qui a conduit mon frère Jonathan à dire cette blaguounette à ses collaborateurs après un rhume : « J’ai attrapé une maladie orpheline» Toujours à ce sujet, Gabriel a dû faire une visite à sa médecin avec qui il a pas mal papoté. Atterrée par l'hystérie politico-médiatique en cours, elle lui a récité les nombres de morts journalier par pathologie autres que la Covid. Je les ai depuis oublié alors, à partir d’une statistique de 2016, j’ai fait quelques divisions par 365 :

  • Décès toutes causes : 1587 par jour
  • Maladie, vieillesse : 1535 par jour
  • Décès par cancer : 460 par jour
  • Décès  par maladies cardio-vasculaires : 384 par jour
  • Décès par diabète : 31 par jour

 

Et oui, on n’a pas l’habitude d’égrener ce genre de chiffres, sans compter que certains meurent jeunes, parfois même des enfants ou des adolescents.
Par conséquent, si l’objectif n’était pas de terroriser la population et de justifier tous les restrictions de libertés, le gouvernement et les médias fourniraient la surmortalité mensuelle et en cumulé, ce qu’ils ne font pas.

What The Fuck France - Les Grèves

Je pense encore moins avoir une quelconque propension à la pensée complotiste (je m’en méfie comme de la peste même si je comprends mieux que jamais que certains essaient par un récit complotiste de donner du sens à la situation folle que nous vivons), mais franchement, c’est quoi ces données cumulées et journalières de contaminations, de morts en France et dans le monde, martelées jour après jour sur tous les médias, heure après heure, sinon de la propagande de peur ? Et Véran et ses deux patients de 28 ans et 35 ans en réanimation (il lui a échappé que ce dernier était en « surpoids »), si ce n’est  pas de la manipulation ! Non qu’il les ait inventés, mais seulement parce que c’est un moyen aussi grossier qu’efficace pour faire passer dans les esprits que la Covid touche tout le monde, or le point épidémiologique du 10/11 sur Santé Publique France indique toujours que : « Toutes les régions métropolitaines sont touchées par la progression de l’épidémie. Les augmentations des indicateurs sont plus particulièrement marquées chez les personnes âgées de 65 ans et plus, pour lesquelles l’augmentation des recours aux urgences pour COVID-19 est la plus importante. Depuis début septembre, le nombre de patients de cette tranche d’âge admis en hospitalisation a été multiplié par 10 et celui du nombre de patients admis en réanimation par 9. »  

Manipulation du même tonneau de Castex qui affirme que "40% des personnes admises en réanimation ont moins de 65 ans." (une semaine plus tôt, Véran affirmait lui que 30% des patients en réanimation avaient moins de 60 ans). Or sur Géodes, pour la journée du 12/11, je trouve pour la France 4884 personnes en réanimation étiquetées Covid, si je cumule les moins de 60 ans (les données disponibles par âge le sont par tranches de 10 ans), ça fait 22 % des patients en soins intensifs et seulement 8 % pour les moins de 50 ans.

Et ces « 400 000 morts » si on ne confinait pas du Président, d’où les sort-il ? D’un papier publié début septembre s’autorisant une extrapolation discutable, surtout si l’on se rappelle qu’avec un vrai modèle de prédiction, des chercheurs britanniques de l’Imperial College London qui ont convaincu beaucoup de pays de la nécessité de confiner en mars, promettait à la Suède si elle ne confinait pas environ... 100 000 morts au mois de Juin (6 000 à cette date) ? Alors que quasiment toute l’Europe fait face à une montée des hospitalisations, un nombre limité de pays européens reconfinent vraiment, contrairement à ce que voudraient nous faire croire les médias en abusant du terme. Alors combien de morts prévus pour tous les autres pays ?

 

Graffiti "J'ai pas le corona, j'ai la rage"
Graffiti "J'ai pas le corona, j'ai la rage"

 

Un sommet jeudi soir a été atteint de nouveau avec Castex, qui se l’est joué VRP de la terreur avec cette bonne vieille technique de la division des commerciaux :
« Nous comptons ces derniers jours une hospitalisation toutes les 30 secondes et une admission en réanimation toutes les trois minutes".
Même si cela rend bien compte de l’extrême tension que subissent certains hôpitaux, saturation hélas habituelle en cette saison depuis plusieurs années, ce n’est pas responsable que de présenter les choses ainsi, notamment parce qu’on sort aussi des hôpitaux en permanence, tout comme des services de soins intensifs.

Comme pour les interventions précédentes, on a préféré aller se promener que d’écouter ce « point » du gouvernement jeudi soir : on connaissait par avance son contenu distillé dans ses grandes lignes par avance aux médias, et les procédés rhétoriques qu’il allait utiliser pour justifier de ne pas ajuster le dispositif de confinement. Dans la boulangerie où Gabriel a fait la queue pour acheter du pain, les clients commentaient son intervention sur l’écran géant : Une cliente positive : « Il faut essayer de sauver les fêtes de fin d’année ». Bien jouée, la petite lueur d’espoir pour faire passer la pilule, maintenant que ce n’est plus pour « éviter-à-tout-prix-un-reconfinement-qu’on-ne-peut-plus-se-permettre ». 

