les annees

Publié le 10 Décembre 2011

 

Nino-Migliori--Il-Tuffatore--1951.jpg

Nino Migliori Il Tuffatore (1951)

 

 

Sei ancora tu purtroppo l'unica
Sei ancora tu l'incorreggibile
Ma lasciarti non è possibile

C'est encore toi, malheureusement l'unique

Encore toi, l'incorrigible

Mais te quitter n'est pas possible

Ancora tu LUCIO BATTISTI

 

J’ai fait un bide avec mon invitation de faire une promenade architecturale dans « la Rome fasciste ». Les virées en Vespa dans la ville bottaient sans réserve Sarah, mais l’architecture « rationaliste italienne » ou « néoclassique simplifiée » de sa période totalitaire, non merci. Les amis nazis de Mussolini avaient envoyé une bonne partie de sa famille aux fours crématoires, je ne n’ai pas insisté.

Elle voulait aller faire un tour à Ostia Antica : « J'ai des comptes à régler avec Pasolini et chacun suivra son chemin » m’a-t-elle écrit. « Pourquoi pas, ai-je répondu, ça me rappellera ma jeunesse. »

A l’âge de 17 ans, avec mon prof de latin et quelques camarades, on s’était régalé dans les ruines du port antique de Rome à essayer de traduire la moindre inscription que nous y trouvions. Quant à la plage d’Ostie, je garde enregistrée dans ma tête une photo que j’avais prise sept années plus tard d’Elisabeth en maillot de bain sur un transat, les lunettes noires sur le nez, Il Messaggero grand ouvert d’une main et une cigarette dans l’autre, elle qui n’a jamais fumé.

 

 

 

PasoliniMoraviaafrique.jpg

Pasolini et Moravia en Afrique

 

 

Pour être honnête, de la Rome fasciste, je voulais surtout aller voir le Foro italico que j’avais découvert sur un blog, avant tout son Stadio dei Marmi, un stade d’athlétisme bordé d’athlètes nus monumentaux.

 

En fin d’après-midi, j’obtins enfin de Gabriel qu’on aille y faire un tour. Comme souvent, un peu au petit bonheur la chance : pas de guide, pas de plan, uniquement le vague souvenir du grand plan affiché dans le couloir de l’appartement.

En sortant de la Stazione Roma Nord, Gabriel mobilisa ce qu’il lui restait de son cours d’italien à la Commission de Bruxelles. « C’est simple, c’est tout droit. » me résuma-t-il.

... Jusqu’à ce qu’on arrive à un genre d’échangeur routier sans trottoir définitivement hostile aux piétons. Qu’à cela ne tienne, cet arrêt de bus providentiel nous permettrait de franchir l’obstacle...

 

 

 
Le conformiste  de Bertolucci

 

 

Près d’une demi-heure plus tard, suffocants et rendus sourds par le flux continu de bagnoles hurlantes et puantes, conduites par des « seniors » tirant la gueule - « Dieu que ce pays est vieux ! » -, on comprit enfin que le bus tant attendu ne circulait que de 7H du matin à 8H du matin de la même journée ! Pas de doute, on était bien en Italie du sud.

 

De repartir à pinces en contournant l’obstacle, de se retrouver à traverser le Festival Internazionale del film di Roma en cours d’installation, puis de passer devant le MAXXI, le musée d’art contemporain (« au moins, on l'aura repéré pour demain »), pour finir par trouver mon "Graal" sur l’autre rive du Tibre.

 

 

 

romaforoitalico.jpg

 

 

« Ben alors ? C’était comment ? » Bien. Une surprise charmante : ces installations sportives, y compris le « stade des marbres » grouillaient d’adolescents à l'entraînement, en tenue uniforme le plus souvent blanche. Le talent des différents sculpteurs est inégal mais l’ensemble épatant réjouira toutes les copines. Pour les photos, il faudra repasser demain avec Paulo: nuit tombante sur ciel plombé.

 

 

wallpaper-del-film-mio-fratello-e-figlio-unico-63114.jpg

Mon frère est fils unique de Daniele Luchetti 

 portrait d'une Italie déchirée (Rue 89)

 

 

Au festival du film de Turin cette année, trois documentaires italiens furent présentés, tous trois sur Mussolini, rien sur Berlusconi. Tous trois « interrogent la fascination des italiens pour la figure et le corps du Duce, du chef... »[1]  Etrange, pour ne pas dire inquiétant.

L’historien suisse Aram Mattioli a analysé dans son ouvrage "Viva Mussolini" cette « troublante revalorisation du fascisme qui s’observe depuis 1994 dans l’Italie de Berlusconi. »

 


[1] Télérama - A suivre - Italie année zéro du 7/12/2011

 

 

 

 

 

tumblrsalooules120joursPPPasolini.png

 

Salo ou les 120 jours de Sodome de Pier Paolo Pasolini

 

 

NGT / Totalitarismes et homosexualité

 

 

 
 
Ciao LUCIO DALLA
 
 

Voir les commentaires

Rédigé par Thomas Querqy

Publié dans #Italie, #culture gay, #les années, #touriste

Repost0