Publié le 7 Octobre 2006

 

 

La mère de Paul est en chimio (cancer du sein), celle de Natacha, après une première attaque, a rempilé avec des troubles de la parole et de l’épilepsie. On l’a examinée de la tête aux pieds pour trouver une tumeur cancéreuse mère, car le neurologue pensait que l’œdème qui ne se résorbait pas au cerveau était gêné par une métastase qui s’y cacherait dessous. S’ils ne trouvaient rien, ils devraient se résoudre à un examen intrusif : une biopsie du cerveau. Depuis, les pontes ont diagnostiqué une métastase du mélanome qu’elle a eu 5 ans auparavant. Après réflexion, ce sera une radiothérapie.

 

La mère de Natacha ne sait plus se servir des chiffres ni leur donner un sens. Exemple : il est très difficile pour elle de composer un numéro de téléphone, elle voit un 42 mais ne se rappelle jamais qu’elle doit taper 4 et 2 pour l’obtenir. Autre exemple, elle ne sait plus ce qu’est l’heure, elle la lit mais n’en connaît plus la signification. Elle vit donc dans un temps complètement subjectif où comme les animaux, elle ne repère que le jour et la nuit.

 

Le week-end dernier, elle s’est levée vers 3 heures du matin pour préparer son petit déjeuner, et en allant aux toilettes, elle s’est foutue en l’air. Elle a réveillé son mari en se présentant à lui morte de rire et dégoulinante de sang : « je suis tombée sur la fesse » (au lieu de la tête). Quelques heures après, le médecin appelé lui a posé des points de sutures.

 

Entre temps, la mère d’Arielle, 66 ans, après avoir fait une mauvaise chute a dû être hospitalisée et on s’est alors aperçu qu’elle était « bouchée » depuis plusieurs jours. Comme le personnel a échoué à la vider, l’hypothèse d’une « pancréatite » n’est pas exclue. Ambiance. Sa fille a déjà enterrée sa mère trois fois.

 

 

 

 

Conservatisme infantile : « Alors là, Mina, tu dis vraiment n’importe quoi ! »

28/11/4

 

 

 

 

Elsa, la petite-fille de Mireille  (8 ans ?) réfléchit déjà à son mariage :

 

-         « Les filles quand elles sont grandes se marient. Moi aussi plus tard, je vais me marier avec un garçon. J’aurai une belle robe blanche… un grand voile avec des fleurs...

 

-         ce n’est pas obligé ma chérie.

 

-         Mais si, toutes les filles se marient avec les garçons et tous les garçons avec des filles.

 

-         Pas toujours, ma chérie, tu sais, il y a des filles qui se marient avec des filles et des garçons avec des garçons. 

 

-         … Alors là, Mina, tu dis vraiment n’importe quoi ! ».

 

Mina essaya d’insister mais non, il n’y avait rien à faire face à de telles sottises.

 

 

Tropical Malady d’Apichatpong Weerasethakul

 

Une première moitié de film durant laquelle s’aiment avec pudeur un jeune soldat et son cadet ( ?) paysan.

Durant une séance ciné, l’aîné finit par poser sa main sur la jambe de son amoureux, lequel le repousse gentiment ; il insiste et son ami lui immobilise la main avec son autre jambe, main qui ne se laisse pas faire ; s’ensuit une petite lutte bon enfant.

 

A la campagne, sous un abri léger, ils discutent côte à côte sans se regarder. L’aîné : « Je peux poser ma tête sur tes jambes ? – Arrête ! Lui répond l’autre ! – Keng est déçu. Tong se tourne alors vers lui et lui dit : « c’est un arrête qui veut dire bien sûr ».

 

C’est la nuit, nos amoureux peinent à se quitter. Keng saisit alors lentement la main de son amoureux et la porte entre ses lèvres et son nez. Il hume doucement la peau de cette main puis du mince avant-bras qui la prolonge. A son tour, Tong prend la main de Keng. Lui la lèche lentement. Sa langue remontera aussi le long de l’avant-bras de son amant.

Ils se quittent enfin. Keng regarde Tong s’enfoncer dans l’obscurité. J’ai eu un début d’érection, Gabriel de même.

 

 

Dans la 2e partie, après un interlude « légende thaï » sur un chaman ayant le pouvoir de se transformer en tigre et dévorant bétail et hommes, Tong disparaît et Keng s’enfonce dans la forêt à sa recherche. Il se retrouve lui-même traqué par un Tong redevenu sauvage (nu et grimé « tigre »). Peu à peu il perd son apparence civilisée, un singe lui parle du tigre qui le suit, il se barbouille de boue etc.