Graffiti "Tousse ensemble, tousse ensemble - Crève générale"
Graffiti "Tousse ensemble, tousse ensemble - Crève générale"

 

Que des personnels hospitaliers appellent au confinement strict généralisé pour essayer d’éviter ce qu’on peut observer actuellement en Italie, on peut comprendre, que le président du Conseil scientifique, Delfraissy  joue les Cassandre, aussi, mais que le gouvernement, censé décider avec les élites du pays, intègre aussi peu les conséquences désastreuses et durables de ses mesures liberticides aussi hasardeuses qu’inefficaces et nuisibles, sur l’économie, la société, la vie privée et la santé du pays...
Avec ce reconfinement moins strict, on perçoit bien qu’il y a eu des arbitrages, mais il est évident également qu’ils se sont faits au détriment des plus jeunes, des personnes les plus dynamiques du pays, les seules à prendre vraiment des risques, les commerçants, artisans, indépendants, petites entreprises, et d’autres encore plus vulnérables déjà les plus exposés au risque Covid…, ceux qui gagnent leur vie au jour le jour. Un comble de la part d’une équipe qui se voulait « pro business » !
Pour faire passer la pilule, grâce au « quoi qu’il en coûte » présidentiel du premier confinement, les plans de soutien se multiplient, à coup de chèques sans provision hypothéquant l’avenir, qui, s’ils parviennent à leurs destinataires, ne suffiront jamais à compenser le préjudice subi des interdictions d’activité.

LE SENS DE LA FÊTE réalisé par Eric Toledano, Olivier Nakache.

Nous vivons ainsi une situation aussi extraordinaire qu’anormale de recul des libertés comme jamais depuis l’Occupation et où la contrainte économique paraît avoir disparue pour l’État et la majorité de la population, une aberration qui m’a rappelé dans une certaine mesure la situation de Cuba avant 1990, sous embargo américain, qui ne produisait pas grand-chose mais où l’on vivait pas si mal grâce à l’aide soviétique, si l’on en croit Camila Guzmán Urzúa dans son émouvant film documentaire «El Telón de Azúcar » (Le rideau de sucre).
Avec une telle politique, rien d’étonnant qu’entre précautions sanitaires et la relance économique, 63% des Français préfèreraient un excès de précaution sanitaire contre 55% à la fin du mois de mai selon un sondage de l’IFOP, ce qui est extrêmement préoccupant dans un pays qui traverse déjà l’une des pires récessions en Europe.

Plutôt que de confiner toute la population, le gouvernement aurait pu choisir enfin de confiner seulement les personnes vulnérables, du moins de recommander ce confinement. Comme les autres mesures imposées, cela aurait été sans effet puisque ces personnes se sont d’elles-mêmes confinées ou le sont déjà par exemple dans les Ehpad, et parce qu’au sein de la population la plus exposée à la Covid, les pauvres, cet isolement est souvent impossible pour cause de promiscuité. Pour justifier le rejet de l’option, Véran a invoqué «des raisons de solidarité entre les générations » (sic) et a ajouté : "30% des patients en réanimation ont moins de 60 ans (NDR Nous avons vu qu’il était de 22 % et de 8 % pour les moins de 50 ans, ce qui n’est plus la même chose). Si vous mettez un âge à 60 ans, cela veut dire que 30% des gens pourront être mis en danger". Quasiment un tiers de la population vulnérable pour une maladie mortelle invisible dans notre entourage, ça interroge.

Le debriefing de Louis Fouché, médecin anesthésiste-réanimateur 3/11 - https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/marseille/covid-19-on-vous-explique-polemique-entre-docteur-louis-fouche-direction-hopitaux-marseille-1891558.html

Bas les masques

Bas les masques

Pendant ce temps, on continue, en plus du confinement, à se voir infliger le masque en plein air dans les villes sous peine d’amende, bien que le pays le plus densément peuplé d’Europe, les Pays-Bas, après l’avoir recommandé en Août et étudié ses usages, ait renoncé à cette mesure sanitaire. Pire, toujours en vertu du sacro-saint principe de précaution, le gouvernement vient d’imposer le masque à l’école à partir de 6 ans alors que l’OMS ne le recommande qu’à partir de 12 ans. Encore plus loin dans déraison, au mépris de la réalité, le port du masque au domicile est désormais prescrit.

A un tel niveau de maltraitance, il est temps de rappeler que le premier principe d’éthique médical qu’on enseigne aux étudiants de médecine est « primum non nocere », autrement dit « avant tout ne pas nuire », principe que le gouvernement serait bien inspiré de faire sien.

Dans une revue de presse titrée « France - Le reconfinement qui passe moins bien » du Courrier International de cette semaine, une citation d’un article du Daily Telegraph : « En général, les Français l’acceptent pendant assez longtemps, puis, quand cela va vraiment trop loin, ils se soulèvent, c’est la révolution, le pays est ravagé. Je ne pense pas que nous en soyons encore là. Mais je peux me tromper. »

Broute - les libraires - Canal +

Suprême NTM - Qu'est-ce qu'on attend (1995)

Post-Scriptum. Effet Streisand pour le documentaire "Hold-up" ?

 

Le déchaînement médiatique contre le documentaire "Hold-up" réalisé par Pierre Barnérias, interroge, la censure immédiate de Dailymotion et Vimeo, aussi.

A propos du film, mon frère Melvil écrit exactement ce que j'en pense : " j'ai trouvé très intéressante et troublante la 1ère partie du film. Par contre, la 2ème ("Great Reset") devient n'importe quoi et c'est bien dommage car cela discrédite l'ensemble."

Ce film peut être vu pour sa première partie, mais aussi, pourquoi pas, pours sa deuxième, comme bon exemple de mille-feuille argumentatif défendant une thèse sans contradiction.

Lien d'accès au film


"Hold-Up" : "A partir de faits, le documentaire est bâti comme une vraie entreprise de désinformation" par Benoît Grossin et Eric Chaverou sur France Culture

HOLD-UP : panique, injures, censure et miracle ! Jean Dominique Michel

 

 

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Rédigé par Thomas Querqy

Publié dans #coronavirus, #libertés, #biopouvoir, #politique, #économie, #pauvreté, #propagande, #peur

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