Pour finir le tigre aura raison de lui (on réalise qu’au début du film, c’est Keng qui est retrouvé mort par ses camarades).

 

Peut-être une métaphore sur « l’amour qui n’ose dire son nom » et qui du coup vous fait pas mal souffrir (combat extérieur d’abord ? Puis intérieur ?).

 

 

Les plans cul du MP

11/12/4

 

Des amants qui n’embrassent pas parce qu’ils ont un mari, mais qui lui offrent un cul grand ouvert.

 

Le jeune palestinien londonien trop coincé. « A 19 ans, c’est plutôt normal non ? Si tu en veux un prêt à tout, prend un tapin ! »

 

L’arabe qui avait pris une claque terrible par rapport à sa photo qui n’était pourtant pas très ancienne, et qui a été mauvais joueur.

 

 

La résurrection d’Armande

 

Armande quitte désormais régulièrement son lit. Elle est même venu passer une nuit chez elle. Evènement annoncé plusieurs fois pour le week-end précédent (ou elle ne se rappelait plus qu’elle l’avait déjà dit ou bien – hypothèse plus probable – elle se mélangeait dans ses numéros préenregistrés sur le portable -), mais il avait fallu tout annuler puisqu’elle avait tout simplement oublié d’en aviser le personnel hospitalier.

 

Ravi de ne pas avoir à perdre quasiment trois heures pour aller la voir, nous avons donc fait un petit tour avenue Parmentier. Armande venait de s’engueuler copieusement avec sa sœur mais aussi avec Pierre-Emmanuel qui pointait chaque connerie qu’elle faisait : laisser la fenêtre ouverte après avoir arrosé les fleurs, laisser le gaz allumé après avoir fait chauffer quelque chose etc.

 

Pour autant, jamais je n’aurais parié qu’elle retrouverait tout cela, la médecine fait vraiment des merveilles. Maria m’a parue elle très déprimée. Retour de déprime après s’être beaucoup inquiétée pour sa sœur, après avoir dû reconnaître qu’elle ne réussirait jamais à obtenir ce qu’elle veut de son amant nouvellement divorcé ? Problèmes d’argent ? Effet collatéral de sa psy ? Elle m’a dit en descendant les escaliers : « t’arrives à te dire, c’est pour quand le bonheur ? ».

 

Armande continue à s’emmerder à trois cents sous de l’heure. Après le coloriage, elle est passée au collage sur feuille d’un à trois échantillons d’images grossièrement découpées sur des revues et qu’elle destine comme cadeau à chaque membre de la famille. Elle m’a inquiété encore un peu plus lorsque me montrant une reproduction de tableau qu’elle voulait offrir à Isabelle, elle m’a dit enthousiaste : « c’est beau non ? Ça va lui faire plaisir. »

 

Jusqu’à peu, elle nous passait de nombreux coups de téléphone hystérico-euphoriques au cours desquels elle oubliait toujours de raccrocher, ce qui la mettait de fait sur écoute. Je pense qu’on doit bien la bourrer d’anti-dépresseurs et elle m’a depuis avoué s’être fait rabrouée parce qu’elle abusait du masque à oxygène qui lui faisait le plus grand bien.

 

Samedi dernier, je suis allé la voir. Plus d’activités manuelles. Elle regardait la télé. Prévenue de ma visite, elle s’était maquillée, ce qui lui donnait bonne mine. Bon n’exagérons rien, en poids, elle serait toujours stabilisée à 37 kg.

 

Petite nouveauté, elle se la joue klepto : Pierre-Emmanuel a dû rapporter en cachette les bouquins qu’elle avait piqué à la bibliothèque de Broussais. Elle voulait les offrir à sa belle famille pour Noël.

 

Pas envie d’aller perdre 3 H ce dimanche pour lui faire une visite, même si elle est plutôt seule le week-end, surtout depuis que ses copains D. et A. les passent dans la maison qu’ils viennent d’acheter dans le Perche. Comme pour nous intimer de ne pas flancher, elle  a appelé ce matin.

 

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Rédigé par Thomas Querqy

Publié dans #vivre, #intergénérationnel, #homophobie, #ciné-séries, #sex, #tragique

